CHAPITRE 1
L'hôpital. Enfin Bosco allait pouvoir quitter ce lieu maudit, où il avait passé plus de deux mois. Deux mois, allongé dans un lit grinçant, deux mois à sentir les odeurs des désinfectants ; deux mois à tourner, à virer. La greffe de son doigt avait bien prit, et il avait récupéré de ses blessures ; bien que ce soit toujours sensible. Les séances de rééducation s'étaient enchaînées les unes après les autres ; apprendre à remarcher, à se tenir debout, à respirer normalement ; à bouger en contenant la douleur ; à faire bouger son doigt ; à réapprendre les sensations perdues. Mais surtout apprendre à vivre avec cette nouvelle image de soi, de ce corps couvert de cicatrices qui seront toujours là pour rappeler ce qu'il a vécu ; ces témoignages de l'enfer par lequel il était passé.
Il devait maintenant accomplir une nouvelle étape dans son processus de guérison, sortir de cet endroit qu'il avait fini par apprivoiser afin de reprendre une vie normale, en compagnie de ses amis. Il fallait qu'il réapprenne à vivre avec le monde extérieur, sans en avoir peur. Plus jamais. Il devait retrouver confiance en lui, mais surtout en les autres.
Ses amis étaient venus le voir quasiment chaque jour depuis qu'il était là, et il les en remerciait. Sans eux, dans cet endroit déprimant, il serait certainement devenu fou. De Jimmy à Sully, tout le monde s'était retrouvé au moins une fois par semaine auprès de lui, le soda remplaçant la bière dont ils avaient l'habitude. Mais Bosco remerciait surtout Faith, elle était passée le voir chaque jour, et ce durant les deux mois. Leurs relations avaient nettement évolué, changé, tout comme eux. Ils étaient devenus proches, très proches ; pas comme des amants, pas comme des amis ; c'était plutôt comme une sorte de symbiose entre eux. Cette amitié construite durant 9 ans avait franchit un cape, celui qui permettait désormais à Faith et à Bosco de se regarder seulement une seconde pour se comprendre, tout passait dans le regard ; leurs cœurs battaient à l'unisson ; sans jamais s'arrêter. Une relation spéciale s'était établie, sans qu'ils s'en rendent compte. Mais elle était là, et les rassurait. Faith aimait Fred, mais elle avait ouvert une porte dans son cœur ; la porte de ses secrets, pour y placer Bosco ; pour que celui-ci reste toujours avec elle, dans cet endroit unique que seule elle et Bosco connaissaient. Ils étaient unis, pas comme des amants, pas comme des amis, seulement comme deux âmes fidèles l'unes à l'autres. Là où l'une se trouvait, l'autre y était aussi.
Faith entra dans la chambre ; Bosco était entrain de finir d'emballer ses dernières affaires. Il n'eut même pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait.
Bosco : Tu es déjà là ?
Faith (souriant) : Oui. Tu es prêt ?
Bosco : Oui !
Il se retourna vers Faith et lui adressa un sourire. La seule cicatrice visible qu'il restait sur le visage de Bosco se trouvait au niveau du front ; mais quant à son torse, Faith avait été horrifiée la première fois qu'elle l'avait vu sans bandages. Toutes ces marques, ces bleus désormais partis…
Bosco : On y va ?
Faith : Bien sûr.
Il avait l'air de bien se remettre, en tout cas les médecins étaient vraiment positifs sur son état. Le physique suivait, mais encore plus important était le moral qui avait l'air d'être en progression. Bien évidemment, Bosco était suivit par un psychologue depuis un mois, et devrait l'être encore pendant quelques temps. Mais Faith était heureuse ; son ami avait reprit le poids qu'il avait perdu durant les quinze premiers jours de son hospitalisation; et son sourire était revenu petit à petit. Elle pouvait dire qu'il n'était pas encore très à l'aise avec lui-même, qu'il se sentait quelque peu gêné ; et que la douleur n'était pas encore partie ; mais voir ce regard remplit de vitalité la rassurait. Les médecins avaient prévenus tout le 55 que la réadaptation serait longue, difficile ; que parfois le comportement de Bosco pourrait changer ; qu'il pourrait même faire une dépression, c'est pourquoi il fallait être patient avec lui, ne jamais le brusquer, seulement essayer de le comprendre, de le soutenir, de le faire rire, l'aimer.
C'est aussi pourquoi lorsque Bosco sortit de l'hôpital tout le 55 ème était là, à l'attendre, en lui hurlant un « SURPRISE » et en faisant un lancé de ballons.
Bosco (rigolant) : J'y crois pas !
Chacun vint le serrer contre lui ou l'embrasser ; tous les sourires étaient au rendez-vous ; les visages étaient joyeux, y compris celui de Christopher. Le Capitaine salua Bosco en l'étreignant fortement contre lui, comme un fils. Même les agents Connelly et Whitterson étaient là. Ils avaient eu peur de venir, de crainte de causer de mauvais souvenirs chez Bosco, mais le policier alla vers eux et leur serra la main. Puis chacun se groupa autour de lui.
Bosco : Vous êtes pas croyable !
Carlos : Tu crois tout de même pas qu'on allait te laisser seul à ta sortie, avec toutes les infirmières qui se baladent dans le coin.
Ty (lui donnant une tape sur l'épaule) : Contant de te voir en forme vieux
Jimmy (lui ébouriffant les cheveux) : Bon retour chez toi, parmi nous.
Faith regardait Bosco, elle pouvait dire que celui-ci retenait des larmes de joie. Et ce sourire qu'il donnait, jamais en deux mois elle ne l'avait vu aussi heureux.
Bosco, lui, se sentait transporté. Il n'avait jamais vraiment réalisé que les gens lui portaient autant d'intérêt, maintenant tout allait bien se passer, il n'était plus seul ; il avait des amis sur qui compter, et une blessure à refermer.
CHAPITRE 2
De retour parmi les siens, de nouveau dans son appartement, de nouveau seul. Faith venait de partir, ça faisait deux semaines qu'il était sorti de l'hôpital et devait reprendre le travail le lendemain. Il s'était petit à petit réhabitué à son chez lui, retrouvant ses vieilles habitudes. Canapé, téléphone, vaisselle qui s'emplie, vêtements qui traînent partout, une marre d'eau en sortant de la douche ; mais aussi le bruit des voitures, des klaxons, des gens pressés en bas de chez lui ; les cris, les râles, les insultes… Tout ce qui fait d'une vie ce qu'elle est, toutes ces habitudes sans lesquelles Bosco ne pouvait pas vivre.
Il réapprenait à vivre ; la foule lui faisait parfois peur, et se retrouver devant une femme était difficile pour lui, mais il savait que tout cela se passait seulement dans sa tête. Cette persécution n'était pas réelle, et il fallait qu'il se force afin de retrouver une vie normale. Des flashs de son enlèvement et de ce qu'il avait subit lui revenaient continuellement, mais il devait les affronter, et aller de l'avant. Lorsqu'il était dans la rue, il regardait tout le monde bizarrement, essayant de dire si telle ou telle personne était un psychopathe chevronné, mais il se surprenait à rire de son comportement une fois chez lui. La paranoïa le gagnait. A chaque fois que le téléphone sonnait, il avait peur de décrocher, pensant entendre une voix induite à l'autre bout de la ligne, la voix de Lyssia. Mais il se forçait à répondre, se disant qu'elle était morte ; voilà près de deux mois et demis, et qu'il fallait qu'il arrête de se recroqueviller sur lui-même. Il décrochait alors le téléphone, pour surprendre à l'autre bout la voix de ses amis, s'inquiétant pour lui, demandant de ses nouvelles.
Le sommeil, quant à lui, venait de plus en plus facilement ; il faisait encore des cauchemars, mais ils s'estompaient au fur et à mesure. De plus Faith était là, pour l'écouter, l'aider, veiller sur lui. Lorsqu'il entendait sa voix, tout disparaissait au profit d'une étrange béatitude, d'un calme particulier.
Lundi, jour de reprise.
Bosco était anxieux, il reprenait le travail après près de trois mois d'absence. Tout devait avoir changé ; est-ce qu'il serait bien accueilli par ses collègues ? Serait-il autorisé à reprendre les patrouilles ou devrait-il travailler dans un bureau ? Comment serait-il regardé par les autres ?... Tout un tas de questions lui venait à l'esprit, et il stressait ; comme un écolier lors de son premier jour. Pourtant, il savait qu'il n'avait aucune crainte à avoir. Trois coups se firent entendre à la porte. Bosco alla ouvrir.
Faith : Salut !
Bosco : Hé !
Il la laissa entrer.
Faith : Alors tu es prêt ?
Bosco : Oui !
Faith : Oui ? Je m'attendais à ce que tu me dises que je ne t'attende pas, que tu irais seul car tu étais en retard, comme d'habitude.
Bosco (souriant) : Je n'ai plus l'habitude !
Faith : Bien il est seulement 14h30, on va être en avance.
Bosco (hésitant) : Ca te dérange si on attend un peu ?
Faith : Pourquoi ?
Bosco : C'est… Enfin… Disons que tu me connais j'arrivais toujours en retard alors pourquoi changer
Faith : Tu arrivais ?... Bosco, tu travailles toujours avec nous.
Bosco : Je sais…
Faith : Tu es inquiet ?
Bosco hocha la tête
Faith (se rapprochant de lui) : Rien n'a changé ; tu n'as pas besoin d'avoir peur. Tout le monde attend avec impatience que tu reviennes.
Bosco : Vrai ?
Faith et Bosco s'échangèrent un regard avant que Bosco ne prenne son sac et son blouson, puis sorte. Faith le suivit des yeux.
Bosco : Ben alors, cette fois c'est à cause de toi qu'on va être en retard !
Faith sourit, puis le suivit.
Elle gara la voiture près du commissariat et en sortit. Bosco serrait son sac contre lui, il avait l'appréhension, cette boule au ventre qui le démangeait. Faith frappa à la vitre.
Faith : Tu viens ?
Bosco la regarda et hocha la tête. Il descendit puis suivit Faith. Elle était garée juste en face de la caserne. Bosco était à la fois joyeux et apeuré de revoir tout cela, ces ambulances de sorties, ce camion, les patrouilleuses, les gens qui grouillaient. Il sentit une main sur son épaule.
Faith : Ca va ?
Bosco : Bien !
Cette appréhension se transformait en une sorte d'excitation non feinte ; il avait envie de crier, de dire « Me revoilà ! » et il se demandait en même temps ce qu'il faisait là. Mais tous ses doutes s'estompèrent en entendant des voix connues, joyeuses, amicales, arrivées à ses oreilles !
Jimmy : Un REVENANT !
Il traversa la rue et vint voir Bosco, lui serrant fortement la main ; puis Carlos, D.K et Walsh, présents eux aussi, arrivèrent.
DK : Alors tu t'es enfin décidé à revenir ?
Bosco : Oui, faut croire
Carlos : Tu daignes venir nous voir ?
Bosco : Fallait bien que je bouge un peu ! Quoiqu'en voyant vos têtes je me dis que j'aurai mieux fait de rester chez moi.
Ils se mirent à rigoler. Walsh lui tapa dans le dos. Bosco se figea à ce moment là.
Paterson : je l'ai, et il est tout chaud
Lyssia : Passons aux choses sérieuses.
Il la revit avancer le fer contre son dos. Il serra les mâchoires, autant que faire se peu, afin de ne pas crier. Mais lorsque le fer chaud entra en contact avec sa peau, des râles sortirent de sa gorge. Celui-ci ne pu supporter une telle douleur. Il implorait Dieu de mourir tout de suite, il n'en pouvait plus. Il sentit l'odeur de rôti sur sa peau, et entendit la fumée s'en dégager.
Paterson rigolait, Bosco transpirait.
Jimmy : Bosco ?... Oh ! T'es avec nous là ?
Bosco sortit de ses pensées.
Carlos : Ca va vieux ?
Bosco : Euh… Oui, oui… je dois y aller.
Bosco se précipita vers le commissariat, tandis que les regards interrogateurs des pompiers se posèrent sur Faith.
Walsh : Il va bien ?
