Il était trois heures du matin et c'était un samedi. Dans une des avenu de « la ville qui ne dort jamais », des gens se retournaient sur un groupe d'hommes soûls qui charriaient un de leur amis en l'appelant :le pendu.
« Bosco !s'exclama Carlos en repoussant le jeune homme. Arrêtes ! Je vais pas « me pendre ! » »
Bosco s'accrocha à Carlos tandis que Jimmy, Ty, Sully et Brendan étaient éclatés de rire.
-Ecoute…fit Bosco, enivré. Si on te passe la Corde au cou, tu es un pendu !C'est…
Il regarda parterre. Carlos, qui malgré son état était conscient que Bosco n'avait pas fini sa phrase, le fixa étrangement. Le jeune homme, qui remarqua ce regard insistant sourit et reprit, après quelque seconde de « déconnexion »:
-Logique !
-C'est logique ? demanda Carlos en riant étonnement fort.
-Ouai ! Non Ty ? demanda-t-il en se retournant vers son collègue. C'est pas logique ce que je dis ?
Davis avait du mal à tenir l'alcool, et si il le savait très bien, ça ne l'avait pas empêché de boire trois bières, deux Whisky et deux verres de Vodka tout ça pour gagner un pari contre Jimmy!
-J'en sais rien Bosco ! répondit-il en marchant bizarrement ! Je suis…bourré..
A ce moment précis, Ty vomit en plein milieu du trottoir.
-Tes vraiment dégelasse Davis ! fit Bosco en esquissant une grimasse sur son visage. Sullyvan ! Aide ton coéquipier !
Sully était le seul d'entre eux qui était à peu près sobre. Il regarda Bosco et lança :
-Je suis pas venu pour chaperonner qui que se soit ! Et en plus Bosco, ça va faire un ans et demi que je ne suis plus l'équipier de Davis ! Mais ça, t'es trop bourré pour t'en souvenir !
Bosco sourit avant de répondre en faisant de grands gestes incohérents :
-Voilà que Papy fait la morale !
Il se retourna vers Brendan et le pointa du doigt. D'une voix instable il demanda :
-C'est pas toi son coéquipier ?
Brendan, d'un pas étrange, se dirigea, l'air résigné pour aider Davis à marcher.
Bosco regarda Nieto et demanda :
-On va où maintenant ?
Le jeune ambulancier éclata de rire avant de se rendre compte que son collègue restait sérieux et attendait vraiment une réponse :
-Attend ! Tu plaisante pas là ? demanda-t-il.
-Non ! On a fait que trois bars et une seule boîte de streep tease !
Jimmy sourit :
-Et bien entendu ça te suffit pas !
Le jeune sergent se retourna et d'un air étonné il demanda :
-Ca te suffit à toi ?
-Ouai Bosco ! Ca me suffit !
-Je te préférais quand t'étais un peu plus…..
-Un peu plus comme toi ? demanda Jimmy en riant bizarrement.
-Fais gaffe Doherty ! C'est pas parce que je suis bourré que je peu pas te faire la tête au carré !
Jimmy s'apprêtait à répondre quand Carlos éclata de rire. Bosco le regarda et lança :
-Pourquoi tu ris toi ?!
-C'est nerveux ! répondit Nieto.
-C'est dans quelques heures remarqua Sully en souriant.
-Tu veux que je t'achète une corde ? demanda Boscorelli.
-La ferme Bosco ! lança Sully. Il ne va pas se pendre ! Il va…vivre une belle chose, continua-t-il d'un ton profondément mélancolique.
Tous regardèrent leur collègue et oublièrent leur état pour prendre conscience de la souffrance soudaine de Sully. Tous…sauf un :
-Ouai beh j'demande à voir si c'est si merveilleux que ça! Fit Bosco.
-Un jour tu verras par toi-même Bosco ! répondit Sully en changeant l'expression de son visage.
-Sûrement pas Sullyvan ! répondit le jeune homme en souriant.
-Tout…le monde y passe Bosco ! reprit faiblement Ty en levant un peu la tête alors que son bars doit était posé sur l'épaule de Finney.
-Moi j'y passerai pas ! insista Bosco.
-On en reparlera dans quelques années,lança Jimmy. Quand tes 5 gosses te courront dans les pattes pendant que ta femme qui aura prit dix kilos avec toutes ses grossesses préparera le biberon du petit Maurice junior !
-Je t'ai déjà dis de pas me chercher Doherty ! menaça Bosco.
Carlos se mit une fois de plus à rire.
Tous se retournèrent vers lui.
