- Sully en voix off :
Ce qui nous fait battre le coeur ce sont les mystères, les choses qui nous échappent, on ne peut s'empêcher de chercher des réponses aux questions qui nous dépassent, et c'est ça sans doute qui donne toute sa saveur à la vie, un jeu de pistes plein de surprises, de tours, de détours. On ne voit pas les choses arriver et on ne les comprend jamais vraiment. Peut-être nous est-il impossible de les comprendre, un peu comme l'histoire de ces deux types qui devaient prendre le même avion, l'un des deux arrive en avance à l'aéroport et l'autre retardé par un accident sur l'autoroute arrive en retard et rate l'avion. Trois heures d'attente pour le prochain vol. Pas de chance. Sauf que l'avion prévu a explosé et s'est crashé dans l'Atlantique. Aucun survivant. Pas de chance. Une raison à tout ça, j'en sais rien. J'ai vu à la télé une interview du type qui a manqué l'avion, lui non plus ne comprenait pas, il avait le regard vide, perdu. Rien dans sa vie n'avait changé, pourtant tout était différent.
Dans Jurassik Park, le grand mec, l'acteur qui s'appelle Jeff je sais plus quoi, je ne me souviens pas, il a parlé de la théorie du chaos. Pour ce qui est de la théorie, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, mais le chaos j'ai pigé. C'est quand tout semble aller bien et qu'en une seconde tout bascule.
Ca me fait penser à un documentaire sur les animaux, où on voit un troupeau d'antilopes dans la savane, elles semblent tranquilles, heureuses, certaines broutent, les petits gambadent à coté de leurs mères et puis tout à coup affolées, elles détalent, par instinct de survie. Pourtant aucune menace apparente mais elles ont perçu quelque chose d'anormal, préssenti un danger. Dans mon boulot on ressent souvent ça, comme un truc qui colle pas.
Vous n'avez jamais eu cette bizarre sensation
qu'à chaque fois qu'on met le nez dehors on est pas si différents de ces antilopes qui gambadent dans la savane. On sent que quelque chose est tapi quelque part, un truc invisible, silencieux, qui guette, qui attend. On risque sa vie à chaque coin de rue. Le danger. Le pire étant celui qu'on ne peut pas prévoir. Alors on est comme une mère antilope essayant de préserver ses petits de la jungle sauvage. On vit avec la trouille, on ne sait pas trop par où commencer, de quoi on est capable, comment s'y prendre.
J'y pense souvent, on y pense tous, dehors dans la rue, quand on s'acharne à maitriser l'incontrôlable.

- Faith et Fred prennent leur petit déjeuner.
- Fred : C'est tout ce que tu manges ?
- Faith : Oui, je voudrais perdre quelques kilos
- Fred : Pourquoi ? T'es très bien.
- Faith : Menteur
-
Fred : Si tu continues tu vas perdre une arête
- Faith : J'ai rendez-vous avec le Dr Kase ce matin. Elles sont où les cartes d'assurance ?
- Fred : Dans le tiroir. Tu te sens pas bien ?
 
- Faith : Si. C'est une visite de contrôle. C'est quand la dernière fois que tu y es allé ?
- Fred : Je sais plus. L'année dernière
- Faith : L'année dernière ou il y a dix ans ?
Je vais te prendre un rendez-vous moi
- Fred : Je vais bien
- Faith : Fred arrête, fais pas le bébé, ça va pas te tuer
- Fred : Et toi t'as pas de prostate.
Kase était footballeur et il a un doigt de la taille d'un manche à balai.
- Faith : Ouais comme s'il ne se servait pas de ses mains quand il fait un examen gynéco.
 
Emily, habillée en short et t-shirt très courts, passe devant Faith pour aller chercher quelque chose dans le frigo.
- Faith : EXCUSE MOI ! Il n'en est pas question !
- Emily : Maman
- Faith : Qu'est ce qui se passe Emily ? Ton t-shirt a rétréci ?
- Emily : C'est comme ça que tout le monde s'habille !
- Faith : Ah oui, si tu avais trente ans que tu sois divorcée et que tu cherches un mari désespérément, je te permettais peut-être de sortir comme ça.
- Emily : J'ai le droit de porter ce que je veux
- Faith : Depuis quand ?! Je ne suis pas morte et on est toujours pas en démocratie ! Tu vas te changer tout de suite, et que ça saute !
  

