LES INSEPARABLES
par Mabelle & McKenzie

 

La 55ème venait de se réduire en cendres.  
Une vision apocalyptique pour nos héros ; une vision d'horreur et de détresse.  
Cruz avait donné sa vie pour libérer New York de ses rues maculées d'un sang qui avait trop coulé.  

Faith avait bien essayé de voir Bosco. En vain. Quelques heures auparavant, il avait sauvé sa fille Emily des dents sanguinaires de Dante en lui logeant une balle en plein cœur. Elle éprouvait bien du remord de l'avoir traité comme un incapable.  
Finalement, elle retrouva Bosco sur l'autre rive, à la 55ème des pompiers : Il est assis sur le rebord d'un camion de pompiers, le regard perdu entre les coups de feux des dernières 24 heures et les souvenirs pressants de la brigade. La discussion devient vite houleuse et Bosco finit par lui demander à quel moment depuis sa sortie d'hôpital, elle a pu arrêter de croire en lui. Ecoeuré par cette conversation qui selon lui venait mettre un point final à une amitié de 13 ans, il quitta le carrefour de King et Arthur. Faith resta quelques minutes pensive, déboussolée par cette scène qui venait condamner son jugement trop sévère envers son ancien coéquipier. Elle quitta finalement la brigade pour déposer Emily chez son père.
Lorsqu'elle retourna dans son appartement sens dessus dessous, elle entreprit de tout ranger mais la scène du crime n'avait pas encore été passée au peigne fin et l'inspecteur ne l'autorisa pas à toucher à quoi que ce soit.  

Bosco avait erré dans les rues jusqu'à trouver refuge dans un bar sur la 102ème, là où il savait qu'il trouverait la seule personne capable de le comprendre. Cette personne, c'était la femme de sa vie, la seule ; il avait bien souffert à cause d'elle mais lui vouait un amour sans bornes. Elle était là, comme si elle savait. Bosco ne prononça aucun mot mais adressa à sa mère un regard empli de désespoir. Ces deux-là avaient toujours su se comprendre. Elle lui commanda un verre de Bourbon, de quoi lui racler l'amertume enfouie en son sein et susciter les larmes qu'il se refusait encore. A l'écart de tout et perdu dans le reflet d'un alcool pas assez fort à son goût, il se noyait dans des pensées noires d'un monde qui le dépassait désormais. Sa mère l'observait, debout à quelques mètres de lui. Elle savait bien que son fils n'allait pas bien et qu'il était tourmenté mais elle ne savait pas pour autant ce qui pouvait le préoccuper de la sorte. Certainement le travail pensa-t-elle, car elle connaissait suffisamment son fils pour savoir qu'une femme n'aurait pas ce pouvoir sur lui.  
- Parle-moi Maurice ; je vois bien que tu es préoccupé dit-elle en rejoignant son fils assis à une table au fond du bar. Je sais que cette nuit a été effroyable au poste et …
- Ça va, tout va bien M'man lui répondit Bosco en portant son verre à la bouche.
Elle plongea ses yeux aimants dans les siens à la recherche d'une parole réconfortante.
- Pourtant, je vois bien que tu n'es pas bien Maurice. Parle-moi.
Elle posa une main maternelle sur sa joue, rougie par le froid environnant. Les yeux rivés sur la table, il se livra à elle :
- Elle m'a trahie M'man
- Qui t'a trahie Maurice ?
Le sanglot dans la voix, il prononça son nom : « Faith »
Rose savait combien leur amitié était importante pour lui, mais elle ne pensait pas que son ancienne coéquipière pouvait être la source de son malheur. Bosco lui raconta alors le détachement progressif de Faith depuis sa sortie de l'hôpital, ses doutes puis sa trahison. Elle ne pouvait pas lui conseiller d'haïr celle qui fut son amie et supposa qu'elle avait du avoir de bonnes raisons d'agir ainsi.  
- De bonnes raisons ? répéta-t-il en se demandant de quoi il pouvait bien s'agir ! De bonnes raisons pour qu'elle m'ait balancé à Swerski ?
- Maurice. Faith est une femme bien et tu le sais au fond de toi. Il y a forcément une raison, bonne ou mauvaise, pour quelle ait fait ça. Va lui parler avant que cela ne te ronge de l'intérieur.
Bosco rumina encore quelques instants, hésitant par des hochements de tête puis embrassa la main de sa mère encore posée sur son visage. Il vida le fond de son verre et alors qu'il sortit du bar, fouetta sa casquette des Yankees contre la porte en hurlant « Il en est hors de question ! ». Sans se retourner, l'ai bougonnant, il continua son périple en ville.  

