UN MONDE PARADISIAQUE par Lyssi




CHAPITRE 1

Il y a des semaines comme ça où l'on se demande ce que l'on fait sur terre, où tout va mal. Et puis il y a de ces semaines qui débutent mal, pour finir bien. Enfin… à peu près.

Jimmy : Oh ! Walsh, éteint l'eau !

Walsh : C'est fait !

Jimmy chantonne, remonte la lance à son épaule puis se dirige vers le camion de pompier. En passant il s'arrête pour discuter avec son ex-femme.

Jimmy : Salut beauté

Kim : Frimeur dès les premières heures du service ?

Jimmy : Quoi, je n'ai plus le droit de saluer mon ex-femme ?

Kim (souriant) : Hum… Je ne sais pas, faut voir…

Quand je les vois, ces deux là, je me demande toujours pourquoi ils ont divorcé. Okay, okay, Jimmy a couché la sœur de Kim, et ça, ça ne se fait pas. Mais depuis qu'ils sont divorcés, et ça va faire quand même 7ans, ils sont encore pires qu'un couple fraîchement revenu de lune de miel. Ils sont tout le temps entrain de se chercher mutuellement, de se tourner autour sans jamais rien oser dire, comme au lycée. Ils se titillent du regard, des gestes, se font la cour comme jamais.

Ils me feront toujours rire. Ils devraient sérieusement penser à se remettre ensemble, ils sont fait pour ça mais ne le voient même pas.

Alex : Je l'ai !

Doc : Merci

Doc, Doc, Doc. En ce moment pour lui ce n'est pas facile, lorsqu'on pense que son partenaire vient de se faire suspendre pour quelque chose qu'il n'a en plus strictement pas fait ! Etre accusé d'un viol alors que l'on est innocent ; être jugé pour ça, être suspendu pour ça. Je connais Carlos et je peux vous garantir qu'un homme qui n'a pas eu d'enfance, qui était déterminé au plus au point pour devenir docteur ; cet homme là je l'ai vu se briser sous mes yeux. Elle l'a brisé, cette saleté, elle a anéanti non seulement tous ses espoirs, mais aussi l'être entier. Doc fait tout pour l'aider à s'en sortir, mais j'ai malheureusement peur qu'il soit désormais trop tard. Même moi je ne peux rien faire pour l'aider. Et être spectateur d'une abomination pareille … c'est ragoûtant.

Alex. Elle s'est trouvé un nouveau petit ami. Il faut dire qu'après sa séparation avec Ty, ça n'a pas été facile pour elle. Son accident et tout, il lui a fallu du courage pour s'en sortir. Mais ça va mieux pour elle, et c'est très bien. Son nouvel amant a l'air d'un type plutôt correct, il me semble. J'espère qu'il le restera longtemps. S'il lui fait du mal, il le regrettera. Je soupçonne toujours Ty d'être amoureux d'elle, il faut dire que ce garçon est quand même de nature romantique et fidèle. Lorsqu'il s'attache à quelqu'un, il y reste jusqu'au bout. Lorsqu'il accorde sa confiance, il est préférable de la garder car allez essayer de la récupérer, vous. Ah, ah ! Aucune chance. Mais c'est en tout cas un ami sur lequel on peu compter en cas de besoin, et les amis, c'est ce qu'il y a de plus important sur terre.

Tenez, prenez Sully et Ty. Ces deux là sont diamétralement opposés ; ils n'ont aucuns goûts communs, mis à part peut-être pour James Brown, et encore. L'un adore le café, l'autre déteste les blondes… Leur seul point commun il me semble, est de déguster un bon hamburger tranquillement, sans être dérangés par un appel. Quoique la dégustation me semble encore un mauvais exemple, puisque l'un préfère un hamburger saignant avec frites croustillantes et que pour l'autre c'est le contraire. L'un est grincheux, l'autre optimiste… mais ce qui est sûr c'est que Sully a de graves problèmes d'alcool en ce moment et que Ty se met en quatre pour essayé de l'en sortir. Malgré toutes les insultes que Sully a pu lui balancé, Ty n'a jamais abandonné. Et il ne désespère pas. Du moins pas encore.

Cruz : Qu'est-ce qu'on a ?

Bosco : Homicide volontaire ! Le revendeur est celui qui est allongé par terre. Un camé s'est ramené complètement défoncé, le mec n'a pas voulu lui filer de stéro, l'autre l'a plombé.

Cruz : Je déteste les drogués.

Et moi je la déteste, elle. Cette pétasse, cette guenon. Lorsque je la regarde, j'ai de l'urticaire. Non mais c'est vrai, de quel droit a-t-elle débarqué ici, comme ça, parmi nous. Ca va faire six mois déjà ; six mois où moi, Faith Yokas, j'ai appris à la détester. Apprendre me direz-vous ? Parfaitement, du moins au départ. Au tout début ce n'était qu'une simple jalousie féminine, c'est vrai elle est bien fichue, pas conne (à en juger par la façon dont elle manipule les mecs)… Dans un sens je l'enviais. Mais lorsque Bosco, mon Bosco, mon meilleur ami et partenaire, est parti travailler avec elle, tout a changer. D'accord je le reconnais c'est de ma faute. Je lui ai dit des trucs complètement stupides qui l'ont blessé. Lorsque je lui ai dit ça, ce soir là à l'hôpital, je n'ai pas tout de suite réalisée ce qui s'était passé. Et lui est resté là, à écouter mes reproches. Et la seule chose qu'il ait dite est qu'il allait passer prendre les enfants afin de les emmener auprès de leur père. Après tout ce que je venais de lui dire il s'occupait encore de moi. Lorsqu'il est parti j'ai réalisé tout ça et j'ai éclaté en sanglots. Mais rien n'a plus jamais été pareil.

Rien n'est plus pareil. Il m'a menti, deux fois ! Il m'a regardé dans les yeux et m'a menti. Des partenaires ne se mentent pas ! Je le reconnais je l'ai déjà fait, mais là…tout ça pour elle, pour cette femme avec qui il couche, dont il croit être amoureux. J'ai essayé de le prévenir, de lui dire qu'elle est dangereuse, mais les hommes ne pensent qu'avec ce qu'ils ont entre les jambes. Je l'aime, je ne veux pas le perdre.

Ma haine envers Cruz a donc grandi dans des mesures disproportionnées, à un point tel que vous ne pourriez pas l'imaginer. Dès que je la vois, je n'ai envie que d'une chose, lui crever les yeux et lui arracher la langue. Ma haine viscérale envers elle concerne Bosco.

Cette femme n'est qu'ennuis, malheurs, horreurs, désuétude, je sais qu'elle finira par blesser Bosco, directement où indirectement. Mais ce que je redoute le plus c'est le fait que l'une de leur mission tourne mal et que Bosco soit blessé. Voire même tuer. Je ne peux pas vivre sans lui, c'est un fait. Mais savoir qu'il pourrait être impliqué par sa faute à elle me rend malade.

Je hais Bosco, oui je le hais de toute mes forces pour m'avoir menti en me regardant dans les yeux. Je le hais pour avoir menti pour ELLE, pour la couvrir. D'ailleurs je ne suis pas la seule à la détester ; Alex, Jimmy, Kim, même Doc ne peut pas la voir. Chacun ressent quelque chose de bizarre lorsqu'elle est là, comme un courant d'air lorsque tout est fermé. C'est drôle. Ils s'en méfient comme la peste. Doc a essayé de prévenir Bosco, j'espère qu'il l'aura écouté.