Faith : Ce n'est pas évident, parfois il a des flash-back. Il faut y aller en douceur.
Walsh : Désolé
Faith : C'est pas ta faute
Jimmy : On pourrait peut-être…enfin je sais pas s'il n'est pas trop fatigué ce soir… on pourrait aller prendre un verre tous ensembles, Ty est ok et il a prévenu Sully. Histoire de fêter son retour.
Faith : Ouais je lui en parlerai. Merci les gars.
Elle se dirigea à son tour vers l'entrée du poste, tandis que les pompiers retournèrent à leurs occupations. Lorsque Bosco franchit la porte, chacun s'arrêta pour le regarder. Le policier ne se sentait pas à l'aise, il avait l'impression d'être dévisagée comme une bête curieuse. Le lieutenant se dirigea vers lui, puis lui serra la main, tous les visages s'éclaircirent d'un sourire ; et les uns après les autres, les policiers vinrent saluer Bosco. Ce dernier sentit son appréhension s'envoler, et la sérénité le gagner. Il était heureux de revenir, cet endroit, ces personnes, tout lui avait manqué. Après l'accueil chaleureux, il se dirigea vers le bureau de son chef.
Elchisiack : Hé ! Bosco ! Entre !
Bosco s'exécuta et s'assit.
Elchisiack : Alors ? Comment tu te sens?
Bosco : Bien ; content d'être là.
Elchisiack : Tant mieux.
Bosco : Quand est-ce que je pourrai reprendre les patrouilles ?
Le Capitaine éclata de rire ; Bosco le regarda d'un air sceptique.
Elchisiack (reprenant son sérieux) : Excuse-moi, mais à peine débarqué ici tu veux retourner dans les rues ?
Bosco : Oui !
Elchisiack : Bosco ! Je sais que tu aimes ton boulot, mais ce qui t'est arrivé n'est pas anodin, d'accord ? Tu ne peux pas reprendre comme ça, il faut que tu te réhabitues.
Bosco : Ah ouais et c'est en me collant derrière un bureau que je vais me réhabituer ? Elle est belle la philosophie !
Elchisiack (désespéré) : Je te propose quelque chose. Tu vas au stand de tire de 15h à 17h et ensuite tu reviens ici.
Bosco : Le tire ?
Elchisiack : J'ai parlé avec ton psy…
Bosco : … Conseillé !
Elchisiack : Si tu veux. Je ne veux pas remettre ça sur le tapis, ça a été dur pour tout le monde, surtout pour toi ; mais j'ai déjà vu des amis qui ont vécu des choses similaires et en voulant reprendre trop vite, en voulant se convaincre qu'ils allaient bien ils ont replongé.
Bosco (se levant et s'énervant) : Mais pourquoi tout le monde me traite comme si j'étais un nouveau-né. Si je dis que je vais bien, c'est que c'est le cas ! Je n'arrête pas d'entendre les mots réhabilitation, réhabituer depuis deux mois ! J'ai appris à me servir de ma main, d'accord toutes les sensations au niveau du doigt ne sont pas encore revenues, mais ce n'est pas avec l'auriculaire que l'on tire il me semble. Je fais mon jogging deux heures, tous les matins, et j'ai presque récupéré mon allure normale. Alors c'est pas un psy à la con qui va me dire comment je me sens, il n'est pas moi, d'accord ? Il ne sait pas ce que je ressens, ce dont j'ai besoin ; et là j'ai BESOIN de reprendre les patrouilles ; j'ai BESOIN de BOUGER ; et la dernière chose qu'il me faut c'est rester vautré derrière un bureau à me goinfrer de beignets et à remplir de la paprasse avec des stylos sans encre !
Elchisiack : Calme toi. C'est bon, tu vas dans les rues, mais au moindre problème, tu reviens ici
Bosco (toujours énervé) : MERCI !
Il sortit du bureau violemment.
Elchisiack : C'est pour ton bien !!! … Ah ! La jeunesse !
***
Bosco et Faith étaient dans la patrouilleuse, le policier regardait défiler le paysage ; il se sentait mitigé, partagé entre l'angoisse et l'envie.
Faith : Alors c'est d'accord ?
Bosco : Quoi ?
Faith : pour ce soir, aller prendre un pot avec les autres…
Bosco (souriant amèrement) : ouais, bien sûr
Il replongea dans ses pensées ; qui furent interrompues par leur radio.
Central : Central à 55 David, un 10-80 au niveau de Lexington et la 2 nde Avenue
Bosco : Chouette, encore deux vieilles qui se tapent dessus. 55 David bien reçu, on y va. 10-4 central
Faith mit la sirène en route, elle regarda son partenaire ; d'un coup il était de bonne humeur, et la minute d'après il avait envie de frapper tout le monde. Elle remerciait que tous les appelles qu'ils aient reçus soient plutôt calmes. Elle devait être patiente avec Bosco ; mais ça faisait 5 heures qu'ils étaient en service et déjà elle pouvait sentir une certaine tension. Ce devait être normal.
Ils arrivèrent au lieu indiqué et montèrent à l'appartement, où un homme était entrain de cogner sur un adolescent. Faith se précipita tandis que Bosco s'arrêta. L'homme ne voulait pas lâcher prise, il continuait à frapper, encore et encore, tandis que Faith essayait de les séparer.
Faith : Monsieur, MONSIEUR calmez-vous ! Monsieur !
Bosco revit Paterson s'avancer et le frapper encore et encore ; le frapper, jusqu'à n'en plus pouvoir.
Paterson s'avança vers Bosco et le frappa en plein visage ; sa lèvre s'ouvrit et le sang s'écoula.
Il le frappa une nouvelle fois, cette fois-ci dans les côtes. Bosco lâcha un glapissement de douleur, mais redressa la tête vers Paterson.
Il lui asséna un nouveau coup dans les côtes. Bosco ferma les yeux et baissa la tête, il sentit les larmes monter. Il eu à peine le temps de reprendre son souffle que Paterson lui releva la tête et lui fourra un bâillon dans la bouche.
Faith : BOSCO !!!
Il redressa la tête à ce moment là, Faith était à moitié sur le dos de l'homme, ne pouvant le dégager de sa victime. Mais le visage de l'homme qu'il vit à cet instant était celui de Paterson, lui souriant ironiquement ; tendant ses mains vers Bosco, comme pour l'attraper. Bosco secoua la tête, ça n'était pas Paterson, il était mort, là-bas, dans cette cave, il y avait plus de deux mois.
Faith : BOSCO !!!
Bosco s'avança alors vers l'homme avant de lui décrocher violemment une droite dans le visage. Ce dernier tomba à terre, surpris. Bosco commença alors à le frapper dans le ventre à coup de pieds, avant de le cogner au visage.
Faith tentait de l'arrêter, tandis que l'adolescent s'était réfugié dans un coin de la pièce.
Faith : Bosco ; Bosco calme toi ! Arrête !!!
Bosco (à l'homme) : Ca t'a amusé un ? Tu rigoles moins maintenant.
Homme (criant) : Ahh… Arrêtez ! Vous êtes fou ! Ahh…
Faith le fit lâcher prise puis le regarda dans les yeux ; tout ce qu'elle pouvait lire était de la haine et du désarroi.
Bosco (paniqué mais soudainement calme) : il… Il
Faith : Calme toi d'accord c'est bon, je vais m'en occuper. Va dans la voiture.
Bosco : Je suis désolé c'est…
Faith : Dans la voiture, Bosco.
Bosco se tourna et sortit devant le regard du jeune rempli de peur. Quant à l'homme, il était allongé, se tenant le ventre, gémissant, des contusions partout sur son visage. Faith appela une ambulance, qui arriva quelques minutes après. Carlos et Doc en sortirent et montèrent après avoir jeté un coup d'œil à Bosco, assis dans la patrouilleuse.
Ils redescendirent vingt minutes plus tard, le type sur la civière, Faith les suivant avec le jeune. Sully et Ty arrivèrent à leur tour.
Ty : Waou, qu'est-ce qu'il a eu le type ?
Faith regarda Bosco à travers le par brise. Qu'est-ce qu'il lui avait prit ?
Faith : C'est rien de bien méchant. Sully tu peux les accompagner ? Elle désigna les ambulanciers entrain de charger l'homme.
Ty (désignant l'adolescent): Et pour lui ?
Faith : Emmène-le à la Pitié.
Ty : A vos ordres !
Sully monta dans l'ambulance, tandis que Ty installa le jeune à l'arrière de la patrouilleuse. Il se retourna vers Faith puis désigna Bosco de la tête.
Ty : Comment il va ?
Faith : Il… Disons qu'il reprend ses marques !
Ty : Bien ! A toute à l'heure !
Faith : Ouais !
Le reste du changement se fit sans aucun incident particulier, cependant Bosco n'avait pas décroché un seul mot. Faith décida de s'arrêter.
Faith : Tu veux un café ?
Bosco (ne tournant pas la tête) : Ouais ! Merci
Faith sortie. Lorsqu'elle revint, elle pu apercevoir Bosco mettre quelque chose dans sa bouche avant de l'avaler avec un peu d'eau. Elle remonta dans la patrouilleuse, mais voyant que Bosco n'était toujours pas décidé à parler, elle lui tendit son café puis repartie. Après tout, il fallait qu'elle soit patiente ! Mais ce mot l'énervait elle l'entendait dans la bouche de chaque médecin depuis près de trois mois ; trois mois où elle avait été continuellement là pour lui ; et elle devait reconnaître que ça avait été éreintant. Elle n'avait presque pas vu sa famille ; elle avait délaissé ses enfants pour lui, elle était même restée dormir chez lui au tout départ. Mais cette patience, sa patience, était limitée. Elle avait aussi besoin de retrouver les siens. Et puis Bosco avait l'air de bien se réhabituer, il avait de nouveau son caractère de chien, ses sautes d'humeurs, ses accès de violence comme il en avait fait preuve quelques heures plus tôt… Ca ne devait pas aller si mal.
Dans les vestiaires, à la fin du service, Bosco était entrain de se changer lorsque Faith arriva.
Faith : Ca va ? Pas trop fatigué par la reprise ?
Bosco : Non ; ça va. C'est bon de se sentir à nouveaux chez soi.
Faith (se dirigeant vers le lavabo) : C'est quoi ce que tu as pris tout à l'heure dans la voiture ?
Bosco : Oh, des médocs que l'on m'a prescrits contre la douleur.
Faith (inquiète): T'as encore mal ?
Bosco : Oui. Mais t'en fais pas ça passera. Les premiers jours sont les plus éreintants.
Faith : Ce n'était que ton premier, tu sais si tu ne te sens pas en forme tu peux toujours aller voir le Capitaine et….
Bosco (s'énervant) : Je vais bien !
Faith : Je n'ai pas dit ça…
Bosco (toujours énervé) : Laisse tomber
Faith : Bien, bien.
Faith trouvait Bosco étrange, même pendant sa convalescence il avait été comme ça, soupe au lait, tantôt ayant le sourire, tantôt prêt à fusiller la première personne qui l'approchait.
Faith : On n'a pas parlé de ce qui s'est passé cet après-midi
Bosco (redevenant très calme) : Je suis désolé. J'avais besoin de me défouler
Faith (voyant qu'il était inutile d'insister) : La prochaine fois, va à la salle de boxe y'a de meilleurs punching-ball.
Après s'être changé, Bosco sortit des vestiaires. Il s'arrêta devant le poste afin de profiter de l'air frais de la nuit lorsqu'il vit une personne s'approcher de lui. Pendant une seconde il cru voir le visage de Lyssia, se rappelant lorsqu'elle était descendue de la voiture…
Kim : Bosco ?... Hé ? Ca va ?
Bosco : Quoi ?... Kim ? Hé ! Bien et toi !
Kim : Bien je te remercie. Où est Faith ?
Bosco : Encore à l'intérieur, elle se change. Qu'est-ce que tu viens faire chez l'ennemi ?
Kim : Je viens vous chercher, les gars vous attendent.
Bosco dirigea son regard vers la caserne et vit les pompiers et secouristes en pleine discussion.
Bosco : Oh ! Oui c'est vrai ! J'avais oublié désolé
Kim : T'en fais pas. Alors cette première journée ?
