C'était Lundi après-midi et Cruz faisait équipe avec London. New York était plongé dans un épais brouillard et un froid violent. Les deux agents marchaient le long d'un boulevard après s'être acheté un café. La ville tout entière était plongée dans une ambiance festive. C'était Halloween et des citrouilles semblaient avoir envahi toutes les rues. Des enfants couraient de magasins en magasins, suivit de près par leurs parents pour trouver un costume adéquat. Les deux policiers ne faisaient presque pas attention à ce spectacle, et ne semblaient pas concernés par l'euphorie collective.
London avait prit froid et se plaignait du climat de l'est des états unis.
« C'est pas normal ! » S'exclama-t-elle.
-On est à la fin du moi d'octobre London ! C'est la Californie qui n'est pas normale ! répondit Cruz.
-Ca ne va pas recommencer ! lança Elisa. Vous n'allez pas encore critiquer la plus belle région des états unis ?
Cruz sourit.
-Tu critiques l'est, je critique l'ouest ! Ca marche comme ça !
-C'est ridicule ! Ma petite sœur est probablement entrain de surfer pendant que moi je me drogue au café bouillant !
Cruz ne répondit pas. Elle regarda une vitrine où étaient entreposés des citrouilles et des masques de sorcière.
London le remarqua.
-C'est tranquille les soirs d'halloween ?? demanda-t-elle doucement.
Maritza tourna son regard vers elle et dit :
-On t'a donné ta soirée London ?
-Non. Répondit la jeune femme.
-Alors tu as ta réponse ! fit Cruz.
-Vous….vous avez déjà eu de gosses affaires pendant cette période ?
Cruz sourit.
-Non, répondit-elle. C'est justement ça le problème !
Elisa s'arrêta de marcher et demanda l'air surpris :
-Que voulez-vous dire par là ?
Maritza se tourna vers son équipière et répondit :
-Ce soir des petites vieilles appelleront la centrale parce qu'on aura mit des pétards dans leur boîte aux lettres ! Du coup question action c'est plutôt basique !
London baissa la tête et bu son café. Une fois terminé elle lança :
-Je n'ai jamais aimé Halloween ! Tous ces enfants qui hurlent : « Des bonbons ou un sort ! » c'est….le début du chantage...de la délinquance !
-T'es sûre que t'exagère pas un peu ? fit Maritza, surprise.
-Non ! assura Elisa. Un sort…c'est une menace ! Ca ressemble étrangement au « Files mi ton fric ou j'te dépouille ! »
Cruz se mit à sourire.
-« Ou j'te dépouille » ? dit-t-elle d'un air moqueur.
-Oui…fit Elisa. Ils ne disent pas ça ?
-En Californie, peut-être. répondit Cruz sur le même ton. Mais ici, ça donne plutôt dans le « ou je te plante ! » ou alors le « ou j'te défonce ! » .
-Bref, ça ressemble à « ou j'te jette un sort ! » renchérie London.
-Si tu le dis ! fit Maritza.
Elles se dirigèrent vers la voiture.
-Moi je déteste vraiment cette fête ! Dit Cruz. Mais pas pour les même raisons que toi ! Je pige pas le délire de laisser ses mômes seuls dans les rues en pleine nuit alors qu'en temps normal on leur tient la main pour traverser la route !
Elles rentrèrent dans 55 Dany.
-Il y a donc des risques pour les enfants constata London ! Ca ne sera peut-être pas si calme que ça ce soir !
Cruz démarra la voiture et rétorqua :
-J'espère qu'il n'y aura aucune bavure !
Il y eu un long moment de silence pendant lequel les deux officiers semblaient penser au pire. London reprit la parole sur un ton angoissé.
-C'est vrai pour Central Park ?
Cruz questionna son équipière du regard.
-Il paraît….continua Elisa, qu'il se passe des choses pas claires le soir d'Halloween…
Maritza regarda dans son rétroviseur et prit un virage en répondant :
-C'est centrale Park London ! Il s'y passe toujours des trucs bizarres ! C'est le terrain de jeu des dealers, des voleurs, des gangs…
-Mais à Halloween….