Je le hais peut-être mais je l'aime aussi, j'ai peur pour lui. Je ne lui adresse plus la parole mais je veux qu'il choisisse. C'est elle ou moi. Un seul choix à faire, un seul. J'espère qu'il la verra sous sa vraie nature, que ce sera le bon. J'espère aussi qu'il fera son choix avant… avant de découvrir à ses dépends qui est véritablement cette femme, cette Maritza Cruz. La guerre est ouverte.


CHAPITRE 2

Les jours passent, défilent, sans jamais être les mêmes. Les semaines se succèdent sans jamais se ressembler. Cette semaine en est un bon exemple.

Tout c'est déroulé si vite.

Lundi, 14h45.

Comme à l'habitude j'étais dans les vestiaires la première. Bon, allez-vous me dire, c'est censé ; les mecs sont toujours à la bourre. Sully et Ty sont arrivés quelques minutes après moi… enfin quelques minutes… j'avais quand même eu le temps de me changer.

Ty/Sully : Salut Faith

Faith : Les gars !

Ty : Bon week-end ?

Bon week-end ? Comme si ça avait été un bon week-end ! Fred a été prévenant, comme à son habitude depuis qu'il a eu sa crise cardiaque. Charlie a été dormir chez Jack, son meilleur ami, jusque là tout va bien. Mais Emily, ma petite Emily, devrais-je dire ma grande. Je ne l'ai pas vu grandir, elle est passée du stade d'enfant à celui d'une adolescente droguée, et je peux vous garantir que c'est dur de voir l'un de ses enfants se dégrader sous vos yeux. Je n'ai rien vu au départ. Rien du tout. Je n'ai pas su qui elle fréquentait, ce qu'elle faisait. C'est lorsque je l'ai trouvé à l'hôpital que j'ai prit conscience que les enfants échappent à leurs parents. Désormais je tâche de veiller de veiller sur elle, d'être là pour elle lorsqu'elle en a besoin, mais avec mon boulot ce n'est pas évident. Je lui ai interdit de revoir son ami, ce drogué qui a failli la conduire tout droit vers la mort. Mais elle ne m'écoute pas, elle ne m'écoute plus. Elle est distante vis-à-vis de moi, mais elle ne comprend pas que je fais cela uniquement pour son bien.

Faith : Y'a eu mieux.

Dans la salle de réunion, je m'étais mise à côté de Gusler. Bosco ne travaillait plus vraiment parmi nous, il passait tout son temps à l'anti-crime, avec cette… enfin avec le sergent Cruz ! Je les ai vu passer et j'ai ressenti de la colère, Maritza m'a regardé et a collé sa main aux fesses de Bosco, exprès pour me culpabiliser. Bosco, lui, ne m'a pas vu. Je n'aime pas ça, personne ne peut blairer Cruz, sauf MON partenaire. Enfin mon ex partenaire. C'est dur de dire ça, de le penser. Imaginez faire équipe avec quelqu'un depuis presque 9ans et qu'il vous lâche, tout ça à cause d'une fille. En les voyant à ce moment là, j'ai eu comme une boule au ventre, comme un pressentiment. Quelque chose de mauvais allait arriver. Mais avec cette PETASSE, rien d'étonnant.

Lundi, 23h15.

Cette journée s'était passée sans problèmes, il avait fallu que je supporte les répliques et les gémissements de Gusler, que j'intervienne pour deux scènes de ménages, et que je cours derrière un type après que Gusler se soit prit les pieds dans une poubelle. Tout ce qu'il y a de plus normal.

J'étais entrain de traînasser lorsque la porte des vestiaires s'est ouverte et que Bosco est entré.

Bosco, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu d'aussi près. A chaque fois que l'on se voyait ces derniers temps, c'était pour se lancer des insultes au visage. J'en souffrais, et lui aussi il me semble. Mais après tout c'était tout de même de sa faute.

Mais tout ce qui s'est dit ce soir là dans les vestiaires, je ne l'oublierai jamais.

Bosco (timidement): Hé !

Faith : Qu'est-ce que tu veux ?

Bosco : On peut… on peut parler ?

Faith : Je ne vois pas de quoi !

Il est vrai que cette fois là je n'avais pas été très sympa au départ, et dès que les mots m'étaient sorti de la bouche je les avais regretté immédiatement.

Bosco : Faith je sais que tu m'en veux et je le comprends. Mais j'ai besoin de te parler, juste 5 minutes s'il te plaît

Faith : Ecoute je suis crevée, d'accord ? Je n'ai pas en plus besoin d'un gosse qui pleure sur mon épaule.

A mes mots, j'ai vu le regard de Bosco changer. La timidité que j'avais vue dans ces yeux un peu plus tôt s'était transformée en peine. J'ai vu, à son expression, que je l'avais blessé. Ses yeux d'habitude si pétillants étaient au bord des larmes. Quelle conne j'étais, mais j'avais besoin de me défouler.

Bosco (se tournant) : Tu…T'as raison…C'était une très mauvaise idée de venir te voir…Je…J'avais juste besoin de parler…de retrouver ma meilleure amie…Je voulais juste lui dire qu'elle me manque…et que….enfin c'était stupide.

J'ai senti mon estomac se nouer à ce moment là, ses paroles étaient empruntes de sanglots, de regrets, de sincérité… Je l'ai vu se retourner et s'essuyer le visage. Il a commencé à se diriger vers la sortie. Je me suis précipité vers lui et lui ait bloqué le passage. Il avait la tête baissée, et lorsqu'il l'a relevé j'ai pu voir ses yeux inondés de larmes, par ma faute. Il me manquait à moi aussi, j'avais besoin de lui, j'ai toujours besoin de lui, mais à ce moment là plus que jamais.

Faith (doucement) : Je suis désolée…

Bosco : C'est rien

Je l'avais fait pleurer et ce n'était rien ? Les mecs je vous jure. On a été s'asseoir et il a commencé à s'excuser. Jamais je n'aurais cru ça possible de sa part.

Bosco : J'ai tellement de choses à me faire pardonner, tellement pour lesquelles je dois m'excuser… Faith ; les neuf dernières années de ma vie on été les plus belles pour moi. Tu as toujours été là quand j'ai eu besoin de toi et c'est grâce à ta présence que ma vie a prit du sens. Je suis désolé de ne pas t'avoir écouté lorsque tu m'as prévenu pour Cruz, je sais que tu as raison ; mais tu sais comment je suis, la fierté est mon maître mot, je suis un imbécile… Je n'aurai pas…pas dû te mentir, tu as raison lorsque tu dis que deux partenaires ne se mentent pas ; et c'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit de deux amis. Car tu es ma meilleure amie, Faith, je sais que ça peut paraître bac à sable dit comme ça, mais j'ai besoin de toi, je sais que je peux compter sur toi. Je ne dis pas que tu dois tout oublier, car j'ai fait trop d'erreurs, et je ne peux pas et ne pourrais jamais me racheter pour tout ça. Mais j'ai besoin de quelqu'un de solide dans ma vie, et ce quelqu'un c'est toi, c'est sur toi que j'ai bâti mes fondations, mes bases, et si tu t'en vas, quand tu t'éloignes de moi, comme ces derniers temps, tout s'écroule pour moi. J'ai besoin de toi, Faith, je veux que l'on refasse équipe ensemble. J'en ai besoin, plus que tout autre chose. Je donnerai plus que ma vie pour que tout redevienne comme avant, s'il te plaît…

Alors je ne sais pas vous, mais moi j'étais effondrée, de voir un mec s'excuser de la sorte, surtout lorsque l'on sait qu'il s'agit de Bosco. Il a prit beaucoup de mauvaises décisions, ces temps-ci ; mais je dois dire que je n'ai pas été rose non plus. Il m'a blessé mais moi aussi je lui ai fait du mal. Et en ce lundi, nous avons enfin décidé de refaire équipe ensemble. C'était ma décision, et j'aurai mieux fait de dire NON.