Bosco : Plutôt tranquille.
Faith (sortant) : On ne peut faire mieux
Kim : On y va ?
Faith : C'est parti.
La soirée était bien entamée à Haggerty, tout le monde riait, plaisantait, essayant de raconter le plus humoristiquement leurs mésaventures de la journée, tout en tâchant de mettre Bosco à l'aise. Chacun était là pour lui, et il était hors de question qu'ils ne le soutiennent pas. Les rires fusaient de partout, mais au milieu de la soirée Bosco s'éclipsa et alla s'asseoir seul, tranquille, en retrait, son verre de bière à la main. Sa tête lui faisait vraiment mal ; et il avait parfois l'impression que son doigt lui était totalement étranger, il ne le sentait plus. Il prit alors sa boîte de pilules et en prit deux. Il avait vraiment besoin de ça, après tout ce n'était pas une si bonne idée d'être sorti après le premier jour. Il appuya sa tête contre le dossier de la chaise et ferma les yeux. Les médocs étaient vraiment efficaces, ils faisaient disparaître la douleur presque immédiatement.
Bosco sursauta lorsqu'il entendit voix; c'était Faith.
Faith : Médicaments et alcool ? Ce n'est pas vraiment conseillé.
Bosco : Hé ! Oh… t'inquiètes pas
Faith : Tu as vraiment l'air fatigué. Tu es sûr que…
Bosco : … ça va ? Oui je t'assure, je crois que je vais rentrer.
Faith : Je vais te raccompagner.
Bosco : Non prendre l'air ne me fera pas de mal
Faith : Il est presque deux heures du matin
Bosco : Je suis un grand garçon va !
Faith : Tu me le dirais s'il y avait quelque chose qui n'allait pas
Bosco : Comme quoi ? Faith écoute ce n'est pas en un jour que tout va redevenir normal, mais avec le temps ça ira.
Faith : Bien ! Tu m'appelles si…
Bosco (rigolant) : Oui Maman !
Elle le regarda puis s'en alla. Il fit la même chose qu'elle après quelques minutes ; il souhaita bonne nuit à tous ses amis et sorti. Il adorait cette fraîcheur contre sa peau ; cette sensation exquise. A ce moment là il était si bien !
Il rentra chez lui, alluma la télé puis s'installa sur le sofa. Cette journée avait été éprouvante pour lui, même s'il ne voulait pas le montrer. Il se laissa glisser lentement vers le sommeil qui l'appelait ; demain serait un autre jour.
CHAPITRE 3
Deux semaines qu'il avait reprit, et plus il avançait plus il avait l'impression que tout empirait. Chaque mouvement, chaque geste, chaque personne, chaque lieu lui rappelait Paterson ou Lyssia. Dès qu'il croisait une femme dans la rue, il ne voyait pas un visage quelconque mais celui de Melonni. Chaque fois que l'une d'entre elles se dirigeait vers lui, sa première réaction était de partir. Il ne dormait presque pas, son appartement lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Il avait peur ; peur d'elles, de lui, de son ombre. Il était devenu paranoïaque. Et son état moral n'arrangeait pas le physique ; ses douleurs revenaient de plus en plus lancinantes ; il avait l'impression que ses coupures se rouvraient, que ses membres ne lui répondaient plus. Surtout au travail, où son mal de tête ne cessait d'empirer. Il avait vraiment l'impression que son petit doigt était étranger à son corps, parfois il tentait de le bouger mais il voyait celui tomber à terre avant de se remettre. Il avait des hallucinations de plus en plus fréquentes. Il passait la nuit debout ; ne pouvant fermer l'œil ; toutes les lampes étaient allumées. Il avait réussi à lutter avec ses hantises pendant trois mois, mais depuis sa reprise de travail, tout avait changé, le moindre bruit, le moindre déplacement s'avérait être source de cauchemars.
Bosco virait dans son lit, son sommeil, pour une fois qu'il dormait, était tourmenté, son visage arborait une expression de mécontentement ; et la sueur perlait sur son front. Il sursauta d'un seul coup et s'assit dans son lit, essayant de réorienter ses yeux à l'espace l'entourant. Il se senti rassuré lorsqu'il vit qu'il se trouvait dans son appartement, et non dans cette cave à la senteur fétide. Il se leva et alla prendre un verre d'eau. Il sentit une présence derrière lui et deux mains lui entourer la taille fermement. Il sourit à ce contact. C'était doux, ça le changeait de tout ce qu'il avait vécu, la douleur était partie. Il sentit un menton se poser sur son épaule gauche. Il ferma les yeux, cette douceur… ça lui avait manqué.
Il lui sembla qu'une langue vint lui câliner une oreille, lui susurrant des mots tendres qu'il ne cherchait pas à comprendre. Des baisés vinrent bientôt se déposer dans son coup, sur sa nuque, laissant une langue se balader à la découverte de son corps. Bosco gémit légèrement lorsque les mains expertes vinrent glisser dans le bas de son dos, avant de remonter sur les épaules pour commencer un massage langoureux. Les mains de la jeune femme se faisaient plus pressentes, plus dures aussi. Le massage s'intensifia, Bosco se sentait bien ; mais il ouvrit les yeux subitement en sentant une vive douleur au niveau de son épaule droite ; puis cria lorsqu'il perçut une douleur plus violente au milieu de son dos ; ses yeux s'humidifièrent.
Il vit à ce moment là une main se glisser à côté de lui et prendre un couteau sur le plan de travail. Il voulait bouger mais s'aperçut qu'il était désormais attaché au milieu de son appartement, par les mêmes chaînes auxquelles il avait été livré trois mois plus tôt. Il vit alors la jeune femme s'avancer, ses contours étaient flous ; Bosco ferma puis ouvrit de nouveau les yeux. Il n'était plus chez lui mais dans cette cave, dans ce lieu de supplices. Il regarda alors Lyssia s'avancer vers lui, un rictus au coin des lèvres, le couteau ensanglanté à la main.
Bosco : Lyssia ?
Lyssia : Comment vas-tu bébé ? T'en fais pas, la douleur ne dure qu'un moment.
Il hurla lorsque celle-ci le lui enfonça en plein dans le ventre.
Il se réveilla dans son lit en hurlant, il se tenait l'estomac. Tout ça n'était qu'un cauchemar, un de ces cauchemars qui revenaient continuellement depuis maintenant cinq jours ; ça avait commencé doucement, il se revoyait faire l'amour avec elle, cette garce ; mais tout cela avait évolué violemment, parfois il se revoyait se faire frapper, d'autres fois étaient comme celle-ci, avec des choses qui ne s'étaient jamais passées, mais pourtant la douleur était bien réelle. Il avait mal. Bosco se leva, prit son arme et se dirigea lentement vers la cuisine ; où plutôt c'était son but premier avant de vérifier toutes les pièces de son appartement minutieusement. Il était entrain de devenir dingue. Il tournait en rond, il ne voulait pas se rendormir de peur de revoir, de revivre ce qu'il essayait d'enfouir au fond de lui ; il ne pouvait pas se rendormir, car son esprit l'en empêchait. Dès qu'il fermait les yeux il les entendaient ; lui…elle, entrain de se passer des instruments de torture d'une main à l'autre en riant.
Il se dirigea alors vers la salle de bain ; se tenant toujours le ventre, il lâcha son revolver puis souleva juste à temps la cuvette des toilettes avant de rendre tout le contenu de son estomac, c'est-à-dire de la bile, rien que de la bile. Il avait mal, il avait peur… Il resta assis près des WC, appuyant sa tête contre la baignoire. Il ferma les yeux et avala difficilement ; sa gorge le brûlait. Il était fatigué, non, exténué. Mais pourtant son organisme lui refusait tout repos, et son ventre toute nourriture. Tous les plaisirs qu'il avait eu jusque là lui paraissaient désormais insignifiants, voire même ragoûtants. Dès qu'il voyait un hamburger son estomac le rappelait à l'ordre par un grondement, et la seule chose dont il avait envie était de vomir, et ce depuis quatre jours. Lorsqu'il était sorti de l'hôpital ça avait l'air de bien aller, il avait retrouvé les joies de la liberté, il avait reprit du poids, il s'était laissé aller à manger ce qui lui faisait plaisir, et ça avait été exquis de retrouver cette sensation, ce goût si particulier.
Maintenant tout ce qu'il pouvait ingurgiter était du jus d'orange où de la bière. Et dans son état il se disait que le jus d'orange n'aiderait en rien. Il se leva péniblement, tira la chasse d'eau, ramassa son arme puis se dirigea vers la cuisine. Il ouvrit son frigo et déboucha une bière, depuis trois jours il n'avait plus que ça dans son frigo. Il lui restait seulement un paquet vide de céréales et un carton de lait périmé. Il ne sortait de chez lui que pour le boulot, et rentrait directement le soir. Les sorties avec ses amis ne l'intéressaient plus. Il voulait rester seul. Et pourtant lorsqu'il se trouvait chez lui il tournait en rond, il ne savait pas quoi faire. Il avait besoin de changer d'air, sa chambre le dégoûtait, et lui-même avait désormais du mal à se regarder dans un miroir ; Lyssia le hantait, Paterson le guettait.
Il alla s'asseoir sur le sofa. Tous ses cauchemars avaient l'air si réels, il ressentait le plaisir, l'excitation, mais avant tout la douleur. Lors des deux premières semaines après sa sortie, Faith était restée avec lui, c'est sans doute pour ça que tout avait été en évoluant. Maintenant ce n'était plus le cas. Il alluma la télé, et prit inconsciemment une des pilules qui étaient étalées, hors des flacons, sur la table. Il la mit dans sa bouche puis avala deux gorgées de sa bière, avant de reprendre un autre comprimé contre la douleur. Match de volley, Film érotique, Série de seconde zone… Bosco zappa et s'arrêta sur un documentaire traitant des animaux de la Savane. Il était trois heures du matin, il ne pourrait plus dormir de toute manière. Et aller courir à cette heure… Hors de question, il passerait à la muscul' vers 8 heures, avant d'aller à son rendez-vous hebdomadaire chez le psychologue.
Bosco s'assit dans la chaise et croisa les bras en lançant un regard provocateur au psychologue qui se trouvait de l'autre côté du bureau. Bosco avait fini par accepter cet homme, et sans pour autant que ce soit un ami, il n'en était pas moins devenu un bon confident. Sans doute était-ce à cause de tout ce que Bosco lui avait déjà dit, et sans doute aussi parce que Hayes Brickman ne le jugeait pas, quoiqu'il en soit les rapports entre les deux hommes avaient pris une tournure spéciale. Ils se fixèrent des yeux un bon moment.
Hayes : Quoi ?
Bosco : Tu me regardes !
Hayes : C'est vous qui me regardez.
Bosco poussa un soupire puis se leva avant d'aller se planter devant la fenêtre. Hayes le suivit puis lui posa une main sur l'épaule.
Hayes : Vous allez bien ?
Bosco : Ca va faire trois mois et tu ne me tutoies pas encore
Hayes : En général les médecins ne le font jamais
Bosco posa ses coudes sur le rebord de la fenêtre puis prit sa tête entre ses mains.
Hayes : Qu'est-ce qu'il y a ?
Bosco avait été honnête depuis qu'il le connaissait, à chaque séance ils avaient avancé un peu plus ; essayant de parler de tout ce qu'il avait subit ; en y allant progressivement. Mais s'il lui disait que depuis une semaine il ne dormait plus, et qu'il revoyait Lyssia et Paterson partout, non seulement son chef ne lui lâcherait jamais la jambe et de plus c'était sans doute l'asile qui l'attendait.
Hayes : Maurice ? Vous devriez vous allonger, vous n'avez pas l'air bien
Bosco : Ca va doc ! C'est rien. J'ai…juste un peu de mal à dormir en ce moment.
Hayes : Oh !... Ca arrive parfois vous savez. C'est souvent le contre coup du traumatisme
Traumatisme ! Combien de fois Bosco avait entendu et allait entendre ce mot là ? Ce qu'il avait vécu n'était pas un simple traumatisme, c'était le jeu d'un couple malade ; s'amusant à torturer les gens pour leur simple plaisir.
Hayes : Maurice ?