La nuit tombée, après que l'inspecteur eut finit de relever le nécessaire pour la forme, Faith fila prendre une douche à la recherche d'une détente inespérée. Mais ses pensées lui jouaient aussi des tours ; elle regrettait de ne pas avoir su s'y prendre avec Bosco et observait avec tristesse le tournant que prenait leur relation. Elle devait lui expliquer, s'excuser et ce quoi qu'il en coûte, quel que soit le dédain avec lequel il pourrait la juger. Elle pouvait tout accepter sauf l'indifférence. Elle enfila les premiers vêtements venus et sans destination déterminée, quitta l'appartement.  

Bosco avait erré l'âme en peine dans les rues new-yorkaises. Entre déception et amertume de voir cette amitié brisée, ce dont il était sûr c'est que Faith n'existait plus pour lui : « De bonnes raisons, tu parles !! » continuait-il de ressasser. Finalement il rentra chez lui vers 1 heure du matin et se dirigea directement dans la salle de bain. Il décolla le pansement de sa joue et plongea son visage sous le jet d'eau. Sa cicatrice était toujours douloureuse et quand il se releva, le visage gouttant, il détesta cette face meurtrie. Il se souvint alors de la réaction d'Emily qui lors de sa sortie d'hôpital eu un geste de dégoût envers lui. Lui-même détestait ce profil, ce qui ajouta à son énervement. Plus tard, il essaya de trouver le sommeil, mais rien n'y pouvait. Allongé sur son lit, il était là inerte et plongé dans un profond désarroi. « 13 ans d'amitié » pensait-il. Son immersion fut interrompue l'espace d'un instant par un bruit sourd, il leva la tête, mais rien. Puis quelques instants plus tard, le même bruit.  

Faith tendit le bras pour frapper une troisième fois sur la porte mais son courage l'abandonna. Des images arrivaient en flash-back devant elle : Bosco chez elle, Bosco dans son frigo, Bosco jouant avec ses enfants … L'éternel Bosco avec cet air si familier de « Quoi ? Qu'est - ce - que j'ai fait encore ? ». Bosco et elle, toujours Bosco et elle. Parce qu'en 13 ans, elle n'avait jamais franchie la porte de son appartement, elle se rendit compte qu'elle pourrait bien ne jamais la franchir. Puis des images plus noires se dressèrent : Son accident, sa paralysie, la crise de son couple, Fred ne supportant plus Bosco…
Finalement Faith Yokas et Maurice Boscorelli, ce n'était plus ce que c'était.  