Cruz sourit et coupa sa jeune coéquipière.
-Ne t'attends pas à voir un tueur en série! On est pas dans un mauvais film des années 70!
-On ira là bas ce soir ? demanda Elisa.
Cruz remarqua la peur enfantine de sa partenaire et répondit calmement :
-Bosco et Monroe couvrent déjà le secteur ! Il pense qu'un dealer qu'il recherche serait dans les parages et profiterait de la fête pour un échange pas net ! Toi et moi on va juste dans les rues !
-Bien…fit London, un peu rassurée.
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La jeune femme sortait de sa douche. Elle marcha sur son tapi et se dirigea vers son peignoir. Elle déposa ensuite ses pieds nus sur le carrelage glacial et alla dans sa cuisine, pour se faire un thé chaud. Elle profita du temps que la bouilloire lui accordait pour se mettre face à un miroir et positionner sa perruque. Ce soir, elle se sentait très affaibli. Elle devait se rendre à Camelot aux alentours de vingt heures et il était dix huit heures. En regardant son visage, elle se mit cependant à sourire.
Cruz ne savait pas pourquoi elle souriait. Elle supposait que c'était à cause de la nervosité. Elle ne voulait pas craquer. Pas encore. Elle était pourtant seule. Elle aurait pu s'énerver une fois de plus, ou pleurer encore un peu…mais non. Il ne fallait pas. Il fallait rester forte. Elle prit une brosse et la passa doucement dans sa perruque. En brossant elle se mit à réfléchir. Elle réfléchit une énième fois au fait qu'elle soit encore en vie. Cruz savait que ça n'était pas par hasard. Bien sure Bosco l'avait sauvé mais la jeune femme avait en tête une toute autre version. Ca n'était pas terminé. Sa « bataille » à NY n'était pas finie. Elle récupèrerait son job, elle récupèrerait sa bonne santé…et peut-être qui sait, récupérerait-t-elle une nouvelle vie… Elle sourit encore. « J'ai vécu pire » pensa-t-elle…. « j'ai vécu pire »…..
Camelot. 20h05
Salle de Briefing
Bosco n'arriva pas en retard en Briefing mais tout de même le dernier. Il s'excusa d'un geste de tête envers Sully. Il s'assit sur le bureau, près de son Lieutenant et regarda les officiers.
Davis et Finney attendaient patiemment les ordres de leur supérieur. Monroe et London bavardaient et riaient un peu ensemble. Cruz, elle avait les yeux perdu dans le vide et semblait captivé par autre chose que par le briefing. Ce moment d'égarement fut brutalement interrompu par un énorme :
« Cruz ! ». C'était Sully. Il avait remarqué le manque d'attention de ses officiers et était à bout de nerf. Cruz « paraissait » une proie facile pour donner un exemple d'autorité. Sully avait vu qu'elle ne suivait pas ses propos et le lui fit remarqué en s'énervant brusquement .
Cruz bouillonnait. Tout le monde attendait sa réaction. Bosco s'était levé et regardait la scène avec beaucoup d'attention. London lançait un regard insistant à sa coéquipière pour tenter de la calmer. Comment avait-il osé ? Lui crier dessus devant tous ses collègues ! Elle devinait une mise à l'épreuve. Elle prit une profonde respiration et laissa paraître un sourire étrangement calme, presque moqueur sur son visage avant de dire lentement :
« Désolé…lieutenant. »
Bosco sourit d'étonnement et London de satisfaction. Sa coéquipière tête brûlée aurait-elle prit de sages initiatives ?
Sullyvan ne savait quoi répondre. Il se contenta d'acquiescer d'un geste de tête maladroit et retourna vers le bureau.