Bosco sortit de ses pensées
Bosco : Doc, je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler Maurice ! Et ne vient pas me psychanalyser pour ça, c'est simplement que je déteste ce prénom c'est tout.
Hayes (rigolant) : Bien… Bosco. Je n'en demandais pas tant. Je vais vous prescrire des somnifères ; une boite pour le moment ça devrait suffire. Ils sont puissants et avec vos remèdes contre la douleur c'est plutôt contre-indiqué. Une demi pilule avant de vous endormir, pas plus. Ca suffira largement.
Bosco : Merci
Hayes : Je ne plaisante pas Bosco, il faudra que vous soyez sérieux avec ça. Et puis on va peut-être arrêter les anti-douleur, non ? Depuis le temps
Bosco s'assit sur une chaise puis se mit à remuer inconfortablement.
Bosco : J'ai encore… enfin parfois… ça me fait vraiment mal tu comprends ?
Hayes : Oui mais c'est en vivant avec la douleur qu'on l'oublie.
Un silence s'installa entre les deux hommes. Hayes commença à fouiller dans les tiroirs de son bureau.
Bosco : Tu cherches quelque chose ?
Hayes : Votre dossier
Bosco : Pourquoi faire ?
Hayes : En fonction de la personnalité et surtout de la carrure des patients je ne peux pas prescrire n'importe quoi. Il faut parfois avoir un poids minimum pour prendre tel ou tel…
Bosco : hé ! Ne me sors pas ton jargon ! Je suis responsable ! Je ne veux pas me tuer nom d'un chien, je veux juste un truc pour me soulager de temps en temps.
Hayes : Je sais que vous êtes quelqu'un de réfléchi mais…
Bosco : Mais quoi ? Tu me prends pour un drogué c'est ça ?
Hayes : NON ! Non, loin de moi cette idée ! Vous n'en avez pas le comportement.
Bosco : Et puis arrête de me vouvoyer à la fin c'est énervant
Hayes : Ok, d'accord. Je veux juste m'assurer que tu vas bien
Bosco : Super
Hayes : J'ai l'impression que t'as maigri
Bosco : T'as raison, c'est juste une impression.
Hayes : Tu n'as pas l'air bien
Bosco : Je ne dors pas bien ces derniers temps c'est normal, mais ça va passer
Hayes le regarda sceptiquement. Il remplit une ordonnance puis la lui donna.
Hayes : Un demi pas plus ! Et je t'ai rajouté deux boites d'anti-douleur seulement. Je pense que ça suffira
Bosco : Largement ; je n'en prends pas tant que ça
Bosco arriva au commissariat. En sortant de sa voiture il remarqua qu'il était garé à l'endroit précis ou se trouvait la berline noire que Lyssia avait prise.
Lyssia : Dis moi, j'ai une piste pour notre enquête, mais faudrait que quelqu'un connaissant bien New York m'accompagne
Bosco : Ah…vraiment.
Lyssia (posant une main sur ses fesses) : Hein, hein.
Bosco (se sentant devenir rouge) : Hé ! Doucement y'a du monde.
Lyssia : Agît normalement
Bosco : Ca va être dur.
Lyssia : Alors tu viens ?
Bosco : Je vais prévenir le chef et Faith !
Lyssia : Ils sont au courant, j'en ai parlé au Lieutenant !
Pourquoi était-il sorti avec elle ? Il aurait dû s'en douter pourtant ! Lorsqu'il avait vu ces marques sur ses bras…
Bosco : Qu'est-ce que c'est que ça ?
Lyssia : Rien
Il n'avait même pas essayé de comprendre, c'était de sa faute ce qui lui était arrivé, tout ça à cause d'une femme. Une de plus, mais cette fois là il n'avait pas choisi la bonne. Il aurait dû comprendre ! Il aurait dû. S'il n'avait pas ce problème avec les femmes, à vouloir sauter sur tout ce qui porte une jupe et qui a une paire de seins, il n'en serait jamais arrivé là. Jamais. Et personne ne voulait comprendre ça. Tout le monde lui disait qu'il n'avait rien à se reprocher ; alors que c'était tout l'inverse. Il releva la tête et aperçut Paterson arriver vers lui. Il écarquilla les yeux dans l'horreur. Il vit ce dernier prendre quelque chose dans la poche de sa veste et remarqua qu'il sortait un couteau. Bosco voulu crier mais ne le pouvait pas. Il regarda la lame brillante se diriger vers lui, et Paterson se rapprocher. Le policier ne pouvait rien faire il était tétanisé.
Faraday : Salut vieux.
Bosco sursauta lorsque son collègue passa près de lui en lui tapant légèrement sur l'épaule avant de monter dans sa patrouilleuse. Bosco remarqua alors qu'il était toujours planté à côté de sa voiture. Il secoua la tête. Il fallait vraiment qu'il dorme.
Ty : Je me demande s'il le fera.
Faith arriva dans les vestiaires et interrompit la conversation entre Ty et Sully.
Faith : Qui fera quoi ?
Sully : Hé !
Ty : salut
Faith : Salut les gars
Ty : Christopher ! Il veut réduire nos jours de vacances, demande à ce que l'on fasse plus d'heures sup'
Sully : Et ce, sans être payé !
Faith : Vous rigolez là !
Sully : Est-ce que j'ai une tête à rigoler ?
Faith (s'asseyant sur le banc) : C'est pas vrai ! J'ai déjà pas assez de fric pour tout payer et faudrait que je me serre encore la ceinture ?
Ty : A propos de fric, il est où Bosco ? Je lui dois 20 dollars, ça va faire déjà trois jours et il ne me les a toujours pas réclamé
Sully : Ouais et toi tu t'es bien contenu de les lui donner
Faith : il ne devrait pas tarder normalement
Ty : Ca va faire un bout de temps qu'il ne vient plus avec nous après le boulot, il va bien ?
Faith : Difficile à dire, il ne me parle pas beaucoup, enfin pas de ça je veux dire.
Sully : Tu fais quoi Ty ce soir ?
Ty : Rien
Ils s'échangèrent un regard puis se tournèrent vers Faith, qui acquiesça avec un sourire. La porte s'ouvrit à ce moment là et Bosco entra. Ses trois collègues le regardèrent ; il avait les joues creuses depuis quelques jours mais là c'était pire que tout, sa peau était blanchâtre, et des cercles noirs s'étaient formés sous ses yeux. En une nuit. Rien qu'une seule nuit. Faith sentit son cœur battre frénétiquement ; hier encore elle l'avait vu ; il paraissait avoir maigrit ces derniers jours mais son teint avait prit une drôle de couleur de blanc cassé. Et il semblait extenué. Elle ferma son casier puis se dirigea vers son ami. Elle s'arrêta, debout à côté de lui mais il lui semblait qu'il ne l'avait pas vu.
Faith (doucement): Bosco ?
Aucune réaction.
Faith (plus fortement) : Bosco !
Ce dernier sursauta
Bosco : Hé ! Faith ! Ca va ?
Il avait ce ton jovial que Faith lui connaissait lorsqu'il était heureux. Cependant quelque chose n'allait pas dans son attitude. Elle ne s'accordait pas avec son aspect physique. Faith était déconcertée.
Faith : Bien, oui ! C'est plutôt à toi que je devrais poser la question.
Bosco : Ca va faire trois mois que tu me la poses.
Faith : Pardon !
Bosco : Ca va, je t'assure !
Faith : Bien !
Sully et Ty s'approchèrent.
Ty : Hé !
Il lui tendit les 20 dollars
Bosco : C'est quoi ça ?
Ty : Le pari !
Bosco : Oh ouais !
Ty (plaisantant): Alors tu t'es mis au régime ?
Bosco : Quoi ?
Ty : T'es…enfin… Tu parais…
Bosco (un sourire moqueur sur les lèvres, regardant Sully) : Ouais ! Faut bien qu'il y en ait un pour lui montrer l'exemple.
Il ferma son casier puis passa devant Sully avant de sortir.
Sully : Fais gaffe Bosco, tu vas finir par te casser !
Faith : Tu ne te changes pas …?
Mais Bosco était déjà parti.
Ty : Au moins il a toujours son hum…
Sully : Prononce le mot « humour » une seule fois et je te garantis que c'est la dernière chose que tu seras en mesure de dire.
Ty le regarda puis sortit des vestiaires. Sully se tourna vers Faith.
Sully : Y'a pas de quoi s'inquiéter il a toujours son esprit tordu
Faith : Je l'espère
Sully : Mais oui il a dû trouver une fille qui l'a gardé éveillé toute la nuit.
Après la réunion habituelle, Faith sortit précipitamment et se dirigea vers les bureaux. Bosco était entrain de compléter des rapports.
Faith : Tu es là ?
Bosco (se retournant) : Ca m'en a tout l'air oui !
Au moins il n'avait pas perdu sa mauvaise humeur
Faith : Le chef m'a mis avec Gusler.
Bosco : oh ! Bon courage alors.
Il se remit à écrire, Faith se mit à côté de lui. Voyant qu'elle ne bougeait pas, Bosco releva la tête
Bosco : Quoi ?
Faith : Tout va bien pour toi ?
Bosco (se radoucissant) : Oui t'en fais pas. J'ai… Je n'ai pas vraiment bien dormi et je préfère rester ici aujourd'hui, je ne serai pas performant sur le terrain.
Faith : Bien. On pourrait peut-être se retrouver pour manger tout à l'heure.
Le Lieutenant arriva.
Lieutenant : Bosco, un appel pour toi sur la 2, un certain Marvin Kayses.
Bosco : Merci patron.
Il décrocha.
Bosco : Boscorelli
Marvin : Bosco c'est Marvin, t'es toujours intéressé pour l'appart que t'as visité ce matin ?
Bosco : un peu que je le suis
Marvin : Alors il est à toi ! T'as de la chance c'est moi qui m'en occupe.
Bosco : Merci ! Tu penses que je pourrai l'avoir quand ?
Marvin : Faut que je voie avec le proprio mais normalement tu peux emménager dès ce week-end !
Bosco : C'est cool. Merci pour tout
Marvin : Je t'apporterai les papiers demain
Bosco : Ca marche ! Bonne journée
Marvin : Toi aussi
Ils raccrochèrent tous les deux. Bosco afficha un grand sourire.
Faith : C'est qui ce Marvin ?
Bosco : oh c'est un ami, il… il travaille dans l'immobilier
Faith : Oh ?
Bosco : Ouais j'ai… j'ai été visiter des appart ce matin et y'en a un qui est vraiment bien. Apparemment je devrais l'avoir.
Faith : Tu changes d'appartement ?
Bosco : oui le mien est… j'ai envie de changer un peu j'y vis depuis trop longtemps. En plus celui que j'ai visité est vraiment immense. Et il n'est pas cher.
Faith : Bien !
Gusler entra timidement.
Gusler : M'me ?
Faith (à Gusler) : J'arrive. (À Bosco) : Alors on se voit pour dîner ?
Bosco : Oh… Tu sais j'ai pas mal de boulot… (Puis voyant le regard insistant de Faith) Oui, si tu veux. Tu sais où me joindre je ne bouge pas d'ici.
Faith : A tout à l'heure alors
Bosco : Ouais
Faith et Gusler sortirent tandis que Bosco se remit à écrire. Il en avait marre, il avait l'impression que rien n'allait. Peut-être qu'en changeant de décor ça s'arrangerait
.
CHAPITRE 4
Le soir, tout le monde était dans les vestiaires. Lorsque Bosco entra Ty s'approcha de lui.
Ty : La journée a été bonne ?
Bosco : Ouais, ça a été tranquille
Sully : Parle pour toi
Ty : Dis-moi ; on va prendre un verre avec les pompiers et quelques gars d'ici, ça te dit de venir ?
Bosco : Non… merci. Je…J'ai des trucs à faire
Ty (s'énervant) : Mais ça va faire deux semaines que tu as des trucs à faire. Tu ne sors plus avec nous. Tu nous évites où quoi ?
Ty en avait marre, la patience… la patience… Ca faisait deux semaines que le comportement de Bosco avait changé, et une semaine où c'était passé du tout au tout. Il avait vraiment l'impression que son ami le fuyait, les fuyait.
