- Episode 10 -
"The next day"

 

Il était 15h lorsque Cruz pénétra dans les vestiaires. Le pas lourd et le visage sévère, elle se dirigea lentement vers un banc ou elle se laissa tomber. Elle croisa ensuite le regard de Monroe qui vint s'asseoir près d'elle.
« Salut » dit-elle  
-Salut, répondit Cruz en se levant vers son casier.
-Ty m'a raconté pour hier…..dit tristement Sacha.
Cruz ne se retourna pas mais baissa la tête.
-C'était un vrai massacre…balbutia l'officier.
-Il paraît…..
Cruz se retourna lentement vers Monroe après avoir déposer sa veste dans son casier et dit :
-Il y a eu pas mal de mort…..
-Une vingtaine… précisa Sacha.
Maritza acquiesça d'un signe de tête et se remit dos à sa collègue.
-Comment va London ? demanda Monroe.
-Je l'ai appelé ce matin mais elle n'a pas répondu…dit Cruz en mettant son gilet.  
-Ca a dû lui faire un choque….elle est si jeune. en déduisit Sacha.
Maritza s'arrêta net et répondit doucement :
-Hier, une fois rentré à Camelot…elle a foncé dans les vestiaires et elle a vomis…
Un petit silence s'installa entre les deux femmes jusqu'à ce que Maritza ne reprenne la parole.  
-Si ça ne tenait qu'à moi, les officier de son âge resteraient à l'accueil !
  Monroe sourit et rétorqua :
-Jusqu'à ce qu'on les juge assez mature et qu'on les lâche dans la réalité sans aucun apprentissage. Je pense que ce serait plus difficile pour eux…
Cruz se retourna et en regardant le sol elle dit :
-Sans doute.
La porte des vestiaires fut poussée par Bosco et London. Les deux jeunes gens semblaient entretenir une conversation sérieuse. Ils s'arrêtèrent de parler lorsqu'ils s'avancèrent vers leurs coéquipiers respectifs.  
« Comment tu vas ? » demanda Maritza en regardant sa partenaire.
-Mieux qu'hier…
Cruz acquiesça d'un signe de tête et se tourna vers son casier.  
-Et toi ? lui demanda Bosco. Ça va ?
-Ca peut aller. Répondit brièvement Maritza sans le regarder.
Bosco alla s'asseoir près de Monroe pour lui dire ce qu'il ferait aujourd'hui. Elisa profita du fait qu'il soit partit pour dire doucement à sa partenaire :
-Je suis allé voir Mr. Anderson à l'hôpital.  
Maritza fronça les sourcils.
-Qui ? demanda-t-elle en chargeant son arme.
-Marc Anderson précisa London. L'artiste.
Cruz s'arrêta net et fusilla sa coéquipière du regard avant de demander :
-Pourquoi ?!
-Je…je crois que j'en ai eu besoin. Je lui en voulais trop…
Maritza posa son arme et regarda Elisa de manière plus insistante.
-Tu sais que c'est normal au moins ?! Ce mec a tué des gens !
London hocha la tête.
-Pas intentionnellement !
Maritza haussa le ton.
-On ne l'a pas obligé à se coucher en plein milieu d'une route London !
Bosco et Monroe se levèrent et allèrent près de leurs deux collègues.  
Les yeux bleus d'Elisa se chargèrent d'indignation.
-Il n'a jamais voulu tuer qui que ce soit ! s'exclama-t-elle. Et aujourd'hui il devra vivre avec une conscience pleine de remords !
-Qu'il soit au moins satisfait d'être en vie ! rétorqua Cruz. Si ça n'avait tenu que de moi….    
-Je sais tout ça ! cria Elisa les larmes aux yeux. Si ça n'avait tenu que de vous il serait déjà mort ! Seulement moi je ne suis pas comme vous !
Cruz fit un sourire crispé et dit doucement d'un air provocateur :
-T'es sûre de ça ? Tu es allé à cet hôpital parce que tu lui en voulais trop !  
-Justement ! rétorqua London. Dès que j'ai sentis que je lui voulais du mal, j'ai tout tentais pour comprendre pourquoi !
-Et t'as compris ?
-Oui ! répondit Elisa. J'ai manqué d'objectivité ! J'ai vu trop d'horreur hier et le fait de dire que c'est de la faute d'un seul homme est totalement absurde
Cruz ferma brutalement son casier et cria d'une voix pleine de haine :
-Ce qui est absurde London ! C'est qu'hier, une petite fille de trois ans soit morte dans mes bras ! Ce qui est absurde, c'est que le père de famille de la Ford Focus bleu ait perdu sa femme et ses gosses et qu'aujourd'hui il n'a plus rien ! Ce qui est absurde, c'est le fait que ce groupe d'adolescent à moto comptait prendre la 108ème et que cinq d'entre eux soient mort !  
Cruz s'approcha si près de sa partenaire que Bosco cru devoir la retenir.
« Cruz… » dit-il doucement.
-….mais par-dessus tout, continua Cruz sans faire attention à la remarque du sergent, ce qui est absurde, c'est qu'on ait utilisé un brancard pour un co.nnard alors qu'il n'y en avait pas assez pour les blessés !
London ne sut quoi répondre, comme si sa partenaire lui avait ouvert les yeux sur certains points.  
Maritza prit son arme et se dirigea vers la porte des vestiaires. Avant de sortir, elle se retourna et ajouta d'une voix crispée:
-Au fait ! Ne t'en fais pas tu ne me ressembles pas ! T'es juste une bleue qui a vu la vérité en face.  
Cruz sortit et laissa ses trois collègues les yeux rivés sur la porte. Monroe n'était pas surprise de sa réaction, Bosco était à moitié d'accord avec elle et London se contentait d'essuyer furtivement ses yeux humides avec sa main droite.

