Camelot, 2h34.
Cruz et Bosco se trouvaient derrière le miroir sans teint, un verre de café à la main. Ils assistaient à l'interrogatoire de Nicolas Crisler.
Bosco regardait la scène mais jetait de temps en temps un regard sur la main tremblante de sa collègue. Un peu sèchement il dit :
« Elle va s'en sortir. »
-Je veux l'interroger ! affirma le sergent, la voix pleine de rage.
-Tu n'es pas assez neutre. Si je te laisse entrer dans cette pièce, tu vas te le faire et on a besoin de lui.
Cruz regarda Bosco d'un air sévère et il ajouta :
-De toute façon, il y a eu tentative d'homicide. C'est à un inspecteur de s'en occuper.
Salle d'interrogatoire.
Faith ne baissait pas les yeux face à ce regard perçant et menaçant. Elle pensa à ce moment précis que si l'homme qui était en face d'elle n'avait pas ces menottes qui l'empêchaient de faire le moindre geste, il la tuerait sur le champ. Tant de rage, tant de colère dans ce regard qui ne la lâchait pas. Yokas se sentait comme refroidi. Qui était donc ce Nicolas Crisler, que savait-il ?
« Bimbo .» dit-elle simplement.
Il y eu un petit silence et elle ajouta :
-Tu dois certainement te demander qui t'a balancé ! Et je te réponds avant que tu n'ouvres la bouche. Il s'agit de ton ancien employeur. Bimbo !
Le visage du Mac ne laissait transparaître aucune émotion. Ses yeux vert et froid regardait l'inspecteur, puis le miroir sans teint.
-Tu te demande ce qu'il y a là bas ? demanda-t-elle.
Cette fois-ci, il sourit. Doucement il dit :
-Je…veux…la voir….
-Voir qui ?! demanda Yokas en s'adossant à sa chaise.
Crisler se leva doucement. Yokas fit de même mais plus rapidement. Elle posa sa main sur son arme et suivit le malfaiteur qui se dirigeait vers le miroir. Une fois devant, il le contempla. Sans le savoir -ou peut-être le savait-il- il se trouvait devant Maritza. Lentement et avec un sourire en coin il dit :
-Sa…sœur…
Derrière le miroir sans teint.
Bosco regarda Cruz, l'air inquiet. Où voulait en venir cette ordure ? pensait-il. Cruz, elle, ne lâchait pas le criminel des yeux. Comme s'ils se voyaient tous les deux, ils se lançaient le regard le plus sombre qui soit pour exprimer leur haine réciproque. Seulement si Maritza savait pourquoi elle le détestait, elle ignorait la raison pour laquelle il ne l'aimait pas. Il savait tout. Il savait des choses sur l'affaire Sullyvan, il savait des choses sur Lettie, et il savait bien d'autres choses encore dont le sergent n'avait pas idées….
Brusquement, elle se retourna vers Bosco. Ils se regardèrent quelques secondes, et sans qu'elle eu besoin de lui révéler ses intentions il dit sèchement :
« Demande à Yokas. »
Elle sortit de la pièce, et quelques minutes plus tard, elle se trouvait devant la salle d'interrogatoire.
Salle d'interrogatoire.
Cruz ferma la porte et entendit :
« Te voilà enfin. »
Elle se retourna et se dirigea vers la chaise. Après avoir posé ses mains sur le bureau, elle demanda sèchement :
« Tu sais pourquoi je suis là ?! »
Il sourit et répondit :
-Pour m'en mettre une.
-A part ça ! avoua sombrement le sergent.
-M'en mettre deux ? suggéra-t-il.
-Ne joue pas au co.n avec moi parce que je peux t'en mettre l'équivalent de dix d'un coup ! avertit Cruz.
-Ouais. Il paraît ! dit-il
-T'as entendu parlé de moi ? demanda Cruz. Par qui ?
-Par New York! Répondit-il
-Je suis si célèbre que ça ? se moqua Maritza en s'adossant à son siège.
L'homme baissa es yeux et dit :
-Arrêtes de tourner autour du pot et dis moi ce que je fous là !
Cruz s'approcha et répondit :
-T'as agressé ma partenaire enfoiré ! Et tu t'imagines pas à quel poing j'ai envi de la venger !
-Elle était double dans cette affaire ! Ca veut dire que vous me vouliez avant ça ! Alors qu'est-ce que je fous là ?!
-Ma collègue t'a parlé de Bimbo !
-Ce vieux fou ne sait plus ce qu'il dit !
Cruz sourit et dit doucement :
-Quand il nous a avoué l'endroit où vous créchiez toi et tes pu.tes il ne nous a pas raconté de cracks !