Bosco regarda Ty et vit de la colère mélangée à de l'inquiétude dans ses yeux. Il ne sortait plus avec eux car il avait l'impression d'étouffer, chacun voulait être aux petits soins pour lui mais ça ne faisait qu'aggraver les choses. Et ça, personne ne le comprenait. Ty commença à s'éloigner.
Bosco : Ok ! Ca… ça peut attendre, je peux bien sortir de temps en temps.
Ty se retourna et sourit. Ca ne pourrait que faire du bien à son ami de sortir.
Une demi-heure plus tard, Faith, Sully, Ty, Bosco et quelques autres policiers entrèrent chez Haggerty's. Ils virent les pompiers assis un peu plus loin.
Ty : Salut !
Pompiers : ‘soir !
Jimmy : Hé ! Bosco
Kim : T'es enfin sorti de ton terrier ?
Bosco : Ouais ! Faut dire j'ai pas eu trop le choix
Il tourna son regard vers Ty qui afficha un sourire et mis les mains en l'air pour montrer qu'il n'était coupable de rien.
Ils s'assirent puis commencèrent à bavarder. Ayant mal au dos, Bosco se leva et se proposa d'aller commander. Il alla au bar et s'assit sur un tabouret avant de prendre la boîte de pilule qu'il gardait sur lui en cas d'extrême nécessité. Il essayait d'en prendre le moins possible mais le fait était que la douleur le lançait vraiment. Ca lui arrivait parfois, le médecin avait dit qu'il aurait encore mal pendant au moins 6 mois. Ca n'était pas régulier, et souvent la douleur était diffuse et s'attaquait à plusieurs endroits. Il essayait de l'ignorer, mais rester assis trop longtemps ou faire un simple geste réveillait une blessure, cette blessure encore ouverte et qui ne pourrait pas se refermer, du moins jamais totalement. Il garderait jusqu'à la fin de sa vie cette affliction, il la traînerait jusqu'au bout, avec lui, sans jamais pouvoir s'en débarrasser.
Il avala une pilule, puis rangea la boîte dans sa poche, à côté de l'ordonnance que Brickman lui avait faite le matin même. Pendant qu'il attendait le barman, Kim s'approcha et s'assit à côté de lui.
Kim : Hé !
Bosco sursauta, il regarda à côté de lui et crut apercevoir Lyssia pendant une demi seconde, puis il sentit son cœur ralentir lorsqu'il reconnu Kim.
Kim : Waou ! Désolée, je ne voulais pas te faire peur
Bosco : Non… Disons que je ne m'y attendais pas. Les boissons arrivent
Kim : J'ai discuté avec Faith ces derniers jours, elle m'a dit que ça n'allait pas fort.
Bosco : Elle a des problèmes avec Fred ?
Kim (souriant): Mais non gros bêta je parle de toi !
Bosco : Oh ! Si, si ça va je t'assure
Kim : Tu sais que si quelque chose ne va pas on est là, hein ?
Bosco : Je sais, je vous en remercie d'ailleurs mais en ce moment ce dont j'ai besoin c'est de décompresser un peu
Kim : C'est pour ça que tu nous fuis ?
Bosco : Non je ne vous fuis pas…non, c'est… parfois ça fait seulement du bien d'être un peu seul.
Kim : Tu veux qu'on te laisse c'est ça ?
Bosco secoua la tête, ses idées s'embrouillaient, pourquoi est-ce que toutes ses conversations avec Kim étaient si compliquées ? Depuis qu'il était sorti de l'hôpital il avait souvent discuté avec elle, pour lui demander conseil ou avoir son opinion ; et à chaque fois c'était pareil il fallait toujours qu'elle arrive à le faire paniquer. Il releva la tête vers son amie et écarquilla les yeux dans l'horreur. Les cheveux châtains s'étaient transformés en un brun foncé ressortit par des bouclettes, les yeux marrons étaient devenus verts océan et le visage avait changé de forme. Bosco eut un mouvement brusque et s'écarta en arrière, il essayait de se convaincre que ce n'était qu'une hallucination.
Il ferma les yeux puis les rouvrit et haleta lorsqu'il vit Lyssia devant lui.
Kim regarda Bosco et vit un changement dans son attitude. Il semblait qu'il avait peur, et Kim pu voir quelque chose qu'elle n'avait jamais vu auparavant dans les yeux du policier : de la terreur. Elle regarda autour d'elle, se demandant ce qui avait bien pu se passer, puis revint à Bosco, elle remarqua des gouttes de sueur perler sur son front ; et il était comme paralyser. Kim se sentit tout un coup effrayée. Elle n'avait jamais vu Bosco avoir une attaque de panique, mais Doc lui avait dit comment il réagissait, peut-être était-ce cela.
Kim : Bosco ?
Aucune réponse. Il la regarda, ses yeux étaient écarquillés ; il voulait parler mais il ne le pouvait pas. Elle avança le bras pour le toucher afin qu'il réagisse, qu'il fasse quelque chose, qu'il lui réponde.
Bosco vit la main s'avancer vers lui. Il se recula d'un seul coup, faisant tomber le tabouret à terre dans un fracas, attirant par la même occasion l'attention de tout le monde. Faith regarda Bosco avec appréhension, qu'est-ce qu'il se passait ? Kim sursauta.
Bosco (hurlant) : Me touche pas !
Kim : Bosco doucement c'est moi, c'est Kim
Bosco : T'es morte ! MORTEEEE !!!
Faith se leva et accouru auprès de Bosco, suivit de Ty tandis que les autres regardaient, médusés, ce qui se passait, sans pouvoir faire quoique ce soit.
Faith : Bosco ?
En voyant Faith s'approcher, il commença à se calmer mais vit Paterson derrière elle, un sourire ironique en coin. Il essaya d'avertir Faith mais il vit Lyssia devant lui, la fiole d'acide à la main
Lyssia : Bonjour mon amour.
Bosco : Qu'est-…qu'est-ce que… c'est ?
Lyssia : Ne parle pas bébé !
Bosco : Je t'en prie…arrête
Lyssia : pourquoi devrait-on arrêter à un point aussi culminant de l'histoire ?
Bosco (criant) : ARRETE je t'en prie, arrête…
Bosco : ARRETE !
Faith : Bosco
Bosco : Va au diable !
Il sortit en courant du bar, puis grimpa dans sa voiture et partit en trombe. Faith se dirigea vers l'extérieur pour voir Bosco démarrer.
Faith : BOSCO !!!
Elle ne comprenait pas ce qui lui avait prit. Elle retourna dans le bar où la stupeur était sur tous les visages.
Ty : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Kim (choquée) : Je… J'étais entrain de lui parler et il a commencé à me regarder bizarrement puis il…
Faith : Je… J'vais aller le voir
Sully : Je t'accompagne
Faith : Peut-être que si j'y vais toute seule il se sentira moins menacé…
Bosco s'enferma dans son appartement, il alluma toutes les lampes, et scruta chaque pièce. Il devenait fou. Il n'avait rien demandé, rien fait pour ça, et voilà où il se retrouvait. Il s'arrêta devant sa chambre et se remémora ce qui s'y était passé avec Lyssia. Il se revit faire l'amour à cette folle, avec toute la passion qu'il avait. Il revoit leurs deux corps se mouvoir à l'unisson, leurs affaires tomber par terre, les draps se froisser. Lyssia apparut dans l'entrebâillement de la chambre. Bosco la regarda, horrifié.
Lyssia (jouant avec sa ceinture) : Ne fais pas une tête comme ça
Le policier secoua la tête.
Lyssia : Ne fais pas ça. Tu sais que tout est de ta faute, si tu n'avais pas été aussi stupide rien ne se serait passé comme ça, et je ne serai pas morte à cause de toi !!! Maintenant je reste avec toi, jusqu'au bout. C'est uniquement de ta faute tout ça, par ta faute que tu t'es retrouvé dans cette cave, pas de la mienne.
Bosco : Non !
Lyssia : Ne nie pas l'évidence
Bosco (tournant sur lui-même) : Non, non, non ! STOP ! Arrête ! C'est un cauchemar…
Bosco se saisit la tête entre les mains puis se laissa glisser contre le mur, jusqu'à terre.
Bosco : C'est un cauchemar… Un cauchemar
En disant cela, il commença à sangloter, puis à pleurer ; il posa sa tête contre le mur derrière lui avant de la reprendre dans ses mains. Il se disait que rien de tout ça n'était réel, qu'il allait se réveiller. Il apposa sa tête entre ses genoux et entoura ses derniers de ses bras, puis il se laissa pleurer.
Un bruit le fit sursauter ; il redressa la tête. Ca devait bien faire 10 minutes qu'il était resté comme ça, recroquevillé sur lui-même. Il entendit de nouveau quelqu'un frapper à sa porte. Il regarda anxieusement dans la direction, de peur de voir la porte s'ouvrir et Melonni apparaître. Mais ce fut la douce voix de sa partenaire qui se fit entendre.
Faith : Bosco ? Bosco tu es là ?
Bosco ne savait pas s'il devait aller ouvrir, après tout c'était sans doute encore un tour de son imagination.
Faith : Bosco, c'est Faith ; ouvre je t'en prie
Bosco se leva lentement et s'appuya contre le mur. Il avait envie de vomir, sa tête tournait. Il alla ouvrir la porte et découvrit avec son plus grand soulagement le visage de Faith derrière. Il pouvait lire de l'inquiétude sur le visage de son amie.
Faith : Boz ?
Bosco resta sans réaction. Il ne savait pas quoi faire.
Faith : Je peux entrer ?
Bosco s'écarta machinalement, laissant Faith passer. Elle s'arrêta au milieu du salon.
Faith : Tu vas bien ?
Bosco ferma la porte puis se retourna vers elle. Faith vit que les yeux de son partenaire étaient rouges, sans doute parce qu'il avait pleuré, mais aussi à cause de la fatigue. Elle regarda autour d'elle et pu voir qu'il avait nettoyer son appartement, plus rien sur les étagères, plus de photos, rien, que le vide.
Faith : T'as fait du rangement ?
Bosco (s'avançant nerveusement) : Ouais, j'ai jeté certains trucs
Faith : Oh !
Bosco : Qu'est-ce que tu veux ?
Faith fut interloquée par la question de son ami.
Faith : Comment ça ce que je veux ? Tu es parti après t'être comporté vraiment bizarrement dans le bar, tout le monde s'inquiète pour toi, et tu me demandes ce que je veux ? Je veux t'aider Bosco, c'est pas compliqué
Bosco (murmurant): Tu… Tu peux pas
Faith : Qu'est-ce que tu as dit ?
Bosco : Faudrait mieux que tu t'en ailles !
Faith : Bosco, non. Laisse moi t'aider, parle-moi.
Bosco : Je ne peux pas
Faith : Pourquoi ? Dis moi ce qui ne va pas.
Bosco : A quoi ça t'avancerai de toute manière
Faith : Fais pas ça Bosco, ne me rejette pas. J'ai besoin de savoir, j'ai besoin de te sentir heureux, de te savoir heureux. S'il te plaît. Je veux que tu vives comme avant
Bosco (éclatant) : Comme avant ?... COMME AVANT ? Mais rien ne sera plus jamais comme avant, Faith, tu n'as pas encore compris ? Toi et tous les autres, là, votre pitié ! J'en n'ai rien à faire, j'en n'ai pas besoin, c'est pas ça qui va me faire revivre Faith. Tu comprends rien ! Je suis mort, mort il y'a trois mois, là-bas, dans cette cave ! Je ne peux pas… Je… Tout est de ma faute, si je ne l'avais pas suivi… je… Ca m'obsède, j'en peux plus. (Il se mit à pleurer) J'en peux plus…
Faith s'approcha de lui et le serra contre elle. Elle pouvait sentir les larmes lui monter et son nez la piquer. Elle ne savait pas comment réagir devant le désarroi de Bosco.
Faith : Chut calme toi… Ce n'est pas ta faute d'accord, tu ne pouvais pas savoir, personne n'aurait pu…
Bosco : Je…
Faith : Là, doucement
Elle l'emmena s'asseoir sur le divan puis le colla contre elle en lui caressant doucement les cheveux alors qu'il continuait à pleurer.