CHAPITRE 3

Mardi. Un jour à priori normal, sauf que c'était le jour où je recommençais à patrouiller avec Bosco, depuis…ouh là ! Depuis bien longtemps. Ca peut vous paraître stupide, mais j'étais à la fois enchantée et apeurée. Oui, oui, j'avais peur, de quoi je n'en sais rien, mais il y a de ces matins, lorsque vous vous réveillez, où vous avez une étrange impression, parfois bonne, parfois mauvaise. Et ce matin là je ne pouvais pas dire si c'était où non de bon augure. J'espérais seulement que tout ce passe bien, et que Bosco et moi arrivions à nous retrouver. Pas toujours évident, car l'amitié fait mal.

Mardi, 14h40.

J'arrivais au commissariat tous les jours à la même heure, la même routine avant le travail, la même routine après le travail, mais jamais rien de semblable pendant les huit heures de patrouille que j'affectionnais particulièrement. Il y n'avait jamais rien de pareil, parfois un détail suffisait à faire la différence, et je n'étais pas cataloguée à répéter les mêmes gestes continuellement, à vouloir faire bonne figure, à peser mes mots pour parler avec ma fille ou avec mon mari. Pendant le travail, j'étais libre, j'étais heureuse, je retrouvais mes amis, et ça me faisait du bien. Et voir Bosco…. Je n'en revenais pas, j'allais de nouveau travailler avec lui. Plus de Cruz, plus d'anti-crime entre nous. Mon am… ami ?... allait revenir.

Je passais devant la caserne où je vis Jimmy et Kim, entrain de se chercher, comme à leur habitude. Pourquoi ils ne se remettent pas ensemble ces deux là ?

Kim : Un concert ?

Jimmy (malicieusement) : Hein, hein.

Kim : Tu sais t'y prendre avec les femmes. Mais va falloir que j'annule mon rendez-vous avec Walsh alors. Et ça m'embête !

Jimmy : WALSH ?

Ils me faisaient bien rire tous les deux, à tourner autour du pot sans jamais y mettre les pieds. Quant à mon pot à moi, c'était une sacrée histoire.

En rentrant dans les vestiaires, je ne pus m'empêcher de repenser à la discussion que j'avais eue la veille avec Bosco. Je ne l'avais vu qu'une seule fois dans cet état, c'était dans la semaine où il avait eu ses attaques de panique. Il faut dire qu'il m'avait bien effrayé à ce moment là. Lorsque je l'avais trouvé allongé au milieu de la rue, j'ai cru que mon cœur s'arrêtait. Je m'étais précipité vers lui et lorsque j'avais vu tout ce rouge le recouvrant, j'avais bien cru qu'il avait été touché. Je crois n'avoir jamais été aussi effrayée qu'à ce moment là, où peut –être que si, lorsque j'ai réalisé qu'il n'avait pas été touché mais qu'il continuait à suffoquer.

Du moins c'est ce que je me disais ce mardi, en cette heure, sans savoir ce qu'il allait se passer un peu plus tard.

Ty et Sully sont rentrés dans les vestiaires, en rigolant. En les voyant, je souriais moi aussi, ça me faisait plaisir de les voir ; ils étaient de vrais amis pour moi, je les adorais.

Ty : Salut Faith

Faith : Hé !

Sully : C'est une bonne journée !

C'est vrai, tout s'annonçait pour le mieux, il faisait beau, chacun était de bonne humeur, et Bosco allait bientôt arriver. Quoi de mieux.

Ty : Une excellente journée même ! Faith on a une bonne nouvelle !

Faith : Quoi ?

Ty : Carlos. La fille a été reconnue coupable de faux témoignage, les plaintes ont été levées contre lui et il reprend son boulot aujourd'hui !

Faith : QUOI ?

Vraiment c'était une excellente journée. Après plus de deux mois de torture et de souffrance pour ce pauvre Carlos, les charges déposées par cette nymphomane avaient été levées. J'avais vu Carlos couler, littéralement. D'accord ce petit avait une grande bouche, était souvent dépourvu de compassion, pensait souvent à lui-même. Mais lorsqu'il s'agissait de ses patients, il s'adonnait à son boulot du mieux qu'il pouvait. Jamais il ne leur avait fait de tord, et selon moi il était difficile de concevoir que les enquêteurs puissent le croire coupable d'harcèlement et de viol. J'avais vu Doc essayer de lui remonter le moral, sans grand succès d'ailleurs. Ty s'était inquiété pour son ami ; ils vivaient dans le même appartement mais paraît-il que Carlos se faisait de plus en plus rare, ces derniers temps. Mais tout allait rentrer dans l'ordre pour lui et j'en étais vraiment heureuse.

Mon sourire s'affadit lorsque Cruz entra. Elle avait toujours cet air narquois et supérieur que tout le monde détestait. J'entendis Sully blasphémer dans son souffle et injurier Cruz. Je souris en moi-même. Ty la regarda ironiquement, un regard à la fois de dégoût et moqueur. Je n'étais pas la seule à ne pas l'aimer, et j'en étais contente.

Cruz : Alors Yokas, prête pour cette nouvelle journée ?

Je ne répondis pas, elle n'allait pas bien cette fille, fallait qu'elle se fasse soigner, ça devenait urgent. Ce que je désirais plus que tout à ce moment était de l'étriper.

Cruz : Encore avec Gusler ?

Je la regardais, interloquée, lorsque Bosco entra.

Bosco : Non, elle ne sera plus avec Gusler désormais. Mais tu pourras le prendre dans ton équipe. C'est un brave gars.

Cruz : Pardon ?

Bosco : Je refais équipe avec Faith. Oh pardon, je ne te l'avais pas dit ? Oups ! J'ai du oublier !

Je rigolais dans mon fort intérieur, et je voyais Ty et Sully écroulés devant la réaction de Maritza Cruz ! Maritza, quelle idée d'avoir un nom pareil.

Cruz : Boscorelli, ne me parlez pas sur ce ton. Vous restez dans mon équipe, c'est clair ?

Je n'avais qu'un désir, sauter au cou de cette guenon et la massacrer. Comment osait-elle donner des ordres à Bosco de la sorte. Elle avait ses règles où quoi ? Sérieusement !

Bosco : Ben alors chérie, ça fait longtemps que tu ne m'as pas vouvoyé ! Ca ne te gênait pas de me dire « tu » lorsqu'on était au pieux !

Cruz (outrée) : LA FERME !

Je vis que Bosco commençait à rigoler. J'avais retrouvé mon bon vieux Bosco, rien qu'à moi. Je l'aimais….

Mardi, 18h00.

Pose dîner. Qu'est-ce que j'aime manger. Tout s'était bien passé avec Bosco, on avait presque retrouvé notre complicité. Bien sûr ce n'était pas entièrement comme avant, mais on apprenait à se redécouvrir. On partait dans des fous rires incontrôlés. Sully et Ty étaient venus nous rejoindre, et je voyais bien qu'ils étaient heureux que 55 David soit de retour. Il est vrai que la première heure avait été quelque peu difficile, surtout pour débuter la conversation. Avec tous les mensonges et les insultes que nous nous étions dit la semaine d'avant, aucun de nous n'osait débuter. C'était Bosco qui avait commencé. Il s'était de nouveau excusé, et m'avait fait la promesse de ne plus jamais me mentir à l'avenir, et de toujours m'écouter. Il avait aussi reconnu ses mauvais jugements vis-à-vis du Sergent Cruz, et j'étais heureuse qu'il se soit aperçu de qui elle était vraiment.