Un geste de recul puis elle sentit sa gorge se serrer lorsqu'elle entendit la poignée se tourner. D'un air décidé, elle ne laissa même pas à Bosco le soin de la laisser entrer et s'invita.
- Bosco il faut que je te parle
- Pas le temps, j'allais sortir dit-il
- Dans cette tenue et torse nu ?  
- Qu'est ce que ça peut te foutre, dégage de ma route ; on n'a plus rien à se dire.
Faith connaissait bien Bosco et ne se laissa pas démonter. Elle posa une main ferme sur son torse en le repoussant à l'intérieur de l'appartement puis ferma la porte
- Hé, tu joues à quoi ? grogna-t-il en la regardant le manipuler.
De plus en plus furieux, il se mit à tourner en rond tel un lion en cage.  
- T'es venue pour parler hein, alors vas-y, crache ton venin !  
Il attrapa une chemise et l'enfila avec colère.
- Bosco je... je voulais m'excuser et te demander pardon pour avoir douté de toi et pour avoir  parlé à Swerski, je t'en prie pardonne moi. Je voulais juste te protéger.
- Me protéger ! cria-t-il. Tu l'as déjà dit ça Faith ; toujours le même refrain ! Je suis grand Faith, c'est ma vie et j'ai pas besoin de toi pour me protéger ! On est même plus équipiers toi et moi. Alors mêle-toi de tes affaires, t'as compris ?  
Il pointa son index vers elle et Faith vit dans son regard toute l'agressivité et la colère qu'elle avait déjà vue sur le terrain mais jamais elle n'aurait pensé qu'un jour ils seraient dirigés contre elle. Cette violence la terrassait et elle ne réussit pas à soutenir ses yeux emplis de rage.  
- Alors Faith tu dis plus rien hein, peut-être que tu comprends enfin que toi et moi on n'a plus rien à voir ensemble.  
Les yeux obstinément baissés, il leva le bras en direction de la porte  
- Tu peux t'en aller. Tire-toi tu m'entends ; tire-toi !
Il se retourna pour ne plus la voir. Des grimaces de colère le dévisageaient et la fatigue ou l'énervement commençait à le gagner. Il y eut un long silence où leurs seules respirations masquaient la froideur régnante. Puis Faith s'exprima en sanglots :  
- Je ne voulais pas revivre ça.  
Ces mots résonnèrent dans la pièce tel le glas.
- Quoi?  
Les yeux rivés au sol, Faith se tût, emplie d'émotions contrastées. Empressé d'en finir, Bosco l'attrapa par les épaules et lui fit face.  
- Qu'est-ce que t'as dis Faith? Tu ne voulais pas revivre quoi, hein ? Exprime-toi !
Faith leva les yeux vers Bosco. Il fut comme foudroyé par le regard empreint de détresse qu'elle lui lança. Il prit son visage entre ses mains et avec une voix adoucit lui dit : « Dis-le ! »
- Je ne voulais pas Bosco. Je voulais pas revivre ça tu comprends.
- De quoi tu parles ?  
- De toi Bosco. De toi. Je ne voulais pas te revoir encore une fois baignant dans ton sang, la vie sur le point de te quitter.  
Stupéfait il la relâcha. Les yeux dans le vague, elle continua pour elle-même.  
- Tu ne respirais plus Bosco et je refusais de te laisser partir. Alors pendant de longues minutes j'ai essayé de te garder en vie. Ton sang avait maculé toutes les parcelles de ma peau. Et puis l'équipe médicale est arrivée alors que ton coeur ne battait plus. Je me souviens avoir hurler de toutes mes forces.
Elle pleurait doucement pendant qu'elle se racontait. Bosco, lui, la regardait, atterré par le récit terrifiant de sa mort.
- Ensuite ils t'ont monté au bloc et je suis restée là comme anesthésiée. Et puis il y avait ta mère ; je devais la prévenir. Alors j'ai nettoyé tout ton sang sur moi et je suis allée la voir.
- Tu n'avais pas à faire ça Faith. Pourquoi … dit Bosco, les mots aspirés par l'émotion.  
- Laisse moi finir ! dit-elle en protestant face à la fenêtre. J'ai surpris une conversation entre Cruz et Yiochi : ils parlaient de Donald Man et comme quoi ils savaient où il était… Cruz voulait l'arrêter ; alors je l'ai suivie avec la voiture du sergent. Quand je suis arrivée, Cruz l'avait menotté. Si tu l'avais vu dans son beau costume l'air de rien, si sûr de lui ! Il riait en disant que de toute façon il sortirait le soir même. Je ne sais pas si c'était vrai Bosco mais je ne pouvais pas laisser faire ça. Il ne pouvait pas s'en tirer. Alors … puisqu'il t'avait tué Bosco, je devais te venger, quoi qu'il puisse m'arriver.  
Ses derniers mots s'étouffèrent.
Elle lui adressa un dernier regard avant de laisser ses yeux tombés dans la nuit profonde : «C'est pour ça Bosco que j'ai voulu te protéger, mais peut-être ai-je aussi voulu me préserver ? »  
Bosco était sous le choc, assommé par ces révélations.
- Alors c'était toi ? J'ai toujours cru que Cruz l'avait tué, admit-il. Tu as abattu un mec menotté pour moi. Bon sang Faith, tu aurais pu aller en tôle et perdre tes gosses pour toujours ?
Faith savait ce qu'elle avait risqué en tuant de sang froid un homme désarmé, mais elle n'avait pensé qu'à lui à ce moment-là. Bosco croisa son regard dans la fenêtre brunie par la nuit. Ses yeux lui demandèrent « pourquoi ? » et les siens répondaient « tu aurais fait pareil. » Elle se retourna et fixa sa cicatrice sans le vouloir. Bosco l'avait oublié et posa sa main sur sa joue.
- Non Bosco dit-elle en la détournant.
Il saisit sa main au vol et la pressa fortement contre lui, respirant avec force, les yeux grands ouverts. Faith ôta sa main et effleura sa cicatrice de ses doigts.
- C'est douloureux ?
- Plus maintenant répondit Bosco.
Du bout des lèvres il déposa un baiser sur sa main. Faith sentit son corps s'élever mais lorsqu'il s'approcha d'elle, déstabilisée, elle eut une réticence :
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée Bosco
- Si tu ne veux pas, je ne ferais rien.
L'espace de quelques secondes ils restèrent l'un devant l'autre, les yeux dans les yeux.  
Main dans la main, leurs doigts s'entremêlaient pour s'unir dans une valse de non-dits. Puis Faith murmura :  
- Essaie …