Le malfaiteur ne répondit pas.
Cruz se leva et donna une feuille à Crisler. Elle mit ensuite les poings sur la table et lui dit d'un ton autoritaire :
-Si tu me donnes les noms des plus gros ripoux de l'époque je me changerais de réduire ta peine !
Il sourit, s'approcha de l'oreille du sergent et lui chuchota :
-Ta sœur ne m'avait pas parlé de toi comme quelqu'un d'aussi glaciale !
Le ton plein de rage, Cruz rétorqua :
-C'est à cause des gens comme toi qu'elle est morte ! Et c'est parce qu'elle est morte que je suis capable de t'étriper sans avoir le moindre remord !
Elle le regarda encore quelques secondes avant de reculer d'un pas. Mais alors quelle s'apprêtait à ouvrir la porte, Crisler lui dit :
-J'aimais bien Lettie. Et c'est parce que je l'aimais bien que je vais te raconter une jolie petite histoire un peu triste.
Cruz se retourna lentement.
Derrière le miroir sans teint
« Qu'est-ce qu'il va lui dire ? » demanda Yokas.
Bosco ne répondit pas et se contenta d'écouter Crisler.
Salle d'interrogatoire.
« C'est quoi ton histoire ? » demanda-t-elle, un peu méfiante.
Il sourit, hésita un moment et commença doucement :
« C'est l'histoire d'une fille qui se lève tôt chaque matin et qui marche dans le froid jusqu'au soir. Elle n'est jamais allé à l'école et n'a jamais eu d'amis….de vrai amis. Elle bénéficie de la protection d'une famille qui n'est pas réellement la sienne car personne dans sa vraie famille ne la connaît autant qu'eux…. »
Cruz ne disait rien et s'approchait lentement du malfaiteur sans le lâcher des yeux.
« ….Elle est bilingue. Elle parle bien l'espagnol et s'est toujours entendu avec toutes mes filles. Son sourire et sublime et sa joie de vivre malgré les difficulté est plus surprenante aux fils des jours… Elle est toujours habillée de haillons parce que sa famille d'adoption n'a pas assez d'argent pour lui offrir des vêtements décents. Une année, elle est tombée malade. On a tous cru qu'elle mourrait mais elle s'est battue. C'est une histoire à la foi triste et jolie. Jolie parce que c'est celle d'une battante. D'une vrai personnalité. Et triste parce qu'à son âge on ne devrait pas avoir le besoin de se battre. »
-De qui tu parles ? demanda Cruz, d'un ton pour la première fois un peu inquiet. Si c'est de Lettie……
-Je ne te parlais pas de Lettie. Assura Crisler. Je te parlais de Nina sa petite fille de trois ans, élevée par des dingues dans une rue crade du Queens. Je te parle de ta nièce dont tu ne connaissais même pas l'existence ! Je te révèle l'objet de ta prochaine croisade. Celle de récupérer la chair de ta chair et de lui offrir enfin une vie. Celle que tu n'as pas su offrir à Lettie.
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Cruz regarda un petit moment son interlocuteur. Elle gardait le silence. Elle se leva, ensuite, les jambes tremblantes et sortit de la pièce en restant silencieuse. Alors que Bosco s'apprêtait à lui parler, elle le coupa et dit sèchement :
« Occupe toi de cette liste ! La liberté de Sully dépend d'elle. »
-Cruz…tenta-t-il.
-Bosco. Répéta-t-elle. La liste.
Il baissa les yeux et retourna dans la salle d'interrogatoire.
Maritza, elle, se dirigea vers les toilettes. Elle se regarda un long moment dans le miroir et pensa à sa sœur, puis à la vie qu'elle avait mené sans que Maritza ne lui vienne en aide. Lui vint ensuite l'image de sa nièce, une jolie petite brune qu'elle imaginait mat de peau avec des yeux aussi noirs que ceux de Lettie. Cruz sourit, puis songea que ce petit être avait du grandir tout seul tout en étant confronté au pires réalités de la vie.
Ce fut à ce moment, que Cruz poussa la porte d'un toilette, s'agenouilla et vomi sa peine et sa culpabilité.
Salle d'interrogatoire
Bosco s'assit et ordonna sèchement :
« Des noms ! »
-Tu tourne pas autour du pot toi…
-J'en ai pas envi ! coupa-t-il.
-Ton amie est un peu nerveuse. Elle ne doit pas accepter la réalité….. dit-il d'un ton moqueur.
Bosco perdit son sang froid, se leva, et poussa brusquement la table.