« Bien, dit-il une fois que tout le monde fut calmé. Ce soir est une soirée un peu particulière. Une sorte d'avant goût de Thanksgiving et de Noël ! Comme vous le savez vous allez avoir affaire à des mômes en furies, et des adolescents débiles qui vont faire pas mal de blagues ! Vous serez tenté de négliger des petits détails, quand une énième grand-mère vous contactera parce qu'elle croira être en danger de mort, alors qu'un pétard s'était malencontreusement glissé dans sa boîte au lettre ! Mais sachez que les criminels se servent de ça ! Ils savent que la police est très sollicitée et qu'elle a beaucoup à faire en cette période ! La ville compte sur votre uniforme ! Les enfants compte sur votre attention ! Joyeux Halloween ! »
55 David.
Bosco sifflait en conduisant tandis que Monroe le regardait l'air surpris.
« Qu'est-ce que t'as ce soir ? » demanda la jeune femme.
Bosco sourit.
-Les Giants ont gagné ! 34 à 22 ! Les Ravens sont vraiment des abruti ! répondit-il d'un ton euphorique.
Monroe continuait à fixer son coéquipier.
-Quoi ? demanda Bosco, toujours en souriant.
-Rien ! répondit Sacha. C'est juste que je ne savais pas que tu parlais chinois !
Le sergent n'en cru pas ses oreilles.
-Les Giants ! Ca ne te dit vraiment rien ?
-C'est…du baseball ? tenta Monroe.
Une expression étrange prit possession du visage du sergent. Le jeune homme se demandait en effet s'il devait rire ou s'énerver. Il choisit cependant la deuxième solution.
-BASEBALL ? s'exclama-t-il.
Mouroe éclata de rire.
-Je ne sais pas Bosco ! Je te l'ai dis !
-Ok ok ! Je vais te faire un cours ! C'est urgent !
-Bosco…commença Monroe qui n'avait aucune envi d'entendre parler de sport.
-Les New York Giants c'est ce qu'on appel une franchise de la ligue nationnal de FOOTBALL ! et pas de Baseball ! Tu connais la différence Monroe ?
La jeune femme sourit.
-Oui, répondit-elle. J'ai des BASES !
-La franchise a été fondé en 1925. Les Giants ont remporté deux super Bowl en janvier 87 super match et en janvier 91, qui reste mon préféré ! Avant la mise en place de ce magnifique championnat qu'est le super Bowl, les Giants ont gagné 4 fois la ligue national ! En 1927, en 1934, en 1938 et en 1956 !
Sacha regardait son équipier d'un air admiratif avant de lancer :
-Ca devait te plaire les cours d'histoire au lycée !
Bosco tourna son regard vers Sacha et rétorqua l'air de rien :
-J'te parle de foot et tu me parle d'histoire ! Pourquoi tu fais ça Monroe ?! Tu me gâche tout mon plaisir !
La jeune femme éclata de rire.
-Je constate simplement que tu m'a l'aire de t'y connaître, c'est tout !
Un court moment de silence s'installa avant que Bosco ne reprenne la parole.
-C'est juste que…que si j'étais pas devenu flic, ça m'aurait bien tenté de finir chez les Giants ! confia le jeune homme.
-Pourquoi t'as jamais essayé d'y entrer ? demanda Sacha en souriant un peu.
Il y eu une seconde de silence et le sergent répondit :
-Parce que j'ai toujours voulu être flic !
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21h10
La soirée s'annonçait agitée. La centrale recevait des appel en tout genre de personnes importunées par des farces. 55 Dany et 55 Charlie allaient de maison en maison pour rassurer les habitants et faire la morale aux adolescents. Cruz et London avaient été appelé à venir d'urgence chez les McArtur pour régler le compte de jeunes garçon prit sur le fait. London s'en donnait à cœur joie :
« N'avez-vous aucun scrupule ? » demanda-t-elle aux garçons en le pointant du doigt tandis que Cruz observait la scène près des plaignants.
-C'était juste une blague ! rétorqua l'un d'entre eux.
-Une blague ? poursuivit Elisa ébahit. Parce que tu trouves ça drôle de lancer des œufs sur les portes d'habitants respectables et de taguer leurs murs ?