CHAPITRE 5
Bosco : Pose le par-là
Jimmy : Ca marche
Jimmy alla déposer le carton sur le sol tandis que Ty, Sully, et Doc arrivèrent avec les montant du lit. Alex, Faith et Kim mettaient en place le canapé tandis que Carlos faisait de la place pour les autres cartons. Ils étaient en plein déménagement et se trouvaient dans le nouvel appartement de Bosco.
Ty : Chouette appart' !
Bosco : C'est sûr !
Faith regardait Bosco, il avait l'air heureux. Deux jours s'étaient écoulés depuis l'incident du bar et ils n'en avaient jamais reparlé. Chacun était au petit soin avec lui, et Faith se disait que peut-être changer de lieu était finalement l'une des meilleures choses qui puissent arriver à Bosco, elle le sentait épanouit. Chacun s'était proposé pour l'aider à déménager ; ils avaient été un peu surpris lorsqu'ils avaient appris la nouvelle, mais ils réalisaient que c'était ce dont leur ami avait besoin. Même DK, Walsh et d'autres flics apportaient leur aide.
DK, Walsh et Marc Antonio arrivèrent en portant une commode.
DK : La vache c'est lourd
Bosco : Posez là ici !
Walsh : je vais lâcher
La commode tomba sur le sol, Marc Antonio eut juste le temps de se reculer
Kim : Y'a pas de mal ?
Marc Antonio : Non !
Les trois hommes se mirent à rigoler, chacun retournait en enfance, c'était une atmosphère joviale, surtout lors du pique-nique du midi. Les femmes avaient apporté des salades, tandis que les hommes s'étaient abonnés aux chips et aux sodas. Les chips commencèrent à voler partout sous les rires de toutes les personnes présentes, de vrais gamins. Bosco regardaient ses amis rigoler, il était aux anges, jamais il n'avait pensé qu'un déménagement puisse dégénérer au niveau couches-culottes et bac à sable, mais il se sentait revivre. Pour la première fois depuis trois mois et demi il se sentait entouré, aimé, écouté.
Tout le monde partit vers 23h30, tout était installé et la plupart des cartons déballés. Faith s'était proposée de rester mais Bosco avait refusé, il devait s'habituer seul à ce nouvel appartement. Enfin le terme exact était loft, car il faisait le triple de l'ancien. Il mit la musique à fond puis entreprit de nettoyer un peu. Il avait de quoi bouger, il était comme un enfant découvrant un endroit pour la première fois, entrain de fouiller partout. Il était libre ; il en avait la conviction.
Bosco arriva dans les vestiaires le lundi matin, il avait déménagé le samedi et c'était bien la première fois qu'il ne faisait pas de cauchemar. En deux jours il avait tout rangé, tout nettoyé, fait le tour du quartier, une femme l'avait même abordée et autour d'un café il avait discuté avec elle sans aucune appréhension, sans aucune peur. Il se redécouvrait et réapprenait à faire confiance aux autres. C'est bizarre comme, d'un seul coup, tout était devenu simple. Bien sûr il se réveillait la nuit, mais pas à cause de Lyssia ou Paterson, non, mais à cause d'une sensation étrange, celle d'une nouvelle vie. Il n'avait même pas encore prit les somnifères prescris par Hayes.
Sully, Ty et Faith le virent avec le sourire, ce sourire qui n'était plus apparu depuis son enlèvement.
Bosco : Bonjour tout le monde
Sully/Ty/Faith : Salut
Sully : Alors t'es de bonne humeur ce matin ?
Bosco : Ouais !
Sully : Pour une fois
Bosco : Même toi n'arriveras pas à m'enlever le sourire !
Sully le cherchait, mais il était content de voir son collègue comme ça. Ty sentit l'angoisse qu'il avait depuis trois mois disparaître d'un seul coup, quant à Faith, voir son ami comme ça la ravissait.
Dans l'après-midi, 55 Charlie et 55 David furent appelés sur les lieux d'un braquage. Ils virent trois hommes s'enfuirent. Bosco et Ty sautèrent des patrouilleuses tandis que Faith et Sully repartirent à vivre allure. Les trois bandits s'engouffrèrent dans une allée ; Bosco avait un peu d'avance sur Ty. Ils arrivèrent au bout de la ruelle, les malfaiteurs étaient bloqués. Lui et Davis les mirent en joue.
Bosco : Lâchez vos armes et mettez les mains en l'air.
Les bandits ne réagirent pas.
Ty : Faites ce que mon collègue vous dit et déposez vos armes
Au bout de quelques secondes, les trois hommes s'exécutèrent.
Bosco : TY !
Ty : Vas-y je te couvre.
Bosco s'avança, toujours l'arme à la main, prudemment vers les malfaiteurs. Il remit son arme dans l'étui puis commença à en fouiller un avant de le plaquer contre le mur et de lui passer les menottes. Il allait faire de même pour le second lorsque celui-ci lui décrocha un coup de coude dans les côtes. Ty hurla mais Bosco ne le sentit même pas ; il tomba au sol, le souffle coupé. La douleur se réveilla. Il vit alors Paterson devant lui. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort, sa respiration se fit saccadée et la transpiration se vit sur son front.
Il revit Paterson s'avancer vers lui et le frapper au visage, il sentait encore le goût métallique du sang dans sa bouche.
Paterson : Il est frustré, mais ça ne durera pas.
Il se remémora Paterson s'avancer vers lui, puis le frapper au niveau des côtes
Bosco : Vous êtes complètement cinglés tous les deux, à quoi ça vous a avancé de tuer tous ces gens, et à quoi ça va vous servir de me tuer ?
Paterson : Ah ! J'ai toujours détesté les flics ! Qu'est-ce qu'ils sont long à la détente ! La société dans laquelle on vit est pourrie, il faut faire un peu de ménage.
Bosco : C'est de déjantés comme vous qu'il faudrait se débarrasser.
Lyssia : Mais toi t'es à part !
Bosco : Moi ? Waou, j'en ai de la chance
Paterson : Pas tant que ça à vrai dire
Bosco : Est-ce que tu sais parler normalement, demeuré ?
Paterson : Je commence vraiment à en avoir marre de lui !
Paterson le frappa violemment dans les côtes, il ne s'arrêtait pas. La douleur lui était insupportable. Bosco n'arrivait plus à respirer, il était entrain de faire une attaque de panique. Il sentit Faith à ses côtés, mais il n'arrivait pas à se concentrer, tous les bruits devenaient sourds, il la voyait hurler dans sa radio, son visage emplit d'inquiétude. Il ne s'était même pas aperçu qu'elle et Sully étaient arrivés et qu'ils avaient embarqué les trois braqueurs. Ty était aussi à ses côtés, lui parlant, mais Bosco était totalement perdu, tout ce qu'il voyait était Lyssia et Paterson le frappant tour à tour. Il ressentait la douleur au niveau de son doigt lorsque Lyssia le lui avait coupé, il se remémorait lorsqu'elle l'avait frappé, lui déboîtant le genou, lorsqu'elle l'avait torturé…
Faith : Bosco calme-toi !
Ty : Tu m'entends ?
Bosco ne réagissait pas ; combien de temps encore lui faudrait-il se rappeler tout cela, la moindre douleur éveillait son esprit. Il voulait pleurer mais il ne pouvait pas, il voulait crier mais le souffle lui manquait.
Dr Thomas : Bien y'a rien de cassé vous pouvez sortir.
Ca faisait une heure que Bosco était à l'hôpital, son attaque s'était arrêtée dans l'ambulance, Doc et Carlos l'avaient mis sous calmants. Le médecin l'avait ausculté, puis avait vérifié son cœur. Mais rien n'était à signaler. Faith attendait devant la chambre ; Ty et Sully avaient dû aller au commissariat afin de boucler les trois bandits. Doc et Carlos avaient attendu près d'une demie heure mais avaient reçu un appel et étaient repartis. Bosco sortit, suivit du médecin.
Faith : Ca va ?
Elle regarda le Dr Thomas avec inquiétude.
Dr Thomas : Une attaque de panique. Je lui ai prescris des calmants, mais le meilleur remède est qu'il rentre chez lui se reposer.
Faith : Merci
Bosco : Oh ! Ca vous dérangerait de parler comme si j'étais là
Faith : Merci Docteur
Dr Thomas : Y'a pas de quoi
Faith rattrapa Bosco qui avait pris de l'avance. Il ne parlait pas. Après avoir averti le central, elle le ramena chez lui. Elle lui jetait des coups d'œil inquiets.
Bosco : Tu veux bien regarder la route oui ?
Faith : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Bosco : De quoi tu parles
Faith : Ca va faire plus d'un an que tu n'as pas eu d'attaque, et je sais que lorsque ça se produit c'est à cause de quelque chose de bien précis.
Bosco : Lâche moi tu veux, y'a rien
Faith : Parle moi, Boz
Bosco : De quoi ?
Faith : Je sais pas, de ce qui a provoqué ça. Ce matin tu étais rayonnant et maintenant tu te renfermes sur toi-même. Me fais pas ça ! Dis moi ce qui se passe. Je suis là.
Bosco : Ecoute… c'est… Laisse tomber d'accord ?
Il se remit à regarder le paysage. Faith n'insista pas, elle savait que ça ne servait à rien de le forcer, il était borné.
Bosco entra dans son nouvel appartement. Il déposa sa plaque et son arme sur la table basse du salon puis alla s'allonger sur le sofa. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui. La thérapie qu'il suivait avait pourtant eut l'air de bien fonctionner au départ, mais maintenant… Ce matin il se sentait bien, heureux même ; mais là il n'était plus lui-même. Un bruit se fit entendre. Il sursauta, prit son arme puis se dirigea vers la penderie. Son cœur battait à toute allure. Il ouvrit la porte mais rien. Il secoua la tête, cet immeuble était assez ancien et bien que l'appartement fût remis à neuf, les fondations travaillaient. Il était complètement paranoïaque, il fallait qu'il se calme.
Il referma la porte et se tourna pour voir Lyssia en face de lui, le fer rouge à la main. Il arrêta de respirer.
Lyssia : Salut Joli Cœur
Bosco essaya de dire quelque chose mais ne le pouvait pas. Sa gorge était nouée, tout comme son ventre.
Lyssia : Ne fais pas cette tête ! Tu m'appelles alors j'arrive
Bosco : Non…
Lyssia : Pourquoi serais-je ici alors ? Je n'ai aucune raison de venir.
Bosco : Tu…
Lyssia : Morte ? Oui, mais pas dans ta tête chéri !
Elle s'avança vers Bosco qui avait le regard braqué sur le fer. Il voulait bouger, courir, s'enfuir, mais il ne le pouvait pas, il n'était pas attaché mais c'était comme s'il était paralysé. Elle arriva à son niveau puis lui caressa délicatement le visage et l'embrassa avec passion. Il pouvait sentir le goût sucré de ses lèvres, de sa langue, sentir son odeur, son parfum. Elle se recula légèrement puis mis sa bouche au niveau de son oreille.
Lyssia : Tu sais qu'il n'y a qu'un seul moyen pour que je parte. Tu connais ce moyen, Maurice !
Bosco : Non ! Jamais…
Lyssia : Tu ne seras plus jamais tranquille Bosco, jamais tant que je serais là. Tu es fautif pour tout, tout ce qui est arrivé est de ta faute bébé ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même !
A ses mots, elle appliqua le fer rouge sur le dos de Bosco, qui se mit à hurler. Il se réveilla en sursaut. Il s'était endormi sur le sofa. Il s'essuya les yeux, il avait pleuré, pleuré de douleur dans son sommeil. Il porta une main à son dos, puis alla à la salle de bain. Il enleva son polo et regarda son torse, toutes ses cicatrices qui lui rappelleraient éternellement ce qu'il avait vécu, ce cauchemar. Il se tourna pour voir la chaire flétrie au niveau de sa brûlure, il se dégoûtait. Comment pouvait-il encore se supporter ? Il se donnait envie de vomir. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Il se précipita aux toilettes et déglutit le contenu de son estomac. Il s'était remis à manger depuis samedi mais désormais rien ne pouvait plus passer. Ses yeux se brouillèrent de larmes. Finalement Lyssia avait peut-être raison, il n'y avait qu'un seul moyen d'en finir avec tout ça. Tous ses problèmes s'envoleraient, et sa douleur par la même occasion. Il se releva et chancela jusqu'à la cuisine. Il prit deux pilules contre la douleur et un demi somnifère, comme le lui avait conseillé Brickman. Il porta le tout à ses lèvres et les avala à l'aide de jus d'orange. Un demi somnifère ne serait sans doute pas suffisant ; il avait tellement mal, tellement peur… Il prit l'autre moitié qu'il avala sans broncher puis alla s'allonger. Il espérait que Lyssia ne reviendrait plus le hanter.