Ca va peut-être vous choquer de la part d'une femme mariée, mais croyez-le où non, j'aime Bosco plus que mon mari. Et le pire c'est que je ne sais pas comment je l'aime ; à la fois comme un ami et plus qu'un ami. Je sais, après 9ans, ça semble presque irréel, mais le fait est qu'en ce mardi nous avons apprit à nous redécouvrir, et je me sens en sécurité lorsqu'il est là. C'est mon ange gardien j'ai l'impression, je sais que je peux compter sur lui, en toutes circonstances. Et même lorsque nous n'arrivions plus à nous supporter, je savais que s'il m'était arrivé quelque chose, il aurait été là pour moi.

Je le vois toujours comme un petit enfant, voulant montrer à tout le monde qu'il est fort, mais en réalité il n'en est rien. Il est sensible, plus sensible que la plupart des gens ; il sait être fort lorsqu'il le faut, même un peu trop. Sa fierté joue aussi beaucoup là-dedans. Mais cette fierté il l'avait mise de côté, il avait fait le premier pas vers moi. Ce petit enfant qui soudain s'était changé en adulte, en personne à part entière, avec des sentiments qu'il me laissait voir librement pour la première fois.

Mardi, 23h15.

La journée avait très calme, que deux appels en huit heures, imaginez, alors que d'habitude c'est au minimum quatre en une heure. Ca nous avait donné le temps, à Bosco et à moi, de nous retrouver. Et ça avait été fantastique.

Mais c'est aussi la première fois que je l'avais vu aussi effrayé, c'est d'ailleurs pour ça qu'il était revenu. Non seulement pour se sauver, mais aussi pour me protéger.

Bosco : Tu sais que l'honnêteté est importante.

Lorsqu'il avait débuté comme ça, il m'avait effrayé

Faith : Oui, bien sûr. Bosco est-ce que ça va ?

J'avais l'impression qu'il allait me faire une confession avant de mourir, et je vous garantis que ça fait drôle.

Bosco (refermant son casier) : T'avais raison sur toute la ligne à propos de Cruz. Tu sais pourquoi je suis resté avec elle ? Pour te rendre jalouse. Uniquement pour te rendre jalouse. Je savais que tu avais raison pour elle, en fait j'ai su avant même que tu me dises quoique ce soit que cette femme n'était pas franche. Mais j'ai vraiment cru être amoureux d'elle. Avec tout ce qui s'était passé, j'ai voulu me venger de toi. Elle était là. Tu la détestais. C'était parfait.

Alors là, il avait vraiment réussi son coup. Je n'ai jamais voulu reconnaître que ça me faisait mal lorsque je les voyais ensemble, mais je dois dire que j'étais jalouse à en mourir. A chaque fois que je les voyais comme ça, tous les deux, ensemble….

Bosco : Mais je dois dire que n plus te parler à cause d'elle… Ca devenait insupportable. Qui choisir entre une vipère et une femme, qui plus est ma meilleure amie, le choix a été rapide. Enfin mon amie, si elle le veut encore !

Comment pourrai-je le repousser. J'ai failli le perdre une fois, je ne recommencerai pas la même erreur.

Faith : Bien sûr

On s'est enlacé comme jamais. Et je peux vous dire que ce geste m'a fait un bien fou, j'avais oublié combien c'était doux et réconfortant. Et combien j'étais bien lorsqu'il me tenait comme ça.

Bosco : Cette femme me fait peur, Faith, je te jure, depuis que sa sœur est morte, elle est tout le temps sur le dos des junkies, elle ne les lâche pas. Il va lui arriver un truc, je le sens.

Je pouvais sentir la peur dans sa voix, Bosco avait peur. A ce moment là, j'avais senti la jalousie monter en moi. Comment pouvait-il encore s'inquiéter pour cette … cette langue de crapaud ? Mais je sentais aussi qu'il avait peur, non seulement pour lui mais pour moi. Il avait peur que l'obsession de son ex ne m'entraîne, par le plus malheureux des hasards, là où il ne fallait pas. Je le sentais perdu. Mais ce qui me rassurait c'set qu'il était désormais là, de retour avec moi, et que je serai là pour veiller sur lui comme lui pour veiller sur moi.


CHAPITRE 4

J'avais vraiment passé une soirée merveilleuse le mardi, nous nous étions tous retrouvés, pompiers et policiers, cher Haggerty's, afin de discuter autour d'un verre. Avec les derniers évènements qui s'étaient produits, des occasions comme ça s'étaient faites rares. Je n'avais jamais ris comme ça depuis six mois, six mois d'enfer. Les tensions s'étaient lentement levées entre chacun d'entre nous, mais cette soirée nous avait à nouveau rapproché. Bosco m'avait ramené aux alentours d'une heure du matin. Je l'avais invité à prendre un café. J'avais besoin de le sentir près de moi de nouveau, rien qu'à moi, à moi seule. Possessive ? J'avais appris à le devenir grâce à Cruz, ce n'était pas en soit une qualité mais lorsqu'elle était dans les parages ça devenait un besoin vital. C'est certainement le seul truc que j'aurai appris d'elle et qui m'aura servit.

Cette nuit là, Bosco et moi avions discuté jusqu'à quatre heures du matin ; de tout et de rien, de ces petites choses qui vous font rigoler et qui vous font sentir protégé, aimé. Nous nous étions retrouvés. Mais pour combien de temps encore. Il était finalement parti, sans doute à contre cœur, comme moi de le laisser s'en aller. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Lorsque je m'étais couchée, Fred dormait comme un rondin, mais je n'avais pas pu trouver le sommeil. J'avais repensé à cette soirée, à ces moments magiques, de complicité retrouvée, à mon ami…. A mon amant !

Et oui, j'aime Bosco. Lorsque je l'avais vu le mardi après-midi, revenir après tout ce temps, je ne peux même pas vous exprimer ma joie. Mon ventre s'était serré, mon cœur s'était mis à battre. Je ne voulais pas le croire, j'avais toujours aimé Fred, il avait toujours été là pour moi. Mais les six derniers mois m'avaient fait réfléchir. J'en avais voulu à Bosco ; voulu de m'avoir abandonné, c'est l'impression que j'avais ressentie. Mais désormais tout avait changé.

Mercredi, 16h30

Femme: C'est quand même ma mère

Mari : Oh toujours elle !

Bosco (à l'oreille de Faith) : Ah, les belles-mères ! Toujours sujets de discorde. Faudrait les enterrer.

Nous avons été appelés pour une scène de ménage. Lorsque Bosco m'a sorti cette réplique, j'ai pu dire que je l'avais totalement retrouvé. Il m'avait tellement manqué !

Ensuite, nous sommes allés prendre un café. Rien de mieux, un moment tranquille pour faire part à l'autre des derniers potins du poste. Tout ce que j'affectionnais. Mais bizarrement tout est allé au silence, un silence confortable, paisible, qui me donnait envie de dire à Bosco tout ce que je ressentais pour lui. Mais je ne pouvais pas, c'est vrai, il n'était revenu que depuis un jour, il aurait certainement prit peur. Mais je savais que je devais le lui dire, et sans trop tarder. Même si j'avais peur de le perdre pour de bon cette fois.

Mercredi, 19h00

Lorsque nous avons été mangés, nous avons retrouvés les pompiers, discutant joyeusement. Kim nous a tendu sa main, à laquelle scintillait un énorme diamant.