-Ah oui ! Apparemment toi aussi t'es un nerveux ! constata l'homme.
Bosco lui lança un regard noir et le malfaiteur reprit :
-Il vaut mieux pour moi que j'écrive quelques noms c'est ça ?
-T'as tout pigé ! répondit le sergent en s'approchant encore.
Derrière le miroir sans teint.
Faith levait les yeux au ciel en regardant son ancien équipier perdre pour la énième fois son sang froid. Elle espérait cependant qu'elle n'aurait pas à intervenir.
Toilettes.
Cruz se rinça le visage et se regarda à nouveau dans le miroir. Comment avait-elle pu laisser sa petite sœur tomber aussi bas. Maritza avait gardé une image pleine de respect pour elle mais elle n'avait jamais pu s'empêcher de l'imaginer en jeune toxico un peu paumée qu'elle n'avait pas su protéger. Aujourd'hui, c'était une jeune maman qui se prostituait pour nourrir son enfant et qui se droguait pour tenir debout.
Cruz regarda sa montre. Il était 3h50 du matin et elle ne sentait pas la fatigue. Tout ce qu'elle ressentait, c'était la détermination qui l'aiderait à trouver sa nièce.
Salle d'interrogatoire.
Le criminel était penché au dessus de sa feuille et écrivait quelques mots. Il levait de temps en temps les yeux vers le sergent qui le regardait adossé au mur, les bras croisés.
« J'arrive pas à me concentrer… » se plaignit Criisler.
-T'as pas besoin de concentration Crétin ! coupa Bosco. T'as pas Alzheimer que je sache ?!
-Ces noms sont très vieux ! Je n'ai pas revu toutes ces personnes depuis plus de quinze anas ! assura-t-il.
Bosco leva les yeux au ciel, les reposa subitement sur Crilser et lança :
« Je te laisse dix minutes ! »
Il sortit de la pièce et alla rejoindre Faith derrière le miroir sans teint.
Les bras croisés, ils observaient le criminel.
« Tu crois qu'il va nous donner les bon noms ? » demanda Faith.
-Il a plutôt intérêt ! dit sévèrement Bosco.
Yokas sourit et continua doucement :
-Cruz….n'est peut-être plus apte pour cette affaire….
-Pourquoi ? demanda le sergent en se tournant légèrement.
-Sa partenaire, sa sœur et maintenant sa nièce ! Ca fait beaucoup ! Il faut éviter une affaire qui nous touche personnellement Bosco ! Toi et moi on le sait très bien !
Le sergent sourit et répondit :
-Peut-être mais jusque là on ne les a jamais éviter !
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Bureau du FBI, 14h00
« Madame Mitchell , dit une femme en se levant de sa chaise, un dossier dans les mains. Ce que vous insinuez st très grave… »
-Ce sont loin d'être des insinuations !se défendit l'inspecteur.
-Vous prétendez que des policiers qui ont exercé leur métier depuis plus de vingt ans ne sont que des escrocs !
Faith se leva, un peu en colère et lança :
-Je suis flic depuis pas mal d'année moi aussi, et que ça vous plaise ou non, j'ai vu pas mal de mes collègues plonger dans les pots-de-vin ! Ce n'est pas une situation si improbable que ça !
-Vous leur accorderiez des circonstances atténuantes ? demanda l'agent en s'asseyant d'un air plus intéressé.
Faith sourit, et s'assit elle aussi en répondant :
-Si je leur accordais des circonstances atténuantes, je ne serais pas là.
La femme regarda à nouveau les dossiers en ajoutant doucement :
-C'est évident inspecteur. Je suppose que vous voulez que je les mette derrière les barreaux ?
-A vrai dire, je préfèrerais leur accorder la médaille du mérites pour leurs bons et TRES loyaux services….mais si vous insistez…. ! lança l'inspecteur Mitchell d'un ton ironique .
Hôpital de la Pitié, 14h00
Cruz, les bras croisés, regardait London endormie sur son lit d'hôpital.
« Elle ne devrait pas tarder à se réveiller… » dit l'infirmière en touchant l'aiguille de perfusion.
-Le docteur me l'a déjà dit. Informa Cruz en baissant les yeux.
-Ce sont les médicaments que nous lui avons administré qui l'ont un peu endormie.
-Je sais…fit Maritza en acquiesçant d'un signe de tête.
-Vous êtes sa partenaire ? demanda l'infirmière en lui faisant un léger sourire.
-Oui. Répondit le sergent.
-Elle a de la chance de vous avoir. Aucune personne de sa famille n'a encore appelé pour s'informer de son état.
L'infirmière sortit, en laissant Cruz, surprise par cette nouvelle.