-Qu'est-ce qui se passe cette fois Nieto ? demanda Sully.
-Je sais plus où j'ai mis les alliances ! répondit-il, en riant toujours.
Tous se regardèrent et ne purent s'empêcher de sourire nerveusement jusqu'à ce que Davis ne se réveille une fois de plus de son égarement et se certifie d'une voix tremblante:
-C'est moi…. le témoin Carlos ! Elles sont…. dans ma chambre !
Nieto, soulagé reprit ses esprits. Ils arrivèrent près de la mustang de Bosco. Celui-ci s'apprêtait à ouvrir la portière lorsqu'il entendit Sully crier:
« Tu crois que je vais te laisser conduire ? »
Bosco sourit.
-Vu que t'as pris le metro pour venir je pensais plutôt que t'allais encore le prendre pour te barrer !
Jimmy intervint :
-Moi je le prend! Bosco conduit comme un dingue ! Et même si c'est Sully qui conduit, il paraît qu'il n'est pas mieux !
Bosco fixa Sullyvan.
-Ouai c'est ça Doherty ! Mais de toute façon il n'y a pas moyen que le vieux conduisent MA mustang !
-Je suis le plus sobre d'entre vous Bosco !assura Sully.
-Aller Sergent ! Laisse le prendre le volant ! C'est moins dangereux ! lança Finney.
Ce fut avec dégoût et résignation que le jeune sergent lança les clés de sa voiture à Sully.
Il monta sur le siège du passager et fixa chaque geste que fit le conducteur, de peur qu'il n'abîme son bijou.
-Elle est pas mal ! constata Sully en regardant le tableau de bord.
-Je sais ! répondit sévèrement Bosco.
Il se retourna vers les autres situait à l'arrière du véhicle.
-Hé Davis ! Si tu gerbes, tu descend direct ! Et lundi t'ira à la circulation !
A peine conscient, Ty demanda :
-C'est pas de l'abus de pouvoir ça ?
Bosco sourit et répondit :
-Ouai ! Mais t'es trop bourré pour t'en rendre compte !
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Samedi
Dans la chambre du marié, trois hommes se tenaient debout et finissaient de faire leur nœud papillon. Ty était allongé sur le lit.
-Et Ty debout ! lança Sully qui l'aidait à se relever. Tu as les alliances ?
-Les alliances ? demanda le jeune homme encore un peu déboussolé par la nuit qu'il venait de passer en compagnie de ses collègues.
-Oui, tu sais ce truc rond en or que tu es censé gardé à la place du marié !
Davis toucha les poches de sa veste et en sortit un petit écrin.
Sully soupira de soulagement tandis qu'il observait Jimmy se battre avec son nœud papillon.
-Tas pas besoin d'être aussi stressé Doherty ! C'est pas toi qui te maris pour une fois !
Ty, malgré son état second ne pu s'empêché de rire à la plaisanterie de son ami.
« La ferme Bosco ! »
Carlos venait de rentrer dans la chambre suivit de Boscorelli tout deux en smoking.
- T'as encore le temps de réfléchir Nieto ! lança le jeune homme d'un ton provoquant.
- Ce mec est dingue !rétorqua Sully. Pourquoi tu l'as invité Carlos ?
-Hé Sullyvan ! Ne me cherche pas ! coupa Bosco.
Carlos ne répondit pas à Sully. Tandis qu'une chamaillerie éclatait entre ses collègues, le jeune marié se regarda dans le miroir et fit mine de repositionner sa veste, trop stresser pour penser à autre chose qu'a l'union qui allait le lier à jamais à une femme. « Et si Bosco avait raison ? » se demandait-il. « Et si je n'étais pas fait pour ça ? » Il se retourna et regarda l'écrin contenant les alliance, posé sur le couvre lit. Il baissa la tête et sortit calmement de la chambre.
Arrivé dans le couloir il se colla, dos au mur et respira profondément. Il desserra le nœud papillon, qui semblait l'étouffer et ferma les yeux. Il les rouvrit lorsqu'il entendit :
-Hé Carlos…. Ça va ?
C'était Sully, qui avait réussit à s'échapper de la dispute qui se passait maintenant entre Doherty et Bosco, tandis que Ty était toujours allongé sur le lit.
Carlos se retourna vers son collègue.
-Ca va ! Comme un homme qui renonce à jamais à son célibat !
-C'est ça qui te gêne ? demanda Sully, surprit.
Carlos souffla.
-J'en sais rien ! répondit-il, perdu. Je ne sais pas ce dont j'ai peur ! J'aime Holly et….
-Le mariage, coupa Sully, est la première chose importante que tu va vivre ! Tu t'en rends compte maintenant, cinq minutes avant que la cérémonie ne débute….et c'est normal ! Tu es jeune et tu n'as jamais été à cent pour cent responsable et censé !
-Merci…répondit Carlos en faisant mine d'être vexé.
-Tu as toujours fais le « comique » de service et aujourd'hui tu dois prendre l'engagement le plus sérieux qu'un homme puisse prendre au cours de son existence !
-Comment faire pour ne pas ressembler à un froussard ? demanda le jeune homme.
Sully se mit à rire.
-On le verra quoi que tu fasses ! Tu sais ce qu'il y a d'écrit sur ton front ?
-Non, répondit Carlos.
-« Je suis mort de trouille ! ».
-Super rassurant ! remarqua Nieto en souriant.
-Le mariage…reprit Sully, n'a de toute façon absolument rien de rassurant ! Mais tu es secouriste et moi je suis flic à NY, alors tous les deux… on sait prendre des risques ! Pas vrai Nieto ?
Carlos fit un léger sourire et leva les yeux vers Sully.
-Ouai Sullyvan ! On sait prendre des risques….
Il y eu un petit instant de silence avant que Sully ne le rompt en prenant un ton plus mélancolique :
-Il faut que tu saches une chose Carlos…. C'est que ce que tu t'apprêtes à vivre est certes angoissant, mais c'est un chose magnifique que de croiser le regard de la femme que tu aime chaque matin ….
Le jeune homme acquiesça d'un signe de tête et dit :
-Merci d'avoir un peu remplacé mon témoin ! Ty est vraiment à l'ouest aujourd'hui !
Il rit avant de reprendre timidement :
-Et puis en plus, il n'aurait pas été capable de me donner de si bon arguments, puisque…enfin lui il n'a jamais été….alors que toi…enfin tu me comprend ?
-Ouai Nieto ! De rien….répondit Sully, un peu tristement.
A ce moment précis, Bosco Doherty et Davis sortirent de la chambre.
Bosco se mit devant Nieto et en le regardant droit dans les yeux il lui demanda très sérieusement :
« Tes sûr que tu sais ce que tu fais ? »
Carlos leva les yeux au ciel :
-Bosco ! Je vais me marier je ne vais pas me suicider !
Doherty rejoint les deux hommes et fixa Bosco en disant à Carlos :
- Cherches pas Carlos ! Je suis sûr qu'en fait il ne voit pas la différence !
-Ca expliquerait pas mal de chose ! intervint Sully.
-La ferme ! lança Bosco.
Ils sourirent tous jusqu'à ce que le son des cloches ne les ramène à la réalité. Ty mit la main sur l'épaule de Carlos et Sully lui fit une petite tape dans le dos.
Le jeune homme respira profondément et commença à traverser le couloir en compagnie de ses amis.
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C'était lundi. Cruz et London faisaient équipe ensemble depuis presque une semaine. Bosco les avait chargé de surveiller Central Park pour la soirée car un homme terrorisait les promeneurs en les dévalisant. Ce type de crime était plutôt banale à Ne w York et particulièrement dans ce lieu, mais cette fois, les autorités avaient affaire à un criminel en série. Il courait après des jeunes femmes, les coinçait et les pillait. On ne pouvait pas le reconnaître car il avait une cagoule avec des pois rouges.
55 Dany faisait une ronde depuis plus d'une heure. Cruz avait les yeux perdus dans le vide tandis que London conduisait.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda Elisa à sa coéquipière.
Maritza ne la regarda pas et répondit doucement :
-Rien.
London soupira avant de reprendre :
-Moi je suis épuisé ! J'ai fais la fête tout le week end !
Cruz sourit et tourna son regard vers elle.
-La fête ?demanda-t-elle.
-Oui. Je vis en colocation avec des amis ! Le soir venu, on sillonne les rues pour décompresser un peu…
-Tu viens d'où exactement ? demanda Cruz.
London parut surprise par cette question.
-Californie…. Sacramento.
Maritza sourit d'un air entendu.
-Quoi ?! demanda Elisa qui avait l'air d'avoir remarqué l'expression étrange du visage de Cruz.
-Rien ! répondit-elle. C'est juste que les Californiens sont réputés pour faire la fête.
London rétorqua aussitôt.
-C'est normal ! En quel moi sommes-nous ? Octobre ? A NY il fait douze degrés en pleine après midi ! En Californie vingt quatre ! On fête le beau temps ! Je ne vois pas ce qu'il y a de mal !
-Calme toi, dit Cruz. C‘était juste une remarque. Cela dit, les new yorkais aiment bien faire la fête eux aussi.
Elisa sourit.
-Quoi ? demanda Cruz. Pourquoi tu ris ?
-Ca n'aura jamais rien à voir avec la Californie ! répondit fièrement London.
Cruz se mit à sourire sournoisement et répondit :
-Je prends ça comme un compliment !
La petite chamaillerie, encore une fois remportée par Cruz, prit fin lorsque les deux officiers entendirent un cri.
Elisa arrêta le moteur et toutes les deux sortirent de la voiture en courant. Plus elles s'approchaient des toilettes du parc, plus le bruit se faisait insistant. Les deux policiers se positionnèrent devant la porte et Cruz donna un énorme coup de pied dessus. Elle s'ouvrit aussitôt, laissant s'échapper un homme à tête cagoulé qui jeta London à terre.
Cruz s'accroupit près de sa partenaire.
-Ca va ? demanda-t-elle.
La jeune femme toucha sa tête
-Oui. Répondit-elle
Une femme sortit des toilettes, en larme. Elisa se leva.
-Je m'occupe d'elle, dit-elle.
Cruz acquiesça et se mit à courir en direction du voleur.
Il faisait maintenant nuit et l'officier courait derrière une ombre à moitié perceptible derrière un nuage de brume. Une lampe électrique dans une main et le pistolet dans l'autre, elle poursuivait le criminel dans cette ambiance étrange. La respiration hattelante, elle s'efforçait de crier :
-Police ! Arrêtez !
L'homme se mit tout à coup à courir si vite, qu'il vola presque.
Des bruits étranges résonnaient dans les arbres. Maritza entendit son propre cœur battre si fort qu'il lui arrachait les tympans. La silhouette du malfaiteur se transformait petit à petit en une forme lumineuse qui aveuglait l'officier. Des cris et des pleurs résonnaient tandis qu'une voix appelait :
« Ritza ! »
Le policier persévéra. Elle persévéra malgré la peur, l'angoisse, le mal-être et l'assourdissement. Elle poursuivait ce qui ne ressemblait plus qu'à une énorme flamme volante. La jeune femme était seule, dans la pénombre, et combattait un crime qui une fois de plus lui échappait.
Le réveil sonna. Maritza se tourna vers lui, le corps et le visage transpirant. L'appareil affichait six heures.
Elle tenta de reprendre une respiration normale et s'assit dans son lit. Elle mit ensuite son visage dans cette main et murmura :
« Encore ce rêve… »
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Appartement de Marutza Cruz 6 h 15
La jeune femme se leva lentement et se dirigea vers la salle de bain. Elle se pencha au dessus des toilettes et comme chaque matin, se mit à vomir. Elle se dirigea ensuite vers le lavabo et se lava les dents, puis le visage. Maritza essayait de se regarder le moins possible dans le miroir, tant elle avait peur de l'image qu'il refléterait. Après avoir fermé la porte de la pièce, elle prit la perruque qui était soigneusement posée sur un petit meuble près des serviettes, et la positionna délicatement sur sa tête.
La jeune femme avait pris soin de se procurer une perruque qui duperait tout le monde, y comprit elle, lorsqu'elle se contemplerait par inadvertance dans une vitrine ou le rétroviseur de 55 Dany.
Comme à chaque fois qu'elle pratiquait cette opération, des larmes vinrent couler sur ses joues, alors qu'en se regardant dans le miroir, la jeune femme s'efforçait de maintenir un regard froid et sévère comme pour se persuader que ça n'était que temporaire.
Cruz devait passer à l'hôpital avant d'aller au travail. Elle se dépêcha de se préparer et sortit de l'appartement.
Grace Hospital 7 h 30
L'officier arriva à l'heure au rendez-vous pris avec le médecin. Le docteur Jenninks l'accueilli en personne et la pria de le suivre pour lui faire la prise de sang.
« Il faut voir comment agit le traitement ! » s'exclama-t-il en enfonçant l'aiguille dans l'avant-bras de la jeune femme.
Après avoir donné le flacon à l'infirmière, il se tourna vers sa patiente et dit :
« Votre travail…est-il vraiment dangereux ? »
Cruz sourit.
-Vous entendez quoi par…dangereux ?
-Et bien, commença le médecin, êtes vous souvent sujette au stress ?
-Je suis flic dans l'une des villes les plus chaudes du monde ! Alors, on peut dire que je suis un peu stressée….
-Il faut vous ménager ! s'exclama Jenninks.
Cruz se leva aussitôt.
-Je vais très bien !assura-t-elle
-Vous avez un cancer ! Rétorqua le médecin, en regardant la jeune femme droit dans les yeux.
-Mais vous me soignez ! N'est-ce pas ? demanda-elle calmement.
-Oui…mais il ne faut pas que vous me rendiez la tache plus difficile qu'elle ne l'est déjà mademoiselle Cruz. Evitez de prendre des risques inutiles !
-Ne vous en faites pas Docteur ! Je ne suis pas vraiment ce que l'on appel une femme d'action !
Camelot 8 h 30
Cruz arriva en retard au commissariat. Lorsqu'elle poussa la porte d'entrée, le policier chargé de l'accueil s'exclama :
« Ils sont en Briefing depuis une demie heure ! »
-Ok ! répondit Cruz en courant se changer.
Dix minutes plus tard, elle tapa à la porte de la salle. Une voix d'homme répondit :
« Entre ! »
La jeune femme pénétra dans la pièce et fut surprise lorsqu'elle s'aperçu qu'il n'y avait que Bosco. Le jeune sergent « tentait » de ranger des dossiers et gardait le regard fixé sur le bureau.
Où sont les autres ? s'étonna l'officier.
Bosco sourit et répondit du tac au tac :
-Au boulot ! Comme tout les flics de la ville.
Il leva le regard vers elle et continua :
-Sauf toi ! Tu fouttais quoi ? demanda-t-il. Ca fait trois fois cette semaine !
-J'ai aucun compte à te rendre Boscorelli! Dit Cruz en sortant de la pièce.
Le jeune homme la suivit et poursuivit :
-Tu as JUSTEMENT des comptes à me rendre Cruz !
Il la rattrapa par le poigné et l'obligea à le regardait avant de dire d'un ton ferme :
-Je suis ton supérieur !
Elle sourit d'un air sournois et répondit :
-Je vais finir par le savoir !
-Ca m'étonnerais tu vois ! Il y a un truc qui cloche et je ne suis pas au courant ! Tu ne veux pas me le dire ? Très bien ! De toute façon, j'en ai rien à fouttre, mais je ne veux pas que ça foutte la merrde dans mon planning ! J'ai été clair ?
Elle ne répondit pas mais son regard provocateur en disait long sur les répliques cinglantes qui ne demandaient qu'à être exprimée.
Bosco le remarqua et sourit de satisfaction. ELLE l'avait un peu respecté !
Il commença à partir et sans se retourner il lança :
« On part dans cinq minutes ! »
Cruz n'en cru pas ses oreilles.
-C'est une blague ? demanda-t-elle.
Bosco se retourna et répondit, la voix crispée:
-Si tu étais arrivé à l'heure, peut-être que Sullyvan ne nous aurait pas mit ensemble !
Après avoir attendu que son sergent se soit un peu éloigné, Cruz murmura :
-Quelle journée de merdde !
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Le trajet dans 55 David se déroulait dans un silence total depuis 5 bonnes minutes jusqu'à ce que Cruz ne le rompe en lançant sèchement au conducteur :
« Tu sais que tu ne m'a toujours pas dit où on allait ? »
Bosco regarda dans son rétroviseur et répondit l'air de rein :
-Tu ne me l'as pas demandé…
Cruz, d'un ton exaspéré demanda :
-OK ! Où on va Bosco ?!
Le jeune homme sourit légèrement et répondit :
-Je suis sur une affaire de deal et…
-Pour changer ! coupa Cruz.
-Et, reprit le jeune sergent sans faire attention à la remarque de son équipière, je veux interroger le frère du dealer ! On va dans un squat !
-Un squat ! Tu es sûr de vouloir aller dans un squat Bosco ? s'étonna Cruz.
Le jeune homme la questionna du regard.
Cruz sourit et reprit :
-Quand tu vas dans ce genre d'endroit Boscorelli, t'es confronté à une dure réalité !
Bosco, intéressé, demanda :
-Laquelle ?
Elle le fixa et répondit :
- Il y a tellement de gangster réunis que t'as qu'une envie c'est du coffrer tout le monde ! Seulement le problème c'est que tu te rends vite compte qu'il n'y a pas assez de place dans une seule voiture de patrouille !
Le sergent sourit et dit :
- Si on a besoin d'un peu de place, 55 Charlie est juste à deux secteurs plus loin !
Il gara la voiture dans une vielle ruelle. Ils s'assurèrent que leurs armes étaient chargées et descendirent.
Bosco fit un signe de tête en direction d'une ancienne laverie.
-C'est là ! dit-il à Cruz.
-Comment s'appel le dealer ? Je le connais peut-être. Dit la jeune femme.
-Max Rendall ! Son frère c'est Luca Rendall… tu connais ? demanda le sergent.
Maritza ne réfléchit pas une seconde et répondit :
-Non !
Cruz s'apprêtait à traverser la route quand son sergent la reteint par le bras. Elle se retourna vers lui et demanda :
-Quoi ?
Il la regarda droit dans les yeux et dit :
-Je veux un travail propre ! Sans bavure !
Cruz le fixa à son tour :
-Tu plaisantes Bosco ?! s'étonna-t-elle. On va dans un squat ! C'est bourré de criminels !
Il prit un air encore plus sévère.
-Je suis très sérieux ! assura-t-il. Je ne veux pas jouer les chaperons !
Cruz changea d'expression et devint tout autant autoritaire que son supérieur.
-Ca tombe bien Boscorelli parce que je ne veux pas être chaperonné !
-Un coup de feu et tu sors ! C'est clair Cruz ?! avertit le sergent.
La jeune femme semblait chercher une alternative. Elle s'avança vers lui et souleva un peu sa veste pour designer le pistolet du policier.
-Pourquoi t'as pris ton flingue alors ? questionna-t-elle d'un ton provocateur.
Bosco sourit et partit devant elle en lançant :
-Parce que je fais équipe avec toi ! Vaut mieux que je sois prudent !
Cruz esquissa un sourire arrogant et répondit :
-Enfoiré !
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Bosco pénétra le premier dans l'ancienne boutique. Malgré la pénombre, il vit tout de suite trois jeunes délinquants qui fumaient en fusillant le policier du regard. Bosco se dirigea lentement vers l'un d'entre eux et montra son insigne. Le garçon regarda un de ses amis et ne savait pas quoi dire. Cruz, qui venait de se positionner à côté de son sergent se mit à sourire et lança :
«T'inquiète Bony ! On est pas venu pour toi ! »
Bosco fixa tout à coup sa coéquipière. Il avait l'impression qu'elle connaissait plus de dealers que lui.
Bony jeta nerveusement sa cigarette par terre lorsqu'il se rendit compte que le policier qui était en face de lui était Maritza Cruz.
« Je…commença-t-il, je vous avez pas reconnu avec l'uniforme. »
Cruz passa devant Bosco et s'avança lentement vers l'adolescent.
-J'ai pourtant pas changé d'un poil ! Crois moi Bony ! avertit-elle la voix crispée.
Le sergent s'éclaircit la gorge pour faire comprendre à son officier qu'elle s'apprêtait à désobéir à l'ordre de ne pas provoquer les criminels du squat.
Cruz leva les yeux au ciel mais les reposa une seconde plus tard sur le jeune garçon.
« Où est Luca Rendall ? » demanda-t-elle sèchement.
Le garçon sourit en regardant ses amis.
-Luca ? Il va…il vient…. Il est pas très stable ce mec! Répondit-il d'un ton arrogant.
Cruz se tourna vers Bosco et sourit elle aussi avant de rétorquer au délinquant :
-Parce que toi t'es un exemple de fiabilité peut-être !
Bony hocha la tête.
-Non non officier ! J'ai changé je suis cline !
Bosco, qui commençait à perdre patience, s'approcha subitement du criminel et lança :
-On est pas là pour aire ta confession petit ! Alors si tu veux pas passer ta puttain de nuit au poste t'as intérêt à répondre ! Où est Rendall ?!
Bony éclata de rire avant de provoquer Bosco en le poussant .
-T'es en terrain miné Poulet ! Tu crois que ça me fait peur d'aller au poste ?! dit-il en avançant vers lui.
Cruz, qui savait parfaitement que son sergent n'aurait pas besoin d'elle, attendait sa réaction.
« On ne se sert pas d'arme ! » prévient-elle en souriant presque.
Boscorelli prit une profonde respiration avant de soulever l'adolescent par le col de son tee-shirt jusqu'à ce qu'il ne le colle violemment au mur.
Un de ses amis sortit tout à coup un pistolet qu'il s'apprêtait à pointer sur la tempe du sergent, mais celui-ci qui fut plus rapide, sortit le sien avant le dealer. Lorsque le troisième allait faire de même, Cruz se jeta sur lui et le plaqua au sol.
« Tu comptais faire quoi connnard ?! » cria-t-elle
La tension était subitement à son comble. Bosco tenait Bony d'une main et menaçait son ami de l'autre.
Le sergent approcha son visage crispé de celui de Bony et reposa nerveusement sa question :
-Où est Rendall ?!
Le visage apeuré du jeune garçon était parfaitement perceptible. Il tremblait. Lentement il dit :
-Si je vous le dis….
-T'auras des problèmes oui je sais ! coupa Bosco. Mais ça tu vois le « poulet » il en a rien à foutttre !
-Ok…ok ! cria Bony qui s'apprêtait à pleurer.
-Tu vas pas chialler ?! s'étonna brusquement Bosco.
-C'est juste que….commença l'adolescent, le frère de ce mec là…il est vraiment pas net ! Si jamais il apprend que c'est moi qui vous ai mis sur la trace de Luca il va me tuer !
-Tu…tu sais où est Max Rendall ? demanda le sergent, intéressé…
-Heu…oui ! répondit le dealer. Mais…
-Je ne dévoile pas mes indics ! assura Bosco. Déjà que j'en ai pas beaucoup, je tiens à ce qu'ils restent vivants !
Bony parut à peu près rasssuré. Dans un élan de courage il lâcha :
-Dans l'ancienne usine de Chaussure ! Dans le Queens !
Bosco sourit et rengaina son arme. Sans lâcher Bony du regard il lança :
-Beh tu vois quand tu veux ! On y va Cruz !
En sortant de la laverie, l'officier regarda son sergent avec le sourire. Bosco le remarqua.
« Ca te met dans un de ces états de chopper un indice ! »
-Allez Boscorelli ! Avoue que ça te fait la même chose.
Bosco sourit avant de demander :
-Pourquoi ils sont tous dans le Queens ?
-Les criminels ? Il y en a dans le Bronks, à Staten Island, à Manhattan…
-Ok, ok ! coupa Bosco. Je vais poser ma question différemment ! Pourquoi ils sont tous à New York ?
Cruz ne répondit pas. Elle s'était toujours posée la même question et elle n'avait jamais trouvé de réponses.
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Bosco et Cruz arrivèrent aux alentours de onze heures à Staten Island. Le jeune sergent gara 55 David devant la vieille usine. Après quelques secondes d'attente, Cruz fixa son coéquipier.
« Qu'est-ce qu'on fou ? Pourquoi on n'y va pas ? » s'étonna-t-elle.
-On attend 55 Charlie et la brigade !
Cruz sourit.
-Tu plaisantes ? demanda-t-elle. On pourrait passer devant ! Ils nous rejoindrons !
Bosco ne répondit pas ce qui agaça sa partenaire.
-Pourquoi tu réponds pas ?! Je t'ai posé une question Boscorelli !
Le sergent souffla avant de prendre la parole sur un ton autoritaire.
-Si je répond pas c'est pour nous éviter une embrouille de deux heures ! Je vais te dire « Non c'est trop risqué » tu va me répondre « T'es vraiment chiiant ! » je vais m'énerver, TU va t'énervé et on va se faire la gueulle tout le reste de la journée alors que demain rien de tout ça se semblera s'être passé !
Il y eu un petit moment de silence pendant lequel l'officier observait son sergent. Elle reprit cependant la parole.
« T'as pensé à ça durant le trajet ? » s'étonna-t-elle en se moquant un peu de lui.
Bosco regarda son rétroviseur et aperçu 55 Charlie qui arrivait. Il ouvrit la portière et en descendant il lança à sa coéquipière :
-Ca fait trois ans que j'y pense !
Cruz ne fit que très peu attention à cette remarque et se contenta de sourire un peu. Elle le suivit vers Ty et Brendan.
« Alors Sergent ! Qu'est-ce qu'on fait ? » demanda Finney.
-On attend ! lança Cruz d'un ton crispé.
Davis sourit.
-On attend quoi ? demanda-t-il à Bosco d'un air surprit.
- La brigade. répondit le jeune homme.
-Pourquoi ? demanda Ty.
-C'est plus…..prudent. dit le sergent.
-Prudent ? s'étonna Davis. Bosco si un jour on m'avait dit que tu prononcerais ce mot…
- Ils peuvent très bien être plusieurs à l'intérieur !coupa-t-il.
-Comme il pourrait être tout seul ! assura Cruz d'un ton moqueur.
-De toute façon, c'est un ordre de Sullyvan ! continua Bosco en faisant mine de ne pas avoir entendu la remarque de sa partenaire.
Cruz souffla et partit vers 55 David. Ty regarda Bosco et demanda :
« Alors ? »
-Alors quoi Davis ? reprit le sergent.
-Alors…avec Cruz ? Ca se passe bien ?
-Qu'est-ce que ça peut te fouttre ?
Brendan prit la parole.
-C'est qu'en fait…on s'est un peu inquiété !
Bosco sourit.
-Et beh t'inquiète pas ! J'maîtrise !
A ce moment précis, Cruz revint vers ses collègues et s'exclama :
-Hé Bosco ! La Brigade est là ! Tu vas enfin pouvoir faire semblant de bien faire ton job en les suivant comme un chien dans cette puttain d'usine !
-La ferme ! lança le jeune homme.
Finney se mit à rire.
-Quoi ?! demanda brusquement Bosco.
-Rien ! T'as pas vraiment l'air de maîtriser ! répondit-il .
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Camelot
Salle d'interrogatoire.
Bosco rentra dans la salle, tout sourire.
« Je n'avais jamais eu un aussi gros gibier jusqu'à aujourd'hui! Merci Max ! Tu diras aussi merci à tes amis quand vous vous retrouverez tous en taule ! » lança-t-il ironiquement.
L'homme ne répondit pas. Il le fixait sans aucune émotion apparente.
Bosco comprit tout de suite qu'il avait affaire à un dur et qu'il devrait lui aussi faire preuve d'une extrême fermeté s'il voulait en tirer quelque chose. Il s'assit en face de lui et le regarda droit dans les yeux avant de demander d'une voix clair et précise :
« Qui te fournit ? Quelle est ta marchandise ? Et à qui tu revends ?! »
Rendall sourit avant de répondre :
-Vous ne m'avez pas très bien étudiez sergent ! Il faut que ce soit moi qui vous informe de toutes ces choses !
-Si je t'ai pas étudiez connnard c'est parce que t'en vaux pas la peine ! assura Bosco, tendue. Ce qui m'intéresse à moi c'est ceux qui sont au dessus de toi et qui dirige le réseau !
-Quelle prétention sergent ! remarqua Rendall. Vous voulez le mérite de boucler les plus grands !
-Ouai beh je suis prétentieux ça tombe bien !
-Vous prenez des risques ! renchérit le dealer.
-ça aussi je le fait souvent ! assura Bosco.
-Moi je déteste ça ! dit calmement Rendall.
-C'est pourtant ce que tu dois faire tout de suite !
-Je n'en ai aucune envie ! fit le malfaiteur.
Bosco soupira et se leva.
-Très bien ! dit-il.
Rendall parût surprit.
-Vous…vous n'insistez pas ? demanda le dealer.
-Pourquoi ? demanda Bosco. Tu comptes me dire quelque chose ?
-Non. Répondit Rendall, déçu de la durée qu'on apportait à son interrogatoire.
Bosco posa ses poings sur la table et fixa le criminel. Calmement il dit :
-Ce réseau je le démantèlerais avec ou sans ton aide ! Le tribunal aurait certainement prit en compte ta collaboration ! Alors c'est dommage pour toi, et plutôt bien pour moi ! C'est vrai, je vais rentrer chez moi après avoir coffret un dealer, pendant que toi tu ira direct dans ta nouvelle chambre grillagée !
Il sourit une dernière fois et se dirigea vers la porte. Le sergent alla directement derrière le miroir sans tin où l'attendait Cruz.
Les bras croisés, elle lui dit :
-Comment tu fais pour être aussi….calme ?
-Une nouvelle technique !répondit-il.
Il fixa le criminel et attendit.
-Il transpire ! remarqua le sergent.
-On s'en fou ! dit Cruz. Te la joues as psy ! Va lui en fouttre une qu'on en finisse !
-Attends un peu ! dit doucement Bosco.
-Attendre quoi ?! Ce coon ne va rien te cracher Bosco ! Menace le un peu ! insista-t-elle.
-Yokas fait souvent ça ! Et ça marche ! assura-t-il sans lâcher le criminel des yeux.
Il y eu un petit moment de silence avant que Cruz ne reprenne la parole doucement mais sèchement :
-Toi et moi on est loin d'être des Yokas !
Bosco tourna son regard vers Cruz. Elle venait de l'associer à lui et bizarrement, il ne trouvait rien à redire. Il la regarda un peu jusqu'à ce qu'une voix ne l'interrompe :
« Sergent ! J'ai changé d'avis ! C'est d'accord»
Bosco sourit et ouvrit la porte. Avant de sortir, il se tourna vers sa coéquipière et dit ;
« Ca marche ! Mais je ferais pas ça tous les jours ! »
Cruz, qui fixait le criminel répondit :
« Moi je n'essayerais même pas ! »