Elle nous a annoncé que Jimmy et elle se remettaient ensemble. Il est vrai qu'après un divorce, ça semble bizarre. Mais depuis le temps que ces deux là se tournaient autour, il fallait bien que ça arrive. Un mariage, quoi de plus beau. Bosco a félicité Jimmy, dur à croire, hein ? Il avait changé, et en bien. Même si ses petites répliques aigues étaient toujours présentes. Et ils se sont serrés la main, et oui, comme quoi un miracle n'arrive jamais seul.

J'étais heureuse à ce moment là, de voir enfin les langues se délier. J'étais heureuse de voir que Bosco avait prit sur lui pour faire comprendre à Jimmy qu'il l'aimait bien. Et Jimmy en avait fait de même. De grands amis ? Non ! Mais une affection mutuelle, qui pourrait déboucher sur une amitié commune et solide.

Mercredi, fin du service.

Tout allait bien, tout s'était bien passé. Cruz a ramené ses fesses pour espionner Bosco et lui demander de passer chez elle, mais il lui a répondu non. Il lui a dit de vive voix (ce qu'elle n'avait toujours pas comprit) que c'était finit entre eux. Je n'avais jamais vu Cruz comme ça. Elle est devenue rouge, ses joues ont gonflé comme une barrique et j'aurai pu jurer qu'elle avait une bombe dans sa bouche. Elle est partie en pleurant, difficile à croire, difficile à décrire surtout. C'était la fin pour elle, j'en étais fière.

Mais j'aurai du me méfier d'elle, me douter qu'elle allait encore nous causer des ennuis.

CHAPITRE 5

Factures, factures, factures… J'ai bien cru n'avoir que ça lorsque je suis rentrée le mercredi soir chez moi. Mais non, sur la table de la cuisine, une lettre était ouverte, lettre de mon avocat. Bien sûr tout le monde a un avocat en Amérique c'est connu. LA lettre, celle qui a changé beaucoup de choses, pour moi, pour les enfants, pour mon mari… mon ex-mari… Les papiers ne sont pas encore signés à l'heure où je vous parle mais c'est en cour.

Lorsque j'ai vu cette lettre, j'ai été à la fois heureuse et paniquée. La signer revenait à défaire, oublier toute une partie de ma vie ; celle dont j'ai toujours eu l'habitude. Vous le pourriez, vous ? Je n'ai jamais connu autre chose ; faire cela, c'est se lancer dans l'inconnu le plus total ; comme si vous sautiez d'un bateau en pleine mer, en espérant que quelqu'un vous remarquera et vous repêchera. Et j'espère de tout cœur que le marin sera Bosco.

Jeudi, le jour où le véritable enfer s'est abattu sous mes yeux.

Je suis rentrée dans les vestiaires, pas de signe de Maritza Cruz, peut-être avait-elle réellement une bombe dans la bouche et qu'elle avait explosé ? Méchante, moi ? JAMAIS ! Je la déteste, ce n'est pas de ma faute.

Bosco est arrivé quelques secondes après moi ; je ne l'ai pas entendu, j'ai sursauté lorsqu'il a glissé ses deux bras autour de ma taille et m'a embrassé doucement sur la joue. J'ai tourné la tête et l'ai vu, un grand sourire sur son visage. Ca m'avait manqué !

Bosco : Bonjour !

Si vous aviez vu le sourire qu'il m'a lancé à ce moment là… Je suis sûre d'avoir virée au rouge écrevisse, ça n'a pas pu être possible autrement. Je n'ai rien osé dire, je lui ai simplement répondu par un sourire, qui signifiait qu'il pouvait recommencer à tout moment. Mes narines s'étaient enivrées de son parfum, et mon cœur de son être tout entier. Ce visage d'enfant perdu et malicieux à la fois, ces grands yeux remplis de tendresse… Tout, il avait tout pour me faire craquer.

16 heures :

Une heure de service et déjà trois appels. Ca allait être une très longue journée. Il régnait dans la voiture un de ses silences qui disent bien plus que les paroles elles-mêmes, c'est ce moment là que je venais de choisir pour le lui annoncer .

Faith : Bosco ?

Bosco : C'est moi

Impossible de garder son sérieux cinq minutes… Cependant, étant au volant, il fixait la route, ce qui me confortait.

Faith : C'est sérieux ce dont je veux te parler

Bosco : Je t'écoute

Faith : Hier soir j'ai reçu des… comment dire des papiers…

Bosco : Moi aussi ! Des lettres d'insultes de la vieille du dessus

Faith : Bosco !!!

Bosco : Non mais c'est vrai…

Faith : je vais divorcer

Plus un bruit. J'ai cru pendant une minute qu'il était mort, avant qu'il ne fasse une grande embardée avec la voiture et qu'il s'arrête subitement en plein milieu d'un trottoir.

Bosco : Tu Fred toi de divorcer ?

Si ce n'était pas un choc, ça !!!

Faith : En gros oui ! Je vais divorcer de Fred !

Bosco : Pou… Pourquoi ?

Il y a des choses qui s'expliquent par les mots, d'autres par les gestes ; mais à ce moment précis je n'avais ni les uns ni les autres.

Jeudi, 18h30.

(Une demi-heure avant que mon plus profond cauchemar devienne réalité)

C'était enfin la pause ; mon estomac réclamait plus que d'ordinaire. Pompiers et policiers, nous nous étions tous retrouvés pour dîner. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas été réunis tous ensemble, comme ça. Deux hommes rentèrent et se dirigèrent vers nous. J'ai vu l'expression de Bosco changer lorsqu'il les a remarqué.

Pas étonnant, ils lui ont demandé de le suivre. Chacun se retourna vers eux puis vers Bosco. Ca avait encore un rapport avec Cruz. Je le vis qui s'énervait. Il se leva.

Faith : Bosco ?

Bosco : J'en n'ai pas pour longtemps, je vais mettre les choses au clair une bonne fois pour toute.

Je le vis s'éloigner avec les deux types, le regard de mes collègues avait changé, rempli à la fois d'ironie et d'inquiétude.

Jimmy : Elle le lâchera jamais ?

Il était fort peu probable qu'elle s'en détache un jour, à moins qu'elle meure. Je vous jure ; j'ai rêvé que je la tuais un nombre incalculable de fois, et à chaque fois je me sentais bien, aucun remords… Pas la moindre once de culpabilité. Je venais de retrouver Bosco, il était hors de question qu'elle l'éloigne à nouveau de moi. J'aurai voulu lui dire ce que je ressentais pour lui, mais je projetais de le faire le soir. Ce n'est pas facile de dire à quelqu'un que vous l'aimez, surtout lorsque ce quelqu'un est votre meilleur ami et que vous le connaissez depuis 9 ans. Ca fait tout à fait le genre du « c'est moi que v'la, au fait chéri je t'aime ! » Enfin vous voyez le tableau. Mais bon à ce moment là, rien ne pressait ; du moins c'est ce que je pensais.

Jeudi, 18h45 .

Tout le monde a été appelé sur le lieu d'un carambolage, plusieurs voitures s'étaient rentrées dedans et l'ensemble menaçait d'exploser. Lorsque nous sommes arrivés sur le site, des corps étaient étendus par terre, tandis que certains, restés dans leur voiture, tentaient désespérément d'en sortir. J'ai remarqué à ce moment là Bosco, suivit par Cruz, visiblement en crise de nerfs. J'étais sûre que dans son état, les psy n'auraient rien pu faire pour elle. Quoiqu'il en soit c'est à cause de cette chienne que tout est arrivé.