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Caserne 55
Nieto était assit entrain de manger un sandwich pendant que Holly discutait de l'autre côté de la pièce avec Grace.
« J'arrive pas à y croire ! » chuchota Grace toute excitée.
-Moi non plus ! dit Holly en faisant un large sourire !  
-Je suppose qu'il n'est pas au courant sinon tu ne me l'aurais pas dit en aparté !
Holly croisa les bras et baissa les yeux.
-Je ne sais pas trop comment lui dire ! murmura-t-elle.
-C'est ton mari ! insista Grace. Si je devais annoncer une telle nouvelle à Brendan….
-Brendan…coupa Holly en tournant la tête vers son époux….c'est pas Carlos !  

55 David.
Les rapports entre Maritza et Elisa ne s'étant pas améliorés, Bosco avait décidé de faire équipe avec Cruz pour la journée. Le silence régnait dans la voiture jusqu'à ce que le sergent ne décide de le rompre :  
« Tu comptes parler un jour ?! »
Cruz tourna le regard vers son partenaire et répondit :  
-Tout le monde n'est pas comme toi Bosco ! Il y a des gens qui attendent d'avoir des choses intéressantes à dire avant de parler !
Bosco sourit.
-T'as l‘air en forme ! Tant mieux ! Aujourd'hui on a……
Bosco s'arrêta de parler et ralentit la voiture. Il se pencha un peu en avant et fixa une jeune femme qui sortait d'un magasin.
Elle était grande, blonde et portait un long manteau beige. Le jeune sergent fut surtout surpris de la voir pousser un landau.  
Cruz fronça les sourcils et lança sèchement :
-Tu veux des jumelles Boscorelli ?! T'arriveras peut-être à mieux la mater !
Bosco ne fit pas attention à la remarque de son équipière et se laissa retomber sur son siège en affichant un large sourire.  Sans lâcher la jeune femme des yeux et sans cesser son sourire béat il dit doucement, comme pour savourer chaque syllabe:
-Nicole !
Après quelque seconde de silence pendant lesquelles Maritza avait regardé tour à tour son coéquipier et la jeune femme blonde qui avait l'air de se pavaner sous ses yeux, elle demanda l'air de rien :
-C'est qui ?  
Bosco regarda Cruz avec un sourire d'autant plus large :
-Pourquoi ? demanda-t-il.
-Comme ça…..répondit sèchement Maritza. C'est juste que je croyais qu'on bosserait aujourd'hui !
Le sergent accéléra et rejoignit la jeune femme. Il ouvrit ensuite la vitre de sa portière et sortit le bras gauche.
« Nicole ? » demanda-t-il.
La jeune femme, qui regardait une vitrine se retourna brusquement.
-Maurice ? Ca faisait longtemps ! dit-elle en s'avançant avec son landau.  
-Quelques années….
En disant cela, Bosco fixait l'enfant.
-Trop d'années Maurice! Sophia a à peine un an !lança Nicole.
-Je ne la regardais pas pour ça ! se défendit le sergent.
« N'importe quoi ! » chuchota Cruz.
Nicole fit un large sourire.
-Tu n'as pas changé d'un pouce ! dit-elle.
Bosco baissa la tête en souriant également, mais la releva aussitôt :
-C'est pas vrai, j'ai changé ! Je n'ai plus l'uniforme ! dit-il d'un air gentiment provocateur
-Très subtil Maurice ! Vraiment très subtil ! Les uniformes….c'est du passé !
-Ca tombe bien ! lança Bosco, j'en ai plus !
Nicole sourit et montra instantanément sa main gauche.  
-Je suis Madame Mayer maintenant.  
-Le pompier ? demanda Bosco, surpris.
-Le pompier, acquiesça la jeune femme.
Nicole s'abaissa pour ramasser la sucette de Sophia. Lorsqu'elle se releva, elle se rendit compte de la présence de l'équipière de son ex petit ami. Elle rentra la main droite dans la voiture et lui tendit la main :
« Nicole Mayer. Enchantée. »
Cruz fit un sourire crispé que Bosco remarqua et tendit également sa main droite.
-Maritza Cruz.  
-C'est votre supérieur ? demanda Nicole.
Le sergent regarda l'officier et attendait sa réponse d'un air amusé.
Cruz acquiesça furtivement d'un signe de tête.
-J'espère qu'il ne vous embêtes pas trop ! Il ne faut pas hésiter à le mater un peu !  
-T'en fait pas pour ça ! murmura Cruz.
-Comment ? demanda Nicole.
-J'ai dis que je m'en souviendrais ! dit Maritza.  
-Bien ! Je crois que je vais y aller…ça m'a fait plaisir de te revoir Maurice ! dit-elle en lui faisant un sourire.
-Moi aussi….répondit Bosco en lui rendant son sourire.  
Tandis que Nicole s'éloignait, Bosco gardait un air nostalgique. Le silence fut rompu par une Cruz sur les nerfs :
-Vu que tu t'es tapé tout New York, au risque de retomber sur une autre de tes ex et de perdre encore du temps, on pourrait peut-être se bouger !  
Bosco tourna son regard vers Cruz et la fixa quelques secondes. Maritza, mal à l'aise lança sèchement :
-T'as oublié ou était la pédale d'accélérateur ?!
Bosco sourit et accéléra.