Il se réveilla le lendemain après-midi au son du téléphone. Il le prit fébrilement, encore groggy. Le somnifère avait fait son effet.
Bosco (voix endormie) : Allô ?
Faith (hurlant): Bosco ?
Bosco : Faith ? Oh doucement parle pas si fort
Faith : Mais qu'est-ce que tu fais nom d'un chien, ça fait cinq fois que je t'appelle ! T'as plus d'une heure de retard !
Bosco : Une heure ? … Quoi…
Faith : Il est 16h15, le service commençait à 15h
Bosco : Merde !
Faith : Comme tu dis ! J'ai encore été obligée de te couvrir ! Ramène tes fesses en vitesse !!!
Elle raccrocha ; Bosco sauta du sofa mais il fut pris d'un vertige. Plus jamais il ne prendrait de somnifères. Il avait mal à la tête, et n'arrivait pas à se réveiller. Une douche froide lui ferait du bien.
Il arriva au commissariat vers 16h45, il alla se changer directement. En sortant des vestiaires il tomba sur Faith. L'expression de cette dernière lui annonçait qu'elle n'était pas contente.
Faith : Maurice Boscorelli !!! Je peux savoir où tu étais passé ?
Bosco : Je… Désolé…
Faith (secouant la tête) : Aller vient !
Elle l'attrapa par le bras, lui donna une radio puis l'entraîna vers la patrouilleuse.
Une heure qu'ils étaient en service, et Faith n'avait toujours pas décroché mot, ce qui énervait Bosco.
Bosco : Faith
Faith (énervée) : Quoi ?
Bosco : Ok ! Doucement ! Pourquoi tu t'énerves ?
Faith : Pour… Pourquoi je m'énerve ? Je vais te le dire ! A cause de toi j'ai dû subir les engueulades de Christopher pendant près d'une demie heure, après quoi j'ai dû me coltiner Gusler afin de remplir des dossiers. Et tu me demande pourquoi je m'ENERVE ?
Bosco : Je suis désolé, d'accord ?
Faith : Je peux savoir où t'étais passé ?
Bosco : Je… Je ne me suis pas réveillé !
Faith (se radoucissant d'un seul coup) : Comment ça ? Tu veux dire que tu t'es couché hier soir et que tu t'es seulement réveillé à 16h ?
Bosco : J'étais fatigué
Faith : Ben voyons.
Bosco (s'énervant): Oh et puis lâche moi !
Faith : Pourquoi tu cries ?
Bosco : C'est bon, de toute manière tu serais mieux sans moi ça t'éviterai bien des ennuis
Faith (inquiète) : Ne parle pas comme ça Bosco ! Je suis désolée de m'être énervée ; mais j'étais inquiète. Je t'ai téléphoné au moins cinq fois et tu n'as pas répondu ; j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose.
Bosco : Ca va maman !
Faith : Mais qu'est-ce que t'as à la fin !
Central : Central à 55 David, un feu déclaré au niveau de Lexington et la 93 ème Avenue. Votre aide est demandée sur les lieux. Les pompiers arrivent.
Faith : 55 David à Central, Lexington et la 93 ème , on y va. 10-4, 55 David
Faith arrêta la patrouilleuse devant l'immeuble. Le dernier étage était entièrement enflammé et le feu se propageait vers les étages inférieurs. Les pompiers n'étaient pas encore là. Les habitants de l'immeuble, en demi cercle dans la rue, regardaient avec effroi leurs habitations brûler. Une femme arriva, les joues luisantes. Elle s'agrippa à Faith.
Dame : Mon fils… Mon Dieu mon fils…
Faith : Quoi votre fils
Dame : Il… Je n'arrive pas à le trouver il doit être sûrement là haut !
Bosco regarda Faith.
Faith : Boz, les pompiers seront bientôt là !
Bosco : Quel étage madame !
Faith : Avant dernier, le quatrième. Appartement 119. S'il vous plaît ramenez moi mon fils.
Bosco se précipita à l'intérieur.
Faith : BOSCO ! NON !
Elle le suivit. Il montait les marches quatre à quatre, le feu avait déjà gagné le quatrième étage. Il s'engouffra dans la fumée.
Faith arriva à son tour sur le pallier de l'étage, elle tenta d'appeler Bosco mais s'était peine perdue. De plus la fumée lui piquait les yeux et elle avait du mal à respirer. Elle sentait la chaleur tout autour d'elle. Elle arriva à l'appartement indiqué par la dame et vit Bosco qui cherchait partout, mais rien. Les flammes attaquaient le plafond et la chaleur devenait insupportable.
Faith sortit de la chambre, l'enfant n'était pas là. Elle vit Bosco de l'autre côté de la pièce.
Faith : Bosco… Faut sortir… Vient
Mais Bosco resta sans réaction. Il était là, immobile, médusé, observant le feu qui attaquait maintenant le sol. Faith était près de la porte de sortie. Elle lui faisait des gestes, elle lui parlait mais il n'entendait rien. Il regardait les flammes danser. Et si c'était un signe. C'était de ça dont Lyssia lui avait « parlé », la solution. Il sentait ses poumons manquer d'air mais il ne bougeait pas. Il admirait les flammes orange et jaune danser, tournoyer, et tout dévaster sur leur passage.
Faith (toussant) : BOSCO ! Faut sortir d'ici… BOSCO !
Faith s'avança légèrement, Bosco releva la tête vers elle. Cette dernière sentie deux mains la saisir fermement autour de la taille et la reculer précipitamment. Le plafond tomba sous ses yeux, formant désormais un mur de feu.
Faith : BOSCO…
CHAPITRE 6
Faith se débattit en sentant quelqu'un la saisir par la taille. Tout ce qui comptait était Bosco. Mais lorsqu'elle vit le plafond céder et tomber, embrasant la pièce, elle ne pu retenir un cri. Elle voulait rentrer, retrouver Bosco.
Jimmy : Faith, Faith arrête de te débattre
Faith : BOSCO !
Elle n'avait pas reconnu Jimmy sous le masque.
Jimmy : Emmène-la en bas
DK : Pas de problème.
Faith : Non, non, non Bosco est là-dedans ! Je dois y aller !
Jimmy : Doucement !
Faith toussait ; elle avait du mal à respirer mais elle ne pouvait pas laisser Bosco. Lorsqu'elle sentit DK la prendre et la forcer à descendre, elle redoubla d'efforts.
Faith : Lâche-moi ! BOSCO !!!
Jimmy : Faith calme toi, regarde tous les pompiers qui sont là, on va le sortir d'ici ! Fais moi confiance ! Je te le promets.
Faith tourna la tête et remarqua alors sept pompiers en plus de DK ; ne pouvant presque plus respirer elle se laissa porter par le pompier jusqu'en bas. Lorsqu'il arriva sur le trottoir, elle vit Doc et Kim se diriger vers elle, DK l'allongea sur le brancard et Doc lui passa de l'oxygène.
Faith : Bosco…
Kim : Respire là-dedans
Après quelques bonnes bouffées elle se sentit tout de suite mieux.
Doc : Ca va mieux ?
Faith secoua la tête, elle s'assit.
Kim : Oh, Oh, Oh, doucement.
Faith : T'en fais pas !
Tout en respirant profondément dans le masque, Faith regardait autour d'elle lorsqu'elle vit la dame, qui leur avait réclamé de l'aide pour son fils, serrer un enfant dans ses bras. Elle enleva le masque violemment et se dirigea vers la femme.
Faith (sévèrement): C'est votre fils ?
Kim s'approcha de Faith. Elle voulait la faire retourner s'asseoir et se calmer mais c'était peine perdue.
Dame (souriant) : oui il était parti jouer dehors. Je suis désolée de vous avoir fait rentrer là-dedans.
Faith (explosant) : Vous ne saviez même pas où était votre enfant ? Vous pouvez être désolée !
Dame (surprise) : Mais tout va bien non ?
Faith : NON ça ne va PAS bien, mon partenaire est coincé là-dedans, par VOTRE faute !
Kim : Faith…
Faith :… Quoi ? C'est une mère irresponsable, qui ne se préoccupe même pas de son gamin ! Et à cause d'elle Bosco…
Elle se mit à tousser. Kim la soutint et la ramena à l'ambulance où elle lui redonna de l'oxygène.
Kim : Calme toi
Faith : Et si…
Une explosion se fit entendre et la fenêtre de l'appartement où Bosco se trouvait retomba en morceaux qui se déposèrent à terre.
Faith : Oh mon Dieu !
Elle regardait anxieusement l'étage. Sully et Ty arrivèrent. Faith priait pour bosco, jamais elle n'avait prié aussi fort pour quelqu'un en si peu de temps.
Faith (dans un murmure) : Boz…
Ty : Qu'est-ce qui se passe ?
*
Bosco vit Faith s'avancer vers lui, mais à ce moment là le plafond, ravagé par les flammes, s'effondra sur le plancher. Il sentit alors la chaleur sur sa peau, avant de tomber à terre par le souffle. Il se cogna la tête contre le mur derrière lui ; une douleur sinueuse se fit sentir ; il entraperçut, malgré sa vision floue, les flammes s'élever au dessus de lui. Il sentit sa jambe commencer à brûler mais il ne pouvait pas bouger. Tout ce qu'il voyait devant lui était cette vision d'enfer, cette chaleur qui le prenait, l'enveloppait, comme s'il lui appartenait. Il écarquilla ses yeux lorsqu'à travers les flammes, il vit une ombre apparaître puis se diriger vers lui. Cette ombre passa à travers le feu et se tint debout devant lui.
Lyssia : Alors mon cœur c'est pas la forme on dirait.
Elle s'agenouilla devant lui et lui caressa la joue. Bosco remua la tête, ferma les yeux, mais lorsqu'il les rouvrit elle était toujours là.
Lyssia : je suis avec toi pour toujours, Maurice, ne l'oublie pas. Je suis en toi, tu ne peux pas te débarrasser de moi.
A moins de…
Elle tourna la tête vers les flammes qui formaient un barrage entre la porte de l'appartement et là où se trouvait le policier, puis elle leva les yeux vers le trou qui s'était dessiné après qu'une partie du plafond soit tombée. Elle regarda des débris, encore accrochés, pendants, pointus, prêts à tomber. Elle tourna la tête vers Bosco, qui la regardait, horrifié.
Lyssia : Ne me dis pas que tu vas renoncer, tu sais qu'il n'y a qu'un seul moyen pour que tout ça s'arrête. Tu le sais, sinon tu ne serais pas là, tu ne serais pas resté à regarder le feu, désirant au fond de toi-même qu'il t'enveloppe.
Bosco : C'est faut… je ne suis pas un lâche
Lyssia : Oh si tu l'es, et en plus tu es égoïste. Faith est morte à cause de toi…
Bosco : Non
Lyssia : Oh si… Pourquoi se serait-elle reculée alors ? Le plafond s'est effondré, et les flammes ont commencé à brûler, encore et encore, tout autour d'elle, avant de brunir sa peau puis de la consumer, doucement, lentement ; d'abord les jambes, puis petit à petit les bras, le ventre…
Bosco : Arrête ! C'est faut…
Lyssia : Elle est morte à cause de toi… Si tu n'avais pas pensé seulement à toi, ce ne serait pas arrivé. Tout comme lorsque tu m'as suivi dans cette voiture.
Bosco commença à sangloter
Bosco : Arrête, je t'en prie !
Lyssia : Il n'y a qu'une seule façon de m'arrêter !