Je pouvais l'entendre rager contre Bosco, tandis que pompiers et ambulanciers s'occupaient des victimes les plus pressentes.

Cruz : Vas-y, donne-moi une, UNE seule bonne raison !

Bosco : Tu veux que je te le traduise en chinois ou quoi ? Finit, terminé, niet, kaput, mort !

Cruz : Ah oui et tu décides de me quitter comme ça, du jour au lendemain, tu t'es levé un matin et c'est arrivé aux peu de neurones qu'il te restent

Je m'étais approchée d'eux. Ils étaient près des voitures accidentées, et je n'aimais pas ça. Que Cruz y soit ne me gênait franchement pas, mais Bosco... S'ils voulaient s'engueuler, ils pourraient le faire ailleurs.

Cruz : Oh je vois c'est encore à cause de cette chienne !!!

Bosco : PARDON ?

Cruz : Tu m'as très bien comprit, Boscorelli

Bosco : Ne parle plus jamais de Faith comme çà c'est clair ? Comparée à toi …. Non, elle ne peut pas être comparée à toi, pour la simple et bonne raison qu'elle est trop bien pour ça ! Aucunes comparaisons, aussi infimes soient-elles, ne peuvent être faites. T'es une sacrée manipulatrice ; t'as bien failli réussir avec ton petit manège. Tu veux savoir pourquoi je ne veux plus de toi dans ma vie ? Un ? Tu t'es servi de moi comme d'un jouet, je t'ai écouté et j'ai presque perdu Faith, mais tu sais quoi, j'ai réalisé que quelque chose me manquait depuis que j'étais avec toi, ça ne tournait plus très rond, tout était désordonné, parce que la seule, LA SEULE personne que j'aime plus que ma vie n'était pas là.

L'entendre parler comme ça m'a fait bizarre sur le moment. Surtout de moi. Je ne savais pas qu'il était autant attaché à moi, et l'entendre balancer ça dans les dents de Cruz me faisait vraiment plaisir. Je l'ai vu à ce moment là, j'avais l'impression qu'un jet de vapeur lui sortait des oreilles et des narines. J'ai entendu Jimmy nous crier qu'il fallait nous éloigner des voitures, que tout allait exploser. J'ai saisi le bras de Bosco et l'ai entraîné de l'autre côté de la rue, où tout le monde s'était abrité.

Jeudi, 19h00 ; où comment l'enfer est né devant moi

Je tirais toujours Bosco par le bras, nous avons finalement rejoint nos collègues, qui s'étaient mis à bonne distance du carnage. Nous avons stoppés près de Jimmy et Doc, impuissants face à ce qui allait se passer. Bosco s'est retourné. Il a alors vu Cruz, restée près des voitures. Je ne l'avais pas remarqué tout de suite, c'est lorsque j'ai vu le visage de mon partenaire changer que j'ai su que quelque chose n'allait pas.

Bosco : CRUZ !

Celle-ci s'était plantée devant deux voitures dont l'essence s'échappait

Bosco : MARITZA ! Déconne pas ; reviens !

Cruz : Reste avec ta pute !

Nos amis regardaient la scène, médusés. L'odeur d'essence se faisait plus présente. Tout ça n'a duré que 30 secondes, les 30 malheureuses secondes qui ont vu mon cauchemar se réaliser. J'ai senti Bosco s'écarter de moi, il est parti en courant vers cette saleté de Sergent, Jimmy a essayé de le retenir mais son bras a glissé. J'ai écarquillé les yeux dans l'horreur ; j'ai vu mon Bosco courir afin de sauver cette femme qui franchement n'en valait pas la peine. J'ai entendu Doc, Sully et Jimmy lui crier de revenir. J'ai vu Bosco arriver au niveau de Maritza et la pousser sur le côté. Tout a explosé à ce moment là.



CHAPITRE 6

Cet instant je ne l'oublierai jamais. Lorsque j'ai vu l'explosion, ces flammes s'élever à trois mètres du sol ; lorsque j'ai entendu les cris, les hurlements aussi bien des personnes à l'intérieur des voitures que de mes collègues, mais surtout lorsque j'ai vu Bosco être projeté en arrière et retomber au minimum 50 mètres plus loin, j'ai cru mon cœur défaillir. Je me suis arrêtée de respirer pendant une minute, je suffoquais ; les sanglots bloquaient ma gorge déjà nouée, et mon ventre me lacérait de l'intérieur. Après le bruit de l'explosion il m'a semblé quelques secondes que plus aucun son ne se formait, je n'entendais plus rien, ne voyais plus rien, mes yeux étaient rivés sur mon partenaire.

J'ai senti un mouvement de recul à côté de moi, Jimmy ne pouvait pas parler, il était tétanisé. Je crois que chacun était à peu près dans le même état.

Il fallait que j'aille voir Bosco, je pouvais sentir la chaleur des flammes de là où je me trouvais mais jamais je n'avais ressenti ce sentiment, trop difficile à décrire, trop difficile aussi à exprimer ; il était là, bien présent ; j'avais envie de vomir sur tout le monde.

Jeudi, 19h02

Doc et Kim avaient été les premiers à bouger, ils s'étaient précipités vers Bosco tandis qu'Alex ne pouvait plus faire un seul mouvement. Ty et Jimmy avaient, à leur tour, couru vers le corps inerte de mon meilleur ami, allongé en travers du bitume, couvert de débris et de sang, tandis que les pompiers encore plus où moins alertent s'étaient mis a essayé de maîtriser le feu, mais le cœur n'y était pas.

Et moi j'étais restée là, ne pouvant bouger, je regardais Doc, Kim, Ty et Jimmy ; tous entouraient le corps de mon partenaire, et moi, moi qui me disais être son amie je restais là, ne savant que faire. Paniquée, affolée, apeurée. Mon appréhension avait grandit, la boule dans ma gorge m'étouffait.

Jeudi, 19h03

Mes jambes avaient enfin décidé de me porter ; je voulais courir mais tout ce que j'avais pu faire était de m'avancer lentement, de peur de voir ce qui se déroulait.

En m'approchant, j'ai cru que j'allais m'évanouir. Le visage de Bosco était caché par la tête de Doc. Jimmy m'a vu et s'est empressé de venir m'écarter de la scène… mais pas assez vite ! Doc a relevé la tête, et dans cette fraction de seconde j'ai pu voir un homme dont la tête était en sang et dont l'uniforme avait été déchiqueté, brûlé ; les jambes étaient ensanglantées, et le torse n'était pas en meilleur état. Des éclis de fer étaient plantés un peu partout, et Kim et Doc tentaient de réanimer cet homme, que je ne pouvais pas désigner comme Bosco. Pas dans cet état, pas lui, pas comme ça. J'ai supplié Jimmy, je l'ai frappé même ; mais celui-ci m'a tenu fermement dans ses bras avant que toute ma colère, ma tristesse, ma terreur n'éclatent en larmes ; spasmodiques, incontrôlables.

Pourquoi lui ? Et à cause de qui ? De cette chienne ? Tout le monde l'avait oublié à ce moment là, même moi je dois dire. Tout ce à quoi je pensais était Bosco. Doc et Kim… J'avais vraiment l'impression qu'ils ne faisaient rien ! Je voyais que le corps de Bosco bougeait sous les soubresauts que lui infligeait Doc, mais rien, rien autrement n'avait l'air de marcher.