- Sully rend visite à sa mère, en compagnie de Tatiana :
- Tatiana : Elle est adorable. Ca devait être une bonne maman.
- Sully : La meilleure. Je te remercie d'être venue avec moi. Je ne sais même pas si elle se rend vraiment compte que je viens mais ça me fait du bien d'aller la voir
- Sully : Tatiana ... Je ... j'ai pensé que je pourrais peut-être t'offrir un billet d'avion.
- Tatiana : D'avion ?!! Pour où ?!
- Sully : L'Ukraine. ... J'ai eu les coordonnées d'un avocat qui s'occupe de l'immigration et je lui ai téléphoné. Je lui ai demandé ce que tu devais faire pour avoir une carte verte
- Tatiana : Tu veux me faire repartir en Ukraine ?!
- Sully : C'est pour revenir légalement Tatiana. Il a dit que tu devais rester deux mois là bas, après il peut t'aider à obtenir un visa de travail permanent, peut-être même aussi du boulot au département d'état comme interprète. Ca serait un vrai travail au moins. Et si t'avais un peu de fric à refiler en dessous de table chez toi, ça faciliterait les choses.
-
Tatiana : Mais je n'ai pas d'argent pour faire tout ça
- Sully : Mais moi j'en ai. Et ton fils, lui, pourrait rester avec tes cousins dans le Queens
- Tatiana : Tu ferais tout ça pour moi ?!
- Sully : Oui
- Tatiana : Oh Merci, merci ... merci.
  
- Bosco et Faith dans la voiture :
- Faith : T'aurais dû voir le genre de fringues qu'Emily avait sur le dos ce matin
- Bosco : Ah ouais ?
- Faith : J'te jure, quand même. Le gouvernement devrait interdire les shows de Britney Spears aux mineures, comme on fait pour le tabac, l'alcool et les films pornos.
- Bosco : Attends, c'est toi qui la laisses regarder la télé.
 
- Faith (en montrant une affiche sur un bus où l'on voit une fille très légerement vêtue) : Regarde ça, regarde cette gamine sur le bus. Elle doit pas avoir plus d'une quinzaine d'années. Tu peux me dire où étaient les parents quand la photo a été prise ?
- Bosco : A la banque, en train de toucher le chèque.
  
- Bosco :
Tu t'es coupée ? T'as un pansement
- Faith : Non, je me suis fait faire des examens ce matin et dans le bras il ne trouvait pas les veines.
- Bosco : Elle est mignonne.
- Faith : Qui
?
- Bosco : Emily. Elle a de très jolies jambes.
- Faith : Elle a douze ans
- Bosco : Et bien si j'avais douze ans, j'me la ferais !
 
- Faith :
Bosco ?
- Bosco : mmm?
- Faith : Tes commentaires, tu te les gardes !!
 
- Sully et Davis sont partis chercher un café.
- Davis : Alors, elle part ?
- Sully : Je viens de lui en parler pour la première fois, il y a à peine une heure.
- Davis : Oui mais tu en penses quoi ? Elle va accepter ?
- Sully : Je pense que oui
- Davis : Et combien ça va te coûter ?
-
Sully : 10 000 dollars
- Davis : Non, tu déconnes !
- Sully : Non. Le billet d'avion, l'avocat, le pot de vin...
- Davis : Et bé !
- Sully : Eh, c'était ton idée, si tu y tiens t'as le droit de donner ton aubole à la cause.
- Davis : Dis, tu te rends compte de tout ce fric claqué si elle te largue quand elle sera en règle.
- Sully : Arrête, tu commences à me taper sur les nerfs
- Davis : Remarque, t'échappes à la pension que t'aurais payée en cas de divorce, c'est bien.
- Central : A toutes les unités, fusillade à l'angle de la 122è
et Lexington
- Davis : C'est un lycée ça
- Sully : Ca tombe bien, mon café était trop chaud.
  

- Un adolescent a ouvert le feu dans son lycée
  
  
 
 

- Bosco et Faith dans la voiture
- Bosco : T'as déja fait du tout terrains ?
- Faith : Quoi ?!
- Bosco : Avec le nouveau pick-up de Fred. Vous vous êtes baladés un peu dans la campagne pour faire un peu de cross ?
-
Faith : Oh oui, on fait ça souvent ! Des courses de tracteurs aussi !
-
Bosco : Hey, c'est marrant
- Faith : Arrête ton char tu veux, et tourne
à gauche
  
- Bosco : Tu crois vraiment qu'on va retrouver ce gosse en remontant cette rue ?
- Faith : Bosco,
on y va, c'est notre secteur
- Bosco : Tu sais je comprends ce qui s'est passé aujourd'hui, je n'accepte pas mais je comprends. Je m'en rappelle quand j'étais à l'école, j'étais en pétard tout le temps. J'étais violent, j'avais la haine, j'avais envie ... j'avais envie de tirer dans le tas et de tuer tout le monde.
 