Elle se leva puis repartit dans le feu et disparût comme elle était arrivée. A ce moment là il sentit un courant d'air puis distingua les flammes s'agiter avant de se sentir suffoquer, un énorme gouffre de chaleur s'accentua et, une seconde, il vit le feu devant lui disparaître. Pourtant la chaleur était toujours là. Mais avant qu'il n'ait pu faire un mouvement les flammes ressurgirent encore plus grosses. Il les vit arriver vers lui, entendit une explosion, sentit la douleur, puis sombra dans l'inconscience.
Jimmy était dans le couloir, il commençait à avancer dans l'appartement lorsqu'il aperçut Bosco à travers le feu. En une seconde, il sentit une chaleur insupportable dans la pièce et vit les flammes régresser.
Jimmy : Et Merde ! (Aux autres) RETOUR DE FLAMMES TOUT LE MONDE A TERRE
Il sortit de l'appartement puis se lança à terre ; l'explosion se fit entendre.
*
Ty : Tu rigoles ?
Faith : Est-ce que j'en aie l'air !
Sully : oh mon Dieu !
Kim : Je ne comprends pas tu dis qu'il était figé ?
Faith : Il n'a pas réagit il est resté là, à contempler… Seigneur Kim si on le perd…
Kim : Chut, Calme toi
Elle la prit dans ses bras, Faith pleurait sur l'épaule de son amie, tandis que tous les policiers, au courant de la situation, étaient de plus en plus inquiets.
*
Jimmy se releva.
Jimmy : Tout le monde va bien ?
Un oui général se fit entendre. A ce moment là Jimmy réalisa que Bosco était toujours dans la pièce. Il avait entendu l'explosion et n'osait se retourner, il avait peur de voir son collègue… où plutôt son corps.
Jo : Jimmy ?
Jimmy : Quoi ?
Jo : Ca va ?
Il l'aida à se relever. Jimmy ne dit rien. Il regardait l'appartement, embrasé, les flammes du sol au plafond. Jo fit signe à ses collègues d'envoyer l'eau. Les flammes se dissipèrent petit à petit. Jimmy avait peur pour son ami mais il devait le sortir de là. Avec tout le courage qu'il avait, il s'avança, traversa le feu et se retrouva près de Bosco. Mais contrairement à ce que Jimmy s'attendait à voir – un corps carbonisé – son collègue était encore vivant. Jimmy se baissa et prit le pouls de Bosco, il le sentit faible, mais son cœur battait c'était l'essentiel. En revanche il ne savait pas encore pour combien de temps. Le policier était recouvert de sang, et une partie de son mollet gauche avait été brûlée. Délicatement le pompier se saisit du corps de son ami et le hissa sur son dos. Il se retourna mais les flammes regagnaient du terrain.
Jimmy : Oh les gars qu'est-ce que vous faites ?
Jo : On n'arrive pas à le maîtriser
Jimmy : Faut que je le sorte d'ici, TOUT DE SUITE
Jo dirigea la lance vers un recoin de l'appartement qui n'était pas trop enflammé, en espérant pouvoir dégager un passage à Jimmy. Ce dernier réussit à passer. Lorsqu'il sortit dans le couloir, il pu voir que désormais la quasi totalité de l'étage était enflammé.
Jimmy : Laissez tomber ! On n'y arrivera pas ! Descendez !
En disant ça, il se précipita vers la sortie de l'immeuble, Bosco sur son épaule.
Jimmy (murmurant): Tiens bon, vieux !
Faith, Kim, Sully et Davis regardaient avec inquiétude tantôt l'étage en flamme, tantôt la sortie, avec l'espoir de voir leurs amis redescendre, avec l'espoir de revoir TOUS leurs amis. Alex et Carlos s'étaient joints à eux, ils avaient été appelés en renforts, tout comme une autre compagnie de pompiers.
Jimmy apparut à l'entrée. Kim et Faith se précipitèrent vers lui. Ce dernier enleva son masque, toussa puis cracha avant de reprendre son souffle.
Kim : Oh mon Dieu Jimmy est-ce que ça va ?
Jimmy : Oui ! Aide-le !
Alex et Carlos arrivèrent avec le brancard, suivis par Sully et Davis. Les autres pompiers sortirent de l'immeuble à ce moment là. Jimmy déposa délicatement Bosco sur la civière.
Jimmy (à l'oreille de Bosco) : Tiens le coup
Sully : Et merde !
Faith : C'est pas possible ! Bosco !
Elle lui prit la main
Faith : Bosco… Bosco… Est-ce que tu m'entends ? S'il te plaît réveille toi, aller !
Rien
Doc : Faith pousse-toi on a besoin de place
Jimmy retint Faith et l'enserra dans ses bras.
Faith : Bosco… Jimmy qu'est-ce qui s'est passé ? Il… Il…
Jimmy : J'en sais rien… j'en sais rien
Ils étaient tous perdus, voir l'un de leurs amis dans un état pareil était insupportable. Faith regardait Doc, Carlos et Kim s'afférer sur son meilleur ami tandis qu'Alex leur passait différents objets.
Kim : Aller Bosco ; nous fait pas ça.
Carlos : Bradycardie !
Doc : MERDE !
Carlos : Il est plat !
Alex : Faut l'intuber
Ty (dans un souffle) : Non, non, non, aller respire !
Chacun regardait avec une impuissance peinte sur les visages, l'un des leurs se battre pour sa vie. Certains détournaient les yeux, d'autres restaient figés.
Carlos : Je n'arrive pas à voir la glotte !
Kim : Laisse-moi voir
Elle essaya d'intuber Bosco mais rien n'y faisait.
Kim : Doc ! Je n'y arrive pas
Doc : Alex, passe moi un scalpel
Faith : Quoi ? DOC ! Qu'est-ce que tu fais
Jimmy : Laisse le faire son boulot il s'y connaît
Faith regarda Doc inciser le bas de la gorge de bosco. Elle se tourna, posa sa tête au creux de l'épaule de Jimmy et se mit à pleurer.
Qu'est-ce qui n'avait pas été ? Pourquoi avait-il réagit comme ça, pourquoi ne lui avait-il pas répondu lorsqu'elle l'avait appelé, c'était comme s'il attendait quelque chose de particulier, de précis, mais quoi ? Faith n'arrêtait pas de penser au comportement de Bosco. Ca allait faire deux heures qu'ils étaient tous dans cette salle d'attente, la même où elle avait attendu de longues heures, il y'avait trois mois, pour savoir comment allait Bosco.
Elle avait beau retourner la question dans tous les sens, elle ne comprenait pas pourquoi il s'était immobilisé comme cela, qu'est-ce qu'il avait attendu ? Une idée lui vint à l'esprit durant une seconde mais elle l'effaça immédiatement. Ce n'était pas possible, il n'était pas comme cela, de plus il détestait les gens qui voulaient se suicider. Bien sûr son comportement n'était pas très posé ces derniers jours, mais il avait eu quand même l'air d'aller mieux.
Le problème était qu'il intériorisait trop, même tout… Il ne s'ouvrait pas et c'était sans doute pour cela qu'il se comportait bizarrement, mais comment Faith pouvait-elle l'aider s'il ne lui parlait pas ? Maintenant elle se retrouvait encore une fois dans cet hôpital maudit, à attendre des nouvelles. Elle n'était pas seule, Sully, Davis, Alex, Kim… tout le monde était là. Depuis que Bosco avait été enlevé, ils étaient tous devenus très proches, encore plus qu'ils ne pouvaient l'imaginer. Leur amitié s'était considérablement soudée ; et passer tous ses jours ensembles pour aider l'un de leurs amis était quelque chose de vraiment réconfortant.
Faith s'était sentie faiblir en voyant Bosco dans un tel état, lorsque Jimmy l'avait sorti ; tout son sang s'était répandu d'un bout à l'autre de son corps. Sans parler du fait que Doc avait dû lui ouvrir la gorge et lui passer un tube dedans ; puis il avait fait de même au niveau du poumon droit. Une fois dans l'ambulance il lui avait expliqué que c'était pour redonner de l'air à Bosco, l'un de ses poumons était apparemment comprimé. Il avait fait un arrêt dans l'ambulance, mais le pire était lorsqu'ils étaient arrivés ici, dans ce lieu de mort ; les médecins l'avaient emmenés en réanimation, et lorsqu'ils avaient voulu le monter en chirurgie il avait fait un autre arrêt. Elle avait assisté aux manœuvres des médecins ; voyant le corps de son ami sauter à chaque électrochoc, sans avoir quelconque réaction.
Après ce qui lui avait paru être des jours, et qui avait, en réalité, duré 4 minutes, le cœur de son ami était reparti. Bosco était désormais entrain de se faire scalper ; Faith pouvait s'imaginer les chirurgiens entrain d'ouvrir son partenaire. Heureusement que les autres étaient là, avec elle, sans quoi elle ne pourrait jamais y arriver.
Elle fût sortie de ses pensées par Ty qui la secoua. Elle vit tout le monde debout, et regarda à la porte ; où se tenait un chirurgien. Elle se leva à son tour.
Chirurgien : Est-ce que Madame Boscorelli est là ?
Doc : Non, on n'a pas réussi à la joindre.
Le chirurgien regarda sur le dossier qu'il tenait entre les mains. Il releva la tête
Chirurgien : Faith Yokas ?
Faith : Oui ?
Chirurgien : Veuillez me suivre
Elle regarda ses amis avec interrogation. Elle se tourna vers le médecin.
Faith : Qu'est-ce qui se passe !
Chirurgien : Je dois parler avec vous en privé
Jimmy : Nous sommes tous des amis de l'officier Boscorelli, vous pouvez parler devant nous, c'est…
Chirurgien : Madame Yokas, suivez-moi je vous prie.
Faith sentit la boule s'intensifier à l'intérieur de son estomac, et ses jambes devenir flasques. Le chirurgien la conduisit dans une pièce.
Chirurgien : Attendez là
Il sortit, un moment plus tard arriva un médecin, chirurgien aussi à première vue compte tenu de ses vêtements… recouverts de sang !!!
Faith se sentit devenir mal. Ce médecin, en tout cas, avait l'air bien plus sympathique que le précédent. Elle vit qu'il se força à sourire. Il lui serra la main.
Homeyer : Je suis le docteur Allen Homeyer.
Faith : Faith Yokas.
Homeyer : Je suis désolé si Guy ne vous a pas fait bonne impression, il est souvent comme ça, mais il n'est pas méchant
Faith : Guy ?
Homeyer : Oh ! Mon collègue qui vous amené ici
Faith secoua la tête, la terreur la gagnait un peu plus chaque minute.
Homeyer : Je me suis occupé de votre ami, l'officier Boscorelli.
Le Dr Thomas arriva à ce moment là. Il salua Faith qui lui rendit un léger sourire
Homeyer : j'ai appelé le Dr Thomas, je sais que c'est lui qui a suivi votre partenaire il y a trois mois.
Faith : Dr Thomas, qu'est-ce qui se passe
Les médecins s'échangèrent un long regard.
Dr Thomas : Faith…
Homeyer : Votre ami a été apporté ici dans un état critique ; il a inhalé énormément de fumée, sans compter qu'il est resté sans respirer au minimum cinq minutes. Ses poumons étaient brûlés et son poumon droit était gravement touché. Sans parler de sa jambe qui a subit un grave dégât, puisqu'il a été brûlé au second et troisième degré au niveau du mollet gauche.
Faith : Mon Dieu
Homeyer : Mais il a fait un autre arrêt pendant que nous l'opérions.
Faith : Quoi ?
Dr Thomas : Faith vous devriez vous asseoir
Faith : Qu'est-ce qui se passe à la fin
Homeyer : L'arrêt a duré 15 minutes, son cerveau a été privé d'oxygène pendant ce temps là. Aux vues du premier arrêt cardiaque qu'il a fait pendant que vous l'emmeniez ici, ainsi que celui qui a eu lieu avant l'opération et qui s'est ajouté au traumatisme crânien…
Faith : Traumatisme… Comment va Bosco, dites moi !
Elle regarda le Dr Thomas, dont le visage affichait un air sinistre.
Dr Thomas : Faith, Bosco est…
SUITE
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