Je me suis entendue crier ! Tout ma rage, ma terreur aussi, tout s'évacuait par là. J'en avais besoin. Je criais contre Cruz, contre Kim et Doc, contre Bosco. Le pire cauchemar d'un flic est que son partenaire, celui avec qui il passe plus de temps qu'avec sa famille, celui avec qui il se trouve depuis l'école de police, le pire cauchemar d'un flic est que son ami soit blessé, voire tué lors de son job. Lorsque ça arrive, vous vous sentez impuissant, vous voudriez que tout ça ne soit que pure invention, vous vous dites que ça n'est pas arrivé, que vous allez vous réveillez ; mais lorsque vous voyez votre meilleur ami lutter pour sa vie, lorsque vous voyez tout ce sang, vous n'avez qu'une envie c'est de fuir, loin…très loin, vous éloigner de toutes ses souffrances le plus vite possible. Mais vous devez rester, pour lui, pour tout ce qu'il représente pour vous, au nom de ce que vous avez partagé avec lui, au nom de l'amour que vous éprouvez pour lui. Vous aimeriez le soulager, le rassurer aussi, car vous savez malgré vous qu'il souffre, même s'il est inconscient. Et peut-être est-ce mieux ainsi, non qu'il soit blessé mais évanouit, car vous n'avez pas à supportez ses suppliques ; ses yeux aussi qui vous transmettent tout ce qu'il ressent. Car les yeux de Bosco sont un vrai miroir d'émotions.

Jeudi, 19h06

Doc et Kim avaient enfin réussi à faire repartir son cœur, mais il était toujours inconscient. J'avais peur. J'aurai voulu le secouer, qu'il se réveille et qu'il me sourit, en me disant que tout ça n'était pas réel. Mais il ne pouvait pas.

Ils l'avaient enfin monté dans l'ambulance, mais j'avais du mal à suivre. Je ne pouvais pas me retrouver assise à côté de lui, pas dans cet état. J'étais montée, mais j'avais peur. Peur qu'il me quitte.

Jeudi, 19h09

Nous étions enfin arrivés à la Pitié. Des docteurs nous attendaient, mais tout ce que je voyais était ce si beau visage enfoui sous une coulée de sang ; et ce si beau corps subir le contrecoup des électrochocs que Doc s'acharnait à lui appliquer. Bosco venait de faire son deuxième arrêt.

Vendredi, 01h07

6 heures d'attente… Tout le monde était désormais là, personne n'avait rien dit, mais tout le monde pensait la même chose. Des ambulances supplémentaires étaient arrivées sur les lieux juste après le départ de Doc ; Cruz n'avait pas été retrouvée, et quatre personnes étaient mortes ; les quatre encore coincées. Quand je vous parlais de Cruz, il n'y a que les vipères pour se sortir de pareil gouffre. Si elle aimait vraiment Bosco elle aurait pu au moins rester à ses côtés ! Pourfendeuse de vices ! Qu'attendre d'elle ! Strictement rien.

Le chirurgien était enfin venu nous voir, il nous avait présenté le plasticien qui s'était occupé de soigner certaines blessures de Bosco, et nous avait prévenu que celui-ci aurait certainement besoin d'une greffe.

Il nous avait aussi annoncé les dégâts causés par cette maudite explosion (et cette maudite femme), au corps de mon partenaire. De multiples fractures comme son poignet gauche, quatre côtes brisées et deux autres fêlées, un poumon transpercé, une rate hors d'usage, un décollement de la rétine, de multiples brûlures aux second et troisième degrés sur le torse et les jambes, une hanche démise, une grosse perte de sang… A se demander ce qui tenait encore debout ! Mais il nous avait dit que ce qui l'inquiétait avant tout était le traumatisme crânien violent qu'avait subit Bosco.

Je me demande toujours comment j'ai fait pour résister ce jour là !

Nous n'avions pas pu aller le voir immédiatement, il n'était pas encore descendu de chirurgie, tout ce que nous savions est qu'il n'avait toujours pas reprit connaissance. Et qu'il était fort probable qu'il ne revienne jamais à lui. Une semaine qui avait si bien débutée, et qui avait pourtant si mal terminée.


CHAPITRE 7


Cette semaine où tout avait changé pour moi. J'avais entamé la procédure de divorce d'avec Fred, en demandant une garde partagée. J'avais retrouvé mon meilleur ami, que j'avais failli perdre de nouveau ; toute l'équipe avait retrouvé une certaine solidité. Pourquoi faut-il toujours des événements tragiques pour se rendre compte à quel point on tient à une personne.

Ca va faire une semaine depuis l'explosion, et Bosco n'a toujours pas reprit connaissance. Mais les médecins disent que c'est en bonne voie. Etant dans le coma, il permet à son corps de se reposer au mieux ; ce qui lui permet de guérir légèrement plus vite. Ca ne me console pas ; mais au moins il n'a plus l'air de ressembler à une pieuvre, comme lorsqu'il avait tous ses tubes qui lui sortaient de partout. Je vous jure qu'une semaine comme celle qui venait de s'écouler, avait été plus riche en événements de toutes sortes qu'un an tout entier dans la vie de certaines personnes.

Vous vous demandez certainement où était passé le Sergent fou merde ?

Le vendredi nous avions été capable de voir Bosco seulement à partir de 6 heures du matin, lorsque j'étais rentrée dans la chambre j'avais cru que j'allais m'effondrer d'assister à ça, regarder son meilleur ami dans un tel état. Aujourd'hui certaines de ces contusions ont disparu, mais vendredi j'avais l'impression de me trouver vis-à-vis d'un mort-vivant. Et ça fait drôle. Toute la journée les personnes du 55 se sont succédées à son chevet, toutes sauf Cruz. J'avais vaguement espéré que nous n'avions pas retrouvé son corps car l'explosion l'avait fait atterrir au milieu de l'Atlantique. Je ne sais pas s'il y a des requins, mais elle aurait fait bon ménage avec eux. Quoique je sois peut-être trop cruelle pour ces pauvres bougres, c'est vrai ! Imaginez qu'ils aient eu une petite faim, ils auraient pu manger Cruz et avoir une indigestion !

La journée de samedi a été très semblable, l'inquiétude était toujours présente, les visites avaient doublé et le Capitaine avait réussi à virer des politiciens de son bureau, exprès pour venir voir Bosco. Le moral de chacun était à la baisse, le Lieutenant avait, avec l'accord du Chef, détaché certaines patrouilles afin de retrouver Cruz. Quant à moi, j'avais eu le droit à deux semaines de congés aux frais de l'état, afin de me remettre du choc.

Ah, ah, la bonne blague ! Le choc, ça a été lorsque je suis rentrée chez moi le dimanche soir. Le médecin m'avait renvoyé de force, j'avais même cassé le nez d'un vigile mais j'avais réalisé qu'être là où non, à ses côtés, ne changerait rien s'il devait se produire quelque chose. Bon il est vrai que j'avais fait jurer le médecin, sur l'honneur en plus, de me prévenir dès qu'il y avait du nouveau. Le pauvre, j'avais dû le terrorisé. Il ne pouvait même plus parler.

Donc lorsque je suis rentrée chez moi ce dimanche là, je n'avais qu'une envie ; prendre un bon bain avant d'aller m'étendre. Je ne pouvais pas dormir, pas avec ce qui s'était passé récemment, mais me reposer n'était pas de refus. Un bain ! Ce que j'adorais ça ! D'autant plus lorsque vous aviez fonctionné aux douches d'hosto pendant trois jours avant que de rester toute la journée assise dans une chaise inconfortable.