Maritza s'approcha du corps de sa coéquipière. Doucement et timidement, elle caressa la main de la jeune femme endormie et fit un léger sourire. Elle se retourna ensuite, et sortit à son tour de la chambre. En se dirigeant vers le hall, elle croisa bosco.
« Comment elle va ? » demanda-t-il.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Cruz.
-Il fallait que je remplisse la paperasse ! répondit-il
-J'aurais pu le faire ! informa Maritza.
Bosco baissa les yeux et se contenta de répondre :
-Ouais…t'aurais pu….
-Merci. Dit-elle doucement.
Bosco sourit et reprit :
-Alors ? Son état ?
-Elle dort. Répondit Cruz.
Ils se regardèrent quelques secondes et Maritza passa devant lui pour sortir du bâtiment. Bosco la suivit et lança :
-Tu comptes éviter le sujet ?
-Quel sujet, demanda-t-elle sans cesser de marcher.
-Le sujet de Lettie et de sa fille. Répondit le sergent.
-C'est une affaire personnelle ! s'indigna Maritza en levant les yeux au ciel.
-Tu vas faire quoi ? demanda Bosco en s'arrêtant.
Cruz cessa également de marcher et se retourna vers lui en disant :
-Devines !
-La récupérer ?
-Pourquoi ? Je ne devrai pas ? demanda-t-elle en s'approchant d'un air provocateur.
-J'en sais rien. Répondit franchement le jeune homme.
Maritza s'approcha un peu plus en demandant d'un ton crispé :
-Oh si tu sais ! A quoi tu penses exactement Boscorelli?!
-Franchement ? demanda-t-il.
-Franchement. Répéta-t-elle
-Je crois que tu devrais d'abord te renseigner sur la vie de cette petite. Peut-être qu'elle n'est pas dans de si mauvaises conditions que ça !
-Je suis sa seule famille ! s'énerva Cruz.
-Ca fait des années Cruz ! Ca fait des années qu'elle a peut-être une mère et un père ! Ne te fie surtout pas à ce qu'a dit Crisler !
-Je me fiche de Crisler ! dit-elle, pleine de rage. Et puis de toute façon, qui t'as dis que je ne me renseignerais pas avant ?!
Il s'approcha d'elle et répondit étonnement calmement :
-Parce que tu agis toujours avant de réfléchir !
-Ca te va bien de dire ça ! lança-t-elle sèchement.
Il passa devant elle et lui répondit en partant :
-J'ai pas dis que je faisais pas pareil !
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Durant les jours qui suivirent, les agents du FBI arrêtèrent un à un les anciens policiers véreux. Une semaine seulement après l'entrevue de Faith et de l'agent, Sullyvan fut relâché et accueilli par ses amis et collègues dès sa sortit du bâtiment. Il prit Ty dans ses bras et le remercie dans le creux de l'oreille. Le regard plein d'émotion, son ancien partenaire le regarda et lui répondit le souffle presque coupé :
« De rien. »
Sully regarda ensuite l'assemblé et lança d'un ton extrêmement sérieux :
-Je meurs d'envi d‘une pizza !
Tous les policiers présents se mirent à sourire et Bosco fit une grimace avant de dire :
« Tu veux pas prendre une douche avant ? »
Tous se mirent à rire, sauf le sergent qui avait semblait-il, dit ça sérieusement.
-Sacré Boscorelli ! Tu m'as presque manqué! s'exclama Sully
Appartement de Maritza Cruz.
Cruz était assise sur le canapé et contemplait une photo de Lettie depuis maintenant deux heures. Les souvenirs lui revenaient en tête et elle cherchait toutes les pistes qui auraient pu lui indiquer que sa sœur était maman. Elle tentait aussi de trouver dans le regard de sa soeur défunte la réponse qu'elle attendait. Cruz aurait voulu savoir si Lettie aurait confié la garde de sa petite fille à une sœur qui n'avait même pas su la protéger elle. Maritza avait pourtant entamé les démarches pour trouer sa nièce. Elle avait fait appel à des connaissances dans le monde de la rue pour qu'ils cherchent une dénommée Nina Cruz et qu'ils lui donnent son adresse. Le reste, Cruz s'en chargerait elle-même.
Sal's
369 Broome Street
« Alors ?! Comment vous vous y êtes prit exactement ?! »
-Trop long à expliquer ! répondit Bosco en buvant une gorgé de sa bière.
-Trop long ? répéta Sully. Tu te fous de moi ? Ca fait des années qu'on tente de faire quelque chose et vous en quelques jours…
-On est des boss ! C'est tout ! dit le sergent en faisant un large sourire.