-Tout le monde fait ça ! répondit-t-il en souriant.
-Ca n'est pas une excuse jeune homme ! rétorqua l'officier.
-On cherche pas d'excuse ! répondit un autre garçon qui était resté silencieux jusqu là.
Elisa tourna son regard vers lui. Lorsque Cruz vit que sa partenaire bouillonnait de lui faire la morale du siècle, elle prit la parole à sa place. Elle se positionna face au jeune et lui demanda d'un ton froid.
-A oui ? Et tu cherches quoi exactement ? Les emm.erdes ?
-Non ! On s'amusait c'est tout !
Cruz sourit d'un air mesquin et rétorqua :
-Tu t'amusais ! Et tu crois que ça les amuse les gens de se lever à six heure du mat' pour nettoyer tes connneries ?
Les quatre garçon éclatèrent de rire, ce qui énerva Cruz. London s'en aperçu et dit calmement :
« Calmez vous. Respirez un bon coup et… »
- Vous voulez passer la nuit en cellule ? demanda nerveusement Cruz en coupant sa partenaire.
Ils s'arrêtèrent tous de rire et se regardèrent avant de fixer l'officier. L‘un d'entre eux prit timidement la parole.
-Vous pouvez pas…on est mineurs….
Cruz sourit.
-Qu'est-ce t'en sais ? demanda-t-elle. T'as lu la constitution ?
-Heu…non…mais
-Mais quoi ?! demanda Maritza en s'approchant lentement du groupe. Ecoutez moi bien les mômes parce que vous n'avez pas l'air de savoir à qui vous avez affaire ! Je fais partit de ce clan très fermé de flic, qui peuvent prétendre avoir arrêté suffisamment de mecs dans une carrière, pour ne plus les compter depuis longtemps! Ces mecs là c‘était des dur ! Des caïds ! Rien à voir avec une petite troupe de gosses de treize ans chatouillés par les hormones !
Elle n'était plus qu'à quelque centimètre d'eux et les fixait tour à tour dans les yeux.
…….Alors, continua-t-elle. S'il me prenait l'envi soudaine de vous emmener avec moi pour vous coffret juste une nuit, je ne m'en priverais pas ! J'ai été clair ?!
Les quatre garçons transpiraient à vue d'œil. Aucun ne trouvaient de réponse à cette menace.
Cruz sourit et dit :
-J'ai rien entendu.
En cœur ils s'exclamèrent :
-Oui m'dam !
Satisfaite, elle les regarda et lança :
-Bonne soirée ! Et vu comment vous êtes partit dans la vie, on se dit à dans quelque années !
London suivit sa coéquipière. Une fois dans la voiture, elle ne pu s'empêcher de sourire
« On les reverra sans doute ! Ca c'est certain! Je vois bien celui de droite vendeur de came ! »remarqua-t-elle.
La jeune femme ne répondit pas. Elle se contenta de démarrer la voiture.
55 David
Bosco et Monroe venaient de procéder à l'arrestation d'un jeune dealer prénommé Scott Moralez. Le délinquant se tenait à l'arrière de 55 David et commençait sérieusement à énerver Bosco.
« Vous avez un sérieux problème, vous les flics de NY ! »
-La ferme ! prévient Sacha qui sentait bouillonner son partenaire alors qu'il jetait de plus en plus de regards incendiaires dans son rétroviseur.
-Non mais c'est vrai quoi ! reprit néanmoins le garçon. Je faisais une ballade dans Centrale Park, là je rencontre des amis, et une fois qu'on est en groupe, on m'arrête ! Vous pensiez que j'allais faire quoi ? Leur vendre de la drogue ? Ils ont douze ans !
Sacha se retourna.
-Justement ! Ne nous oblige pas à te demander ce que tu foutais la nuit tombé avec une bande de gamin dans C.P !
Il ne répondit pas. Il garda le silence pendant deux petites minutes jusqu'à ce qu'il recommence à plaider sa cause.
-Vous savez quel est votre problème ?