J'avais passé au minimum une demi-heure dans cette eau brûlante ; j'en avais besoin. J'étais prête à me coucher lorsque j'ai entendu frappé. J'ai été voir et là * rouleau à pâtisserie, flingue, écarteur, enfin bref tout ce dont vous avez besoin pour massacrer quelqu'un* CRUZ, ce déchet de la nature, était là, devant moi, à ma porte ! J'ai cru que j'allais m'étouffer lorsque je l'ai vu.

Une bonne partie de son visage était pansée, et l'un de ses bras était en écharpe. Malgré toute la rancœur que j'avais contre cette fioriture, son aspect m'a fait pitié ; oh ! Rien qu'une seconde… Ma colère ayant reprit le chemin des railles quasiment tout de suite. Mais alors ce qu'elle m'a dit… Franchement certaines personnes ne méritent pas d'avoir une langue. Enfin, vous allez me dire qu'en ce qui la concerne ce n'est pas une langue qu'elle a mais des crochets remplis de venin.

Ah, non mais voyez plutôt:

Cruz : Bonsoir

Lui déboîter la mâchoire en lui lançant une bonne droite, c'est tout ce que je rêvais de faire !!! En plus comment pouvait-elle affirmer que c'était une bonne soirée, alors que Bosco était à l'hôpital dans un état grave, par SA faute

Faith : Qu'est-ce que vous voulez ?

Je m'efforçais de garder en vue des règles de politesse, mais c'était dur ; TRES dur.

Cruz : Je peux entrer ?

Pfou…. Qu'elle entre et je l'aurai MASSACRÉ !

Faith : Je n'ai pas que ça à faire !

Cruz : Comment…. Comment va-t-il ?

Nom de Dieu, voilà qu'elle s'inquiétait pour lui maintenant ? Rester calme, ne surtout pas s'énerver… IMPOSSIBLE. J'ai explosé

Faith : Pourquoi n'êtes-vous pas passée à l'hôpital pour le voir si vous êtes si inquiète de son état ? Un ? Pourquoi n'êtes vous pas restée avec lui, avec nous, lorsqu'il était étendu par terre, entre la vie et la mort, un ? Vous voulez savoir comment il va ? MAL ! Et ça par votre faute. Si vous n'étiez pas restée planté devant ces voitures comme la grognasse que vous êtes ; tout ça ne serait jamais arrivé ! Il a essayé de vous sauvez la vie, car même si vous êtes une salope de première ; une manipulatrice et une emmerdeuse, je suis sûre d'une chose, c'est que vous avez comptez pour lui, et que vous comptez toujours à ses yeux. Je ne sais pas pourquoi un mec aussi bien que lui a pu s'enticher de vous ; je me suis toujours demandée ce qu'il vous trouvait… Mais c'est parce qu'il tient à vous qu'il a fait ça ; vous seriez morte sans lui, vous vous en rendez compte de ça ???

Cruz (au bord des larmes) : Tout le monde me déteste !

Comme si ça n'était pas une évidence ! Et elle venait juste de s'en rendre compte

Cruz : Je n'ai pas pu aller à l'hôpital parce que je ne peux pas affronter ça

Faith : Vous ne pouvez pas ? VOUS NE POUVEZ PAS ? Et VOUS CROYEZ SANS DOUTE QUE JE LE PEUX, MOI ? Et pourtant je n'ai pas le choix ! Il a besoin de moi et j'y vais quand même !

Cruz (doucement): Je ne peux pas parce que je l'aime !

Ahhhh ! J'ai vraiment cru que j'allais gerber sur elle ! Comment une queue de pie pareille peut-elle aimer quelqu'un alors qu'elle ne sait même pas ce qu'est un cœur, ni la notion de sentiments

Faith : Vous l'aimez ?

Cruz : Oui

Faith (interloquée) : Quelqu'un comme vous ne peut pas aimer, car ce mot suppose d'avoir un cœur ; un cœur qui marche, rempli d'émotions, de sentiments, de vie… Tout ce qu'il y a dans le vôtre n'est que pierre. Il est dur, froid, inaccessible.

Cruz : Pas lorsque je suis avec lui

Gna, gna, gna, « pas quand je suis avec lui », mais on était où là, à l'école primaire ?

Cruz : Personne ne peut m'approcher car je suis toujours sur la défensive. Je sais que je ne suis pas facile à vivre, je ne suis pas un modèle, loin de là, mais Bosco est le seul qui ait prit le temps de me connaître, il s'est intéressé à moi, c'était la première fois qu'un homme me regardait en tant que femme. J'ai énormément de défauts, j'en suis consciente. J'étais très solitaire, mais depuis que je connais Boscorelli, j'ai appris à faire confiance aux autres. Faith, vous pouvez me fermer votre porte ; chacun peut me fermer son cœur, où me haïr, j'en ai l'habitude. Mais pas Bosco, je n'ai pas supporté. Vous voulez savoir pourquoi je suis restée devant ces deux voitures ? Lorsqu'il m'a dit que c'était fini, du moins lorsque j'ai comprit, j'ai senti mon cœur s'arracher. Je suis une femme et moi aussi j'ai des sentiments, même si ça peut paraître bizarre. Je lui en ai voulu, et à vous plus qu'à tout autre. A ce moment là plus rien n'existait. Je voulais me tuer ; j'ai voulu me tuer. Jamais je n'aurai cru que Bosco serait revenu pour moi. Y'a eu cette explosion, j'ai été projetée le long du mur. Et j'ai vu Bosco projeté. Et vous savez quoi ? Je l'ai entendu prononcer un prénom avant qu'il n'aille heurter le sol, votre prénom Faith. Et c'est à ce moment là que j'ai réalisé que je n'avais aucune chance. Je voulais que vous sachiez que jamais je n'ai fait semblant de l'aimer.

Très touchant ce discours…. Bosco avait prononcé mon nom ? Sa dernière pensée a-t-elle été pour moi ? Je n'en revenais pas ; ni de ça ni de Maritza Cruz, se tenant devant moi, honteuse, entrain de s'excuser et m'annoncer qu'elle allait…Partir ???? * Ahi Caramba ! Viva la fiesta* Ce n'était pas possible, la mégère reconnaissant être vaincue ?

Mais bien que ma rancœur n'avait pas diminuée à son égard, je ressentais de la pitié pour elle. C'est bête à dire et pourtant….

Cruz (s'éloignant de la porte) : Lorsqu'il se réveillera, vous pourrez lui dire que je l'aime ? Et que je m'excuse pour tout ?

Faith : Bien sûr ! … Où est-ce que vous allez aller ?

Cruz : J'en sais rien ; San Fransico peut-être… Je ne prévois jamais rien.

Elle s'est éloignée.

Faith : Maritza ?

Cruz (se retournant) : Oui ?

Faith : Bonne chance !

Et oui, imaginez moi, Faith Yokas, dire ça à celle que je déteste ! Je la laissais filer alors que j'aurai pu lui faire la tête au carré !

J'en sais rien, ce soir là quelque chose s'est rompue entre elle et moi, peut-être à cause de l'amour que nous portons toutes les deux au même homme !

Au fait, Bosco s'est réveillé il y a environ trois heures. Nous sommes déjà vendredi ; plus d'une semaine dans le coma. Jamais je ne voudrais revivre une semaine pareille. Quoiqu'il en soit, tout va s'arranger. Les médecins sont venus le voir, les séquelles ne seront que minimes, du moins celles physiques. Pour le moral c'est autre chose.

Enfin bon, Jimmy et Kim allaient se marier dans quatre mois, Carlos avait retrouvé son poste, Sully allait mieux, Cruz était partie, et quant à moi, j'allais tout faire désormais pour prouver à Bosco combien il compte pour moi. Chacun était désormais à sa place. Un monde comme on aime….

FINI 

 



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