-Disons juste qu'on avait une bonne motivation ! dit Faith
-Il y a sûrement un peu de ça aussi ! fit Bosco en montrant furtivement Mitchell du doigt.
-Ouais ! Sûrement ! répéta Davis comme s'il se moquait du sergent.
Appartement de Maritza Cruz
La sonnerie de la porte retira Cruz de ses pensés. Elle se leva et alla l'ouvrir.
« A ce que je vois, vous n'êtes pas aller avec les autres pour accueillir le lieutenant ! »
-A ce que je vois, dit Cruz. Tu n'y es pas allé non plus !
Maritza laissa entrer London qui se dirigea vers le salon. Les mains dans les poches, elle baissa les yeux et dit doucement :
-Vous devez vous demander ce que je fais ici…
-Ca fait seulement un jour que t'es sortit de l'hôpital ! fit Maritza en reposant le cadre sur le meuble du salon. Tu devrais rester chez toi pour te reposer.
London sourit et des larmes commencèrent à couler le long de ses joues.
-Je….je ne peux pas….dit-elle en mettant son visage dans sa main.
Cruz se retourna vers elle, et ne sachant trop quoi faire elle se contenta de demander :
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
London essuya nerveusement ses larmes avec sa manche droite et répondit :
-Je…je ne dors plus….Je….je vois son visage….
-Crisler. En déduisit Cruz d'un ton grave.
Elisa acquiesça d'un signe de tête et poursuivit :
-Si…si je suis là, c'est…c'est parce que je n'ai que vous.
-Ta famille…
-Ma famille. Sourit Elisa. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi je suis flic à NY alors que je suis californienne ? Ca fait des années que je suis fâchée avec ma chère famille ! Par simple convenance, je vais leur rendre visite durant les fêtes.
-Tu disais que tu t'entendais bien avec eux…
-Le silence qui règne aux repas me glace le sang.
Cruz garda le silence et Elisa reprit :
-Voilà ! Vous savez tout ! Je ne suis qu'une pitoyable mythomane qui s'invente une vie parfaite, qui vient de se faire agresser et qui ne peut même pas pleurer parce que j'ai carrément donner ma permission.
-Tu n'as jamais fais ça ! s'emporta Maritza en s'approchant d'elle.
-Mais si ! cria-t-elle en pleurant de plus belles. Vous ne vous souvenez pas de mon joli discours sur le courage et sur le fait que je suis venu à NY parce que je voulais prendre des risques ?! E bien me voilà servi !
-Arrêtes ! ordonna Cruz.
-Arrêter de quoi ?! de m'en vouloir ?
-Non ! répondit brusquement Maritza. Arrêtes de pleurer sur ton sort !
-Comment pouvez-vous me dire ça ?! Je suis…je suis au bord du gouffre Cruz….Je vois son visage partout et je ne peux appelé personne pour me rassurer et me dire que tout va bien, que je ne suis pas toute seule ! C'est pour ça que je suis ici ! J'espérais un peu de réconfort ! Mais évidemment vous êtes trop froide et sévère pour en donner !
Cruz s'approcha d'elle et reprit sur le même ton :
-Si je te dis d'arrêter de pleurer sur ton sort c'est parce que je sais ce que tu ressens ! Et je sais aussi que ce pu.tain de gouffre dont tu parles, tu peu tomber dedans à tout moment et ne plus jamais revenir !
-Vous…vous savez ce que je ressens ? répéta London en fronçant les sourcils.
-Une mission qui a mal tourné ! se contenta de répondre Cruz.
-Comment avez-vous fais pour ne pas tomber ? s'informa London en regardant le sol.
Cruz, les larmes aux yeux fixa sa partenaire et répondit, la voix désormais étouffée par les larmes :
-Je n'ai pas dis que je n'étais pas dedans……
Sal's
Chez Sal, les rires retentissaient et personne ne remarquait le visage changé de Sully à part Ty. Davis, lui savait que son ancien partenaire avait du subir pas mal de choses en prison. Tout le monde à table le pensait mais personne n'aborda le sujet. Un flic ne ressort jamais indemne d'une prison où la moitié des prisonniers sont là par sa faute.
Cruz préparait le canapé lit pour sa partenaire. Elle était bien décidée à l'aider et à la protéger de ses démons. Sully, lui, rentra chez lui aux alentours de minuit. Il retira sa veste, et regarda son avant bras, couvert de bleu. Il enleva ensuite sa chemise et constata avec soulagement que les nombreux hématomes commençaient à disparaître. Resté à savoir maintenant, s'il ne garderait pas quelques autres séquelles….