-On t'as demandé de te la fermer ! s'exclama Monroe !
-C'est mon nom de famille ! Je suis d'origine mexicaine et ça les flics de NY ils supportent pas !
-Et c'est repartit ! dit Sacha.
-Moralez ! C'est mon nom ! Il vous dérange ?......rien à fouttre ! De toute façon…
Le délinquant vu subitement stoppé ! Bosco venait de freiner brusquement et la tête du prisonnier s'écrasa contre la grille !
-Tien un gaufrier! constata Monroe. Ca faisait longtemps!
Bosco arrêta la voiture et positionna son rétroviseur de manière à voir les yeux de Moralez.
-Il y a un truc que t'as pas l'air d'avoir pigé connnard! Dit le sergent à bout de nerf. Tout à l'heure quand je t'ai dis que t'avais le droit de garder le silence, c'était plus un ordre pour éviter que tu nous fasse chiier plutôt que pour me la jouer flic réglo! MON problème abruti c'est pas que tu t'appel Moralez, honnêtement ça j'en ai rien à fouttre ! Mon problème c'est que des déchets comme toi à NY il y en a des milliers et que je suis obligé de me les farcir tous les jours et d'entendre tous les jours les mêmes excuses bidons ! Alors un conseil ! Si tu veux pas payer pour tout tes potes tu ferme ta gueulle jusqu'au commissariat ! J'ai été clair ?!
Le garçon gardait toujours la main sur son visage depuis « le gaufrier ». Il osait à peine croiser le regard du policier en colère dans le rétroviseur.
Le silence du criminel fut prit pour un acquiescement et Bosco redémarra 55 David.
Quelques minutes plus tard, Monroe, qui remarqua que son coéquuipier était toujours énerver, tenta une approche subtile pour lui redonner le moral.
-Ton équipe de baseball a gagné Bosco! dit-elle avec le sourire.
Le jeune homme ne la regarda pas mais sourit à son tour avant de préciser clairement:
-FOOTBALL Monroe! Football!
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22h00
Bosco n'avait pas eu de mal à avoir des informations du dealer. La soirée n'était pourtant pas finit. Il savait qu'il avait encore une chance de coincer des criminels dans Centrale Park. Sully lui avait donc donné carte blanche pour « bien finir » sa soirée.
55 David.
« Tu sais Bosco, dit Monroe au conducteur, en cette belle période de fête, on aurait pu jouer les flics normaux et aller surveiller les rues ! »
Bosco sourit.
-T'as peur de centrale Park Monroe ? demanda le jeune homme.
-Peur ? Moi ? n'importe quoi ! C'est juste que pour une fois j'avais envi de passer une soirée tranquille !répondit l'officier.
-Dans ce cas, il ne fallait pas faire équipe avec moi ! Je suis sergent maintenant ! Ca ne me branche plus de courir après des gamins qui ont volé une sucette dans une épicerie !
Monroe n'en cru pas ses oreilles.
-Ca ne te branche plus de….courir ? Tu te sens bien ? demanda-t-elle.
-Après des gamins ! assura le sergent. Juste après des gamins !
55 Dany.
Cruz conduisait tout en écoutant sa coéquipière.
« C'est bientôt Thanksgiving ! dit-elle. Je voudrais que ma famille vienne me rendre visite à NY ! Que ferez-vous vous ? »
-J'en sais rien ! répondit-elle doucement.
-Vous n'allez pas voir votre famille ? demanda l'officier, l'air de rien.
Cruz tourna lentement son regard vers sa partenaire. C'est à ce moment précis que la jeune femme se rendit compte que London ne la connaissait pas. Une famille ! Cela faisait longtemps que Maritza Cruz avait perdu le sens de ce mot !
-Je…je ne crois pas. De toute façon je n'aime pas beaucoup Thanskgiving ! dit-elle d'une voix un peu tremblante.
-Vous préférez Noël ? demanda Elisa, souriant en pensant à ce moment de l'année.
Cruz regarda la route et rétorqua d'un ton sec :
-En fait, je crois que j'aime pas les fêtes en générale !