- Faith : Mais t'as rien fait
- Bosco : Non. Rien fait.
- Faith : On envoie nos enfants à l'école en s'imaginant qu'ils sont en sécurité. Quand tu regardes cette famille, rien de plus normal, ils ont une maison sympa, ils ne paraissent pas drogués ou alcooliques, le môme il a sa chambre à lui avec tout ce qu'un enfant rêve d'avoir.
- Bosco : Et alors ? Tu crois que ça suffit? Qu'est ce que t'y connais de leurs vies ?
- Faith : Imagine qu'ils n'aient rien fait de mal, qu'ils aient fait tout ce qu'il fallait pour ce gamin, qu'ils l'aient élevé correctement, qu'ils l'aient élevé avec amour alors ce qui est arrivé c'est un de ces trucs sur lequel on a aucun contrôle
- Bosco : Toi et Fred vous êtes des parents géniaux pour Emily et le petit Charlie. T'en fais pas. Ok ?


- A la caserne :
- Walsh : C'est de la faute aux médias, avec tout ce que les gosses voient à la télé
- D.K : Je suis pas d'accord, j'ai grandi avec
Schwarzenegger et Stallone et je vais pas pour autant massacrer mon voisin
- Walsh : C'est les jeux vidéos
- Carlos : C'est ça ouais, si le moral de la société dégénère c'est à cause des jeux vidéos. Bien sûr
  
- Walsh : Ca leur apprend à tirer
- Jimmy : Mais ouais, c'est en se musclant le pouce sur une console qu'on devient un meurtrier
- Alex : Ca les désensibilise, on se sert des jeux vidéos pour entrainer les soldats
- Jimmy : Joey et moi on se fait des parties de folie, il a 7 ans et il fait très bien la différence entre un jeu et la réalité
- Walsh : T'en es sûr ?
- Jimmy : Oui, j'en suis sûr. Il faut quand même pas prendre les enfants pour des imbéciles
 
- Doc : Bon alors quoi ? Il faut bannir les jeux vidéos, les films et la télé ? Par contre on laisse les flingues se vendrent au coin de la rue à n'importe quel gamin.
- Carlos : Le droit d'avoir des armes c'est dans la constitution Doc.
- Doc : Oh oui et l'esclavage aussi y était et ça a changé
- Carlos : Après une guerre civile et je crois environ un demi million de morts
- Walsh : Les médias sont quand même fautifs
- Doc : Oui et aussi les poussées hormonales. Qu'est ce qu'on fait alors, on boucle systématiquement tous les adolescents ?
- Walsh : Ca serait pas une mauvaise idée.
 

- Bosco et Faith se sont arrêtés dans un bar, Faith téléphone à son médecin pendant que Bosco va aux toilettes
- Faith (au téléphone) :
... d'accord ... oui oui je comprends ... merci. (elle raccroche)
- Bosco : C'est super ici, ils ont mis la page des sports au dessus des chiottes, ça te fait de la lecture !
- Faith : Génial
- Bosco : Le pied ! ... Ca va ?
- Faith : Oui très bien
- Bosco : T'as eu le toubib ?
- Faith : Oui c'est trois fois rien.
 

- Faith rentre chez elle, Fred est couché.
- Faith : Fred ? ... Fred ?
- Fred : Ca va ?
- Faith : Il faut qu'on fasse attention à nos enfants, les surveiller, jamais démissionner
- Fred : T'étais à cette tuerie au lycée ?
Faith acquiesce de la tête.
- Fred : Ca va ?
  
- Faith : J'ai vu le Dr Kase aujourd'hui. Il était débordé et je devais aller bosser alors je suis partie avant qu'on parle des résultats de mes examens. Je l'ai appelé plus tard et il m'a dit qu'il avait trouvé un truc pas net à la mammographie
- Fred : C'est une tumeur ?
- Faith : Non, il a dit que c'est surement un kyste, un truc bénin mais il préfère faire une biopsie, histoire d'en être sûr. ... Il faut faire GAF à nos enfants Fred, faut pas les lâcher, faut faire gaffe.
 
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