NEW YORK Balafres

par Maud Tabachnik
Illustrations de Jeanne Soquet

 

 



Editions : Editions Philippe Rey
2005
Broché - 95 pages
Dimensions : 20 x 1 x 25 cm






Un écrivain de romans noirs parle de la ville qu'elle aime et où elle aurait souhaité vivre : New York, terre promise pour tant de gens qui y ont vu l'espoir de sortir de leur misère. Au fil de ses souvenirs et de ses émotions, Maud Tabachnik dévoile tour à tour les aspects historiques, criminels, artistiques, culturels de cette cité paranoïaque et névrosée, mais où la vie et l'espoir semble naître à chaque instant.
Jeanne Socquet, peintre au talent puissant, s'est associée à cette balade pour faire découvrir les couleurs et les rythmes si particuliers de la ville qui ne dort jamais.



Extraits :

"Il y a trois villes dans le monde qu'il faut avoir vues sous peine de regretter le bilan de sa vie : New York, Jérusalem et Venise.
Je connais les trois mais c'est à New York que j'aurais voulu vivre.
Ceux qui, arrivés en bateau au début de ce siècle, les paumés, les errants, les chassés, les mal-aimés, ont levés leurs yeux fatigués et angoissés sur la plus belle statue du monde, j'entends encore battre leur coeur."


"On les voyait de partour, les Twins, d'où que l'on vint.
La nuit, lorsque vous approchiez, le coeur serré de vertige, d'une de leurs baies vitrées, après être sortie d'un salon où, engloutie dans un fauteuil, vous aviez dégusté un whisky hors d'age, s'étendait devant vos yeux le plus magique tapis du monde.
Une constellation de lumières qu'aucune galaxie ne pouvait égaler. Fluorescence de watts seulement interrompue par les ténèbres de l'océan, avec sur votre gauche la double guirlande du Brooklyn Bridge.
Immeubles nains innombrables, percés de milliers de flammes. Crevés de canyons luminescents où se poussaient les feux rouges ou jaunes des voitures. Rails éclatants de lumière qui les pavaient et faisaient ressembler la mégalopole à un jouet pour enfants.
Et puis, un matin de septembre, quand l'air de New York a récupéré les quelques degrés de fraîcheur qui lui ont tant fait défaut durant les mois d'été, tandis que les parents reviennent des écoles où ils ont accompagnés leurs enfants, que la ligne RW du Subway déverse son flot d'employés, que les bus s'arrêtent en chuintant à la queue leu leu devant les arrêts du World Trade Center, qu'une foule en robes d'été et costumes légers, sirotant l'inévitable café dans le haut gobelet de carton acheté chez Starbuck, se dirige telle une troupe docile vers les hautes tours où, croit-elle, cette journée là sera semblable à une autre, là-haut, dans un ciel dégagé de tout nuage, se joue le premier acte d'une effroyable tragédie."

 
RETOUR