«Appel à toutes les unités, une agression a lieu dans Centrale Park ! Un appel anonyme a été reçut ! Des témoins ont entendu des cris au sud ouest du parc ! »
«London se munit de la radio.
« 55 Dany à Centrale ! Nous allons sur les lieux ! »
Centrale Park 22h30
Il faisait nuit et même la lune n'offrait aucune lumière. Cruz et London descendirent en courant de la voiture. Des cris stridents les dirigèrent vers les toilettes du parc. Arrivé près du petit bâtiment, Maritza s'arrêta, net. Une sensation de déjà vu, une brise du soir déjà ressentit…….
London n'arrivait pas à ouvrir la porte. Cruz prit les devant et tira une balle pour faire sauter la serrure.
Une silhouette corpulente sortit des toilettes et projeta Cruz à terre. London tentait de le retenir quand tout à coup il lui planta violemment un coup de couteau dans l'estomac !
« Non !!! » Criait Cruz tandis que le malfaiteur s'enfuyait.
La jeune femme se précipita vers sa coéquipière. Elle se mit à genoux au dessus d'elle et lui prit la main.
-T'endors pas London ! C'est clair ? dit-elle sèchement mais nerveusement.
Elle ouvrit la fermeture éclaire du blouson de sa partenaire et toucha sa blessure ce qui fit gémir Elisa.
-Ca a l'air profond ! constata Maritza.
-Cruz …..La victime, remarqua London, la voix saccadé.
Maritza leva les yeux et vit une jeune femme à moitié déshabillée et en larme sortir du bâtiment.
Elle se leva et s'approcha d'elle. Instinctivement, elle mit son bras autour de son épaule et l'entraîna lentement vers London.
« Comment vous sentez vous ? Vous êtes blessé ? » demanda Maritza à la victime.
La femme hocha la tête.
-Ok ! fit Cruz.
Elle prit sa radio.
« 55 Dany à Centrale on a besoin d'une ambulance d'urgence au sud ouest du park ! Un agent gravement blessée ainsi qu'une victime d'une agression sont sur les lieux ! »
« Centrale à 55 Dany, on vous envoie tout de suite une ambulance ! »
Cruz respira un bon coup et reprit la main de London.
« Ca va ? » lui demanda-t-elle.
-Oui ! répondit l'officier.
Cruz retira son blouson qu'elle déposa sur les épaules de la victime.
-Cruz ! dit London. Il y a peut-être une chance de le rattraper !
-Il est hors de question que je vous laisse ici toutes seules ! rétorqua Maritza.
-Je suis là dit faiblement London. L'ambulance arrive dans 5 minutes et j'ai une arme ! C'est peut-être…. Notre unique chance de l'avoir !
-Arrêtez le je vous en pris. Dit la victime en pleurant.
Cruz regarda son équipière.
-Voilà une arme ! dit-elle en donnant un pistolet à la victime. Servez-vous en en cas d'urgence ! L'ambulance ne va pas tardez !
-Bonne…chance Cruz ! fit London.
La jeune femme se leva et se mit à courir vite…très vite….
Le rêve ! Maritza comprenait maintenant ce sentiment de déjà vu.
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Elle courait dans cet endroit sombre qui lui paraissait inconnu. Sa coéquipière était à terre et elle était une fois de plus seule contre le crime.
IL courait vite, très vite. La respiration hattelante il se disait « Elle est seule ! Son unique force est son arme ».
« Arrêtes toi enfoiré ! » cria-t-elle.
Elle ne pouvait pas tirer. Il était trop loin. Elle tenta donc d'accélérer.
Tous ces efforts semblaient lui arracher le cœur. Ses jambes lui paraissaient lourdes et elle tenait le pistolet dans sa main droite maintenant tremblante. Mais elle le tenait…et elle continuait à courir.