Le souffle haletant.  
Leur respiration s'interrompit.  
Faith vit ses lèvres s'approcher des siennes et posa alors sa main sur son torse, le saisissant par à-coups ou le repoussant doucement.  
Un baiser humide mais à la fois sec et succinct.  

Bosco voulut s'en retourner quand Faith le retint par la chemise. Libérés ou encensés, ils s'embrassèrent lascivement, laissant s'échapper toutes ses années retenues.  
Il mordilla ses lèvres et sourit tout en l'embrassant : « ça faisait longtemps … » murmura-t-il. Qu'il attendait ça bien sûr.  
Son visage s'engouffra au creux de son cou et se perdait dans le parfum de sa peau qu'il respirait à grandes bouffées. D'abord timides, ils furent surpris par un désir dont ils ne savaient plus que faire et partirent dans d'incontrôlables manifestations. Des baisers passionnés, un souffle saccadé, des minutes si précieuses …  
Puis Bosco s'écarta.  
Le regard ferme, il la fixa quelques secondes. Il leva ensuite les bras et ôta sa chemise.
Il attendait de lire dans le regard de Faith son approbation. Elle s'approcha de lui et posa sa main sur son torse, le regard plongé dans le sien qui disait « je ne veux que toi ». Elle le fit reculer jusqu'au lit et sans un mot ils s'offrirent l'un à l'autre …


La lumière du jour commençait à rayonner dans la pièce. Il était 6h50.  
Faith se réveilla et découvrit un Bosco tout en admiration devant elle. C'était le genre de matin où on sait pas quoi se dire, où les premières gênes apparaissent. Il affichait un large sourire et caressait finement son épaule. Puis il se laissa retomber sur le lit poussant un profond soupir de contentement. Faith sourit à son tour, sans un mot.  
Puis Bosco se redressa et s'accouda sur le lit :  
- C'était lequel ?
- De quoi tu parles ? répondit-elle
- La tumeur, c'était lequel sein ?
- Le gauche, dit-elle sans gêne de reparler de cette période difficile de sa vie.
- Et y'a plus rien ?
- Pourquoi tu poses ces questions Bosco ?
- Parce que je m'inquiète dit-il en s'approchant avec le sourire
- Ça date d'il y a 4 ans Bosco, c'est terminé.
Il le savait bien, mais voulait être là ; là où il n'avait pas pu être : « Je sais bien Faith. »
- Il va falloir que je rentre chez moi Bosco ; je dois me changer.
- Oui la vie continue … dit-il avec regret. Toi avec ton boulot d'inspecteur et moi dans les rues à courir après les méchants. Reste encore un peu dit-il en se faisant prier. Tu peux te doucher ici et puis je te prêterais un de mes uniformes, tu seras sexy pour mener tes enquêtes …  
Elle sourit.
- Je ne travaille pas aujourd'hui Bosco. Swerski m'a donné deux jours. Je dois passer du temps avec Emily ; cette histoire avec Dante l'a secoué.  
Elle se leva du lit et se rhabilla. Bosco l'interpella :
- Hé Yokas ! C'était comment pour toi ?
Elle fut envahie d'une émotion soudaine qui la submergea de son for intérieur.
- C'était comme il faut Bosco. Comme notre histoire, mieux que jamais.  
Il sourit. Pour lui aussi ç'avait été la nuit qu'il fallait.
- Salut Bosco.