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La journée passait très lentement. En effet, Bosco et Cruz étaient en planque depuis plus de deux heures et le jeune homme commençait à perdre patience :
« J'ai qu'à défoncer sa porte et le foutre dans la bagnole à coup de pied au cu.l ! » s'exclama-t-il.
A ce moment précis, il tourna le regard vers sa partenaire et fut surpris par son silence. Il l'observa quelques secondes et s'aperçut que son visage restait neutre. Seul le sourcil droit se levait un peu de temps en temps. Cruz fixait la porte et ne la lâchait pas des yeux.  
« Il va bientôt sortir… »dit-elle doucement
Bosco se mit à sourire.
-Qu'est-ce que t'en sais ? demanda-t-il. Tu vois l'avenir ?!
-Quand tu seras sergent depuis un certain temps, assura Cruz. Tu sauras pas mal de choses à l'avance !
-Tout ce que je sais ! C'est que c'est bientôt l'heure de bouffer ! rétorqua Bosco.  
-Et alors ? dit Maritza en le fusillant du regard. Tu comptes abandonner ta planque parce que ton estomac réclame sa dose de pizza journalière ?!
A ce moment précis, Bosco fit un large sourire à la jeune femme et sortit de la voiture. Cruz le regarda s'avancer  vers l'immeuble d'une démarche assurée. Arrivé près de la porte, il sortit son arme et rentra dans le bâtiment.  
« Qu'est-ce qu'il fout ?! » se demanda Maritza en attendant le retour de son équipier.
Quelques minutes plus tard, Bosco réapparut entrain de crier  sur un homme qu'il tenait par les menottes.      
Cruz sortit de la voiture.
« Pourquoi tu gueules encore ?!demanda-t-elle. C'est qui celui là ?! »
-Ce co.n ! répondit Bosco en faisant une grimace. C'est Luc Martins qu'on attend depuis deux heures et qui vendait de la drogue à des mômes dans la cage d'escalier !
-On pouvait toujours attendre pour le prendre sur le fait à l'extérieur ! s'exclama Cruz d'un ton provocateur.
-Je l'ai eu et c'est le plus important ! rétorqua le sergent.
Maritza leva les yeux au ciel et rentra dans le véhicule. Bosco ouvrit la portière arrière et jeta le dealer sur la banquette.
« Aïe ! » s'exclama Martins.
-La ferme ! répondirent en chœur les deux agents.  

Caserne 55
Carlos était assit sur la table et lisait un magasine sur les voitures, tandis qu'Holly passait devant lui. La jeune femme faisait mine d'aller chercher un verre d'eau dans le placard mais jetait des coups d'oeil vers son mari. Comme elle s'apercevait qu'il ne faisait pas attention à elle et qu'elle ne savait pas comment l'aborder, elle continuait