« Ce rêve » pensa-t-elle. Comment s'était-il vraiment terminé ? Allait-elle attraper le malfaiteur ou bien allait-il se transformer en luciole gigantesque avant de s'envoler ? Cette frontière entre le réel et l'imaginaire lui semblait tout à coup si floue. La faiblesse physique n'était donc plus la seule défaillance qu'elle semblait ressentir.
Quel était le sens de cette course ?! Pourquoi cette course avait-elle plus d'importance pour Maritza Cruz que sa propre vie ?!
Elle se sentait comme bouillant de l'intérieur. Cruz savait que sa maladie l'empêcherait de faire des efforts importants. Mais London, elle, ne le savait pas. La victime, elle non plus n'était pas au courant lorsqu'elle supplia l'officier de lui rendre justice ! Maritza ne s'était donc pas posé la moindre question ! Il FALLAIT qu'elle l'attrape ! Peut importe sa souffrance ! Peu importe le fait qu'elle soit seule en pleine nuit avec ce qui semblait être un violeur !
Des larmes coulèrent de ses yeux tant la douleur devenait de plus en plus insupportable !
C'est là. C'est à ce moment précis que Cruz su que si elle s'arrêtait de courir, ça en serait terminé ! Elle tomberait et elle ne pourrait plus se relever. Ses membres n'obéissaient donc qu'à un seul ordre : la poursuite.
Le criminel devenait de plus en plus net….étrangement net. Une lueur semblait émaner de lui. Tout son corps était entouré d'une lumière intense….qui grandissait…et grandissait…
Cruz s'arrêta net devant cette image qui lui paraissait surréaliste.
Tout à coup, ses jambes flagellèrent. Elle posa la main gauche sur le tronc d'un arbre pour s'empêcher de tomber.
Elle continua de regarder la scène. L'homme leva les deux mains. Maritza entendit une sorte de musique…des voix… des murmures….et aperçut une silhouette qui s'avançait d'un pas pressant vers elle. Elle eu à peine le temps de dire doucement :
« Bosco… », avant qu'elle ne tombe à terre ne s'évanouisse.
Le sergent s'agenouilla brusquement près d'elle et regarda les mains de la jeune femme. Il constata avec terreur qu'elles étaient maculées de sang. Il se dépêcha de chercher une quelconque blessure. Lorsqu'il se rendit compte que Cruz n'était pas blessée il fut à peine soulager car elle était quand même inconsciente.
« 55 David à Centrale un agent à terre au sud est de Centrale Park ! »
« Centrale à 55 David, on vous envoi une ambulance »
Monroe mit le criminel dans la voiture avant de se précipiter vers ses collègues.
« Au mon Dieu ! Cruz ! » dit-elle en s'agenouillant.
-Je comprends pas ! s'exclama Bosco, nerveux. Elle est pas blessée !
-A qui est ce sang ? demanda Sacha en désignant les tâche présentes sur les mains de l'officier.
-Probablement à London ! dit le sergent. Sinon, Cruz ne serait pas seule !
-C'est sûrement grave ! déduit Sacha. Il n'y a peut-être personne avec elle!
-Cruz ne l‘aurait pas laissée seule ! A l'heure qu'il est, London doit être à la Pitié !
Il y eu un petit moment de silence avant que Monroe ne demande timidement.
-Tu es sur qu'il n'y a aucune…blessure ?
-Certain ! Puttain je pige rien !
Monroe elle, savait ce dont il était question. Elle savait aussi que Maritza Cruz ne pouvait désormais plus cacher son secret. Restait à savoir comment Bosco réagirait à cette annonce.
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Carlos plaça Cruz dans l'ambulance.
« Qu'est-ce qu'elle a ? » demanda impatiemment Bosco.
-Impossible de le savoir. Répondit Nieto. Elle est inconsciente et il n'y a aucun signe apparent de choc ou de blessure externe.
-Et t'as fais des études pour me sortir ça ? rétorqua nerveusement le sergent.
Carlos ne répondit pas et demanda à Grace de monter à l'arrière avec l'officier pendant qu'il conduirait.
Bosco le suivit jusqu'à la portière.