Faith passa plusieurs jours avec sa fille, à l'écart de tout. Elles avaient eu besoin de se retrouver.  
Quatre jours plus tard, elle regagna New York.  
Lorsqu'elle arriva devant sa porte, celle-ci s'ouvrit toute seule. Une ombre se dessinait dans la pénombre de son appartement. Elle s'approcha de Faith, lui murmurant :
- Tu avais laissé ton appartement ouvert
- Je devais être distraite … sourit-elle en reconnaissant la voix de Bosco.
Elle alluma la lampe sur la commode qui diffusa un rayon de lumière dans le hall d'entrée.  
- Je n'ai pensé qu'à toi, dit-il en entrecroisant ses doigts dans les siens
- Moi aussi Bosco.  
Puis le regard traversé d'une soudaine obscurité, Bosco lui fit un aveu :
- J'ai peur de ce qui nous attend Faith. J'ai peur de te décevoir, de t'aimer à n'en plus pouvoir, de te perdre alors que je viens tout juste de te trouver après toutes ses années. J'ai peur que tu ne découvres qui je suis et que tu ne t'éloignes de moi à grandes enjambées …
- Bosco, je suis moi aussi terrifiée de ce qui nous attend. Des pensées me hantent aussi de savoir si je serais à la hauteur ; j'ai peur que tu ne sois déçu, que tu ne découvres que j'ai n'ai rien à t'apporter. J'ai peur de ne pas être l'amante que tu recherches et …
Ils étaient tous deux envahis de craintes toutes plus criantes de vérité et d'émotions. Leurs bras se comprimèrent et leurs corps se débattaient de sensations inédites. Jusqu'à s'étouffer l'un et l'autre, leurs baisers se dépêchaient dans une puissante fibre amoureuse qu'il ne maîtrisait pas encore. Ils faillirent, les genoux à terre, égarés dans des paroles  passionnées de bon sens : « Je ne veux que toi …»



Au petit matin, Bosco était déjà parti en patrouille avec Sasha Monroe. Faith fut rapidement appelée sur un meurtre dans une décharge municipale.  
55 David avait découvert le corps.
Lorsqu'elle arriva la police scientifique relevait déjà les premiers indices. Bosco, lui, attendait à la grille la venue de l'inspecteur pendant que Monroe commençait son rapport dans la voiture.
- Salut Faith dit-il en s'approchant de sa voiture stationnée.  
Les mains dans les poches, il traînait des pieds.
- Salut Bosco dit-elle en prenant garde de ne pas être observés
- Bien dormi ?
- A merveille …
Faith commençait tant bien que mal à s'inspirer du lieu du crime.
- Tu me manques déjà dit-il à l'inspecteur, toute rougissante.
Ils commencèrent à flirter, se lançant quelques regards, des poignées de main fugitives. Tous deux ressentaient le besoin de se toucher, d'être l'un près de l'autre.
- Viens par là lui dit Bosco, l'air de rien
De la voiture, Sasha remarqua ces petits gestes inconsidérés qui ne ressemblaient ni à Bosco ni à Faith et surtout pas au couple Bosco / Faith.
- Bosco, je dois aller voir la scène du crime avant que le coroner n'arrive.
- J'ai envie d'être avec toi Faith.  
Les yeux rivés sur son visage, sur ses lèvres, il respirait sa présence. Mais Faith était assez mal à l'aise :
- Pas ici Bosco.
- Je sais bien mais …
- Hé ! Je préférerais aussi être avec toi. J'en meurs d'envie mais pour le moment, c'est le travail.
Elle avait raison et Bosco finit par l'emmener auprès du cadavre. Un homme de 35-40 ans avait été tué d'un coup de feu en pleine poitrine. Elle observa  la scène du crime lorsqu'un bruit sourd retentit. « Qu'est ce que c'est ? » s'interrogèrent-ils. Un tas d'ordures dévala d'une colline de détritus et évita de justesse de s'écraser sur Faith. Au sommet, un homme armé surgit. Il tira un coup de feu qui manqua de la toucher. Elle dégaina aussitôt et abattit le tueur.
- Faith, tu n'es pas touchée ?  
- Non ça va dit-elle.
Il commença à tâter ses vêtements pour vérifier qu'elle n'était pas blessée.
- Je vais bien Bosco répéta t-elle.
- Tu devrais peut-être te faire examiner. J'appelle une ambulance.
- Bosco tu ne peux pas t'inquiéter comme ça pour moi. Je fais le même job qu'il y a une semaine. Ecoute, ça va aller. On se voit tout à l'heure au poste ?

Bosco rejoignit Sasha et prit le volant en jetant un dernier regard à Faith.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- L'homme a surgit du sommet des ordures et Faith l'a abattu
- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je parlais de toi et Faith.  
- Quoi Faith et moi ?
- J'ai bien vu comme tu la regardais. Ça fait plusieurs jours que je te vois avec un sourire jusqu'aux oreilles. C'est donc ça…
- Ça quoi ? Y'a rien à dire ! Lâche-moi Monroe !



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