-Ecoutes ! lui dit l'ambulancier. On l'emmène d'urgence à la Pitié et si on a du nouveau on te contactera !
Bosco baisa la tête.
-Ok. Dit-il doucement et sur un ton résigné.
55 David. 23h40
Bosco ne conduisait pas. Il regardait les gens rires et s'amuser à l'extérieur pendant que lui ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. « Pourquoi ? » se demandait-il. Pour qui était-il inquiet ? Se faisait-il du soucie pour ses officiers ou se faisait-il du soucie pour Cruz ? Et si c'était le cas, était-il maso ?
Maritza Cruz. Personnage profondément meurtri par des expériences douloureuses n'était peut-être plus « récupérable » sur le plan émotionnel et Bosco était sans doute plus sensible qu'elle. Dans quoi s'embarquait-il en pensant à elle de cette façon ?
Tout avait changeait depuis le jour où il avait du lui sauver la vie. Bosco n'avait jamais comprit le fait que certaines personnes puissent en arriver à se suicider. Pour lui, c'était un signe de faiblesse. Laisser la vie où elle est, en prenant la décision de ne plus en faire partie. Faire un acte engendrant une souffrance physique pour soi-même et un tourment moral pour les autres était avant tout synonyme de folie et d'égoïsme. Seules des personnes lâches, et sans cœur étaient capable de commettre un tel acte. Et si Bosco avait bien voulu croire durant quelques années que Cruz avait un cœur aussi dur et glacial qu'une pierre, il ne l'avait jamais associé à la lâcheté.
Bosco s'interdisait de penser à Cruz de cette façon. Cette femme, l'avait trop fait souffrir lui et les gens qu'il aimait. Faith mais aussi Mickey avait fait les frais de son impitoyable sens du devoir et de justice.
Pourquoi alors, se sentait-il si proche d'elle ? Il y avait une explication logique, selon lui à cet élan de préoccupation. D'après sa mère, Bosco se saurait toujours inquiéter pour les gens en difficultés. Peut-être n'était-ce là que de la compassion…et rien de plus…
Il essayait en tout cas de s'en persuader.
« J'espère qu'elles vont bien… » murmura subitement Monroe.
Sacha venait d'extirper son partenaire de sa profonde réflexion.
-Je suis très inquiète pour London ! ajouta-elle.
-Grace nous a dit qu'on l'avait déjà emmené à la Pitié…répondit Bosco. Elle va s'en sortir. Elle était consciente quand….
Bosco s'interrompit et baissa la tête.
-On…ne sait pas ce qu'a Cruz . Tenta Monroe pour rassurer un peu son coéquipier qu'elle sentait tendu. Ca n'est peut-être pas grave….
Le ton de sa voix sonnait faux et Bosco le remarqua. Il ne savait pas qu'on lui cachait certains faits, mais il sentait que Sacha essayait de le tranquilliser…et rien de plus. Il pensait justement que, comme lui elle n'en savait pas plus sur l'état de santé de Cruz, mais devinait simplement, un problème plus sérieux.
Lorsque Sacha s'arrêta au feu rouge, elle fixa une bande de bambin qui traversaient la rue, seuls, en riant. Ces enfants ne savaient pas. Ils ne savaient pas qu'ils se trouvaient dans une des ville les plus inquiétante du monde la nuit tombée, ils ne savaient pas non plus que derrière un masque de loup Garou ou de sorcière pouvait se cacher un meurtrier, un violeur…un pédophile.
Pour eux, la nuit était claire et le reste l'était aussi. C‘était Halloween et il fallait rire et manger des sucreries. Il fallait oublier les recommandations rébarbatives des parents en parlant aux inconnus et en allant un peu trop loin de chez eux.
Tant d'inquiétude pour « ceux qui savaient. »
-Quel monde leur offrons nous Bosco ? demanda doucement Monroe en les fixant.
Le jeune homme, qui suivait lui aussi du regard ce joyeux petit groupe répondit à mi-voix :
-J'aimerais m'excuser d'avance de le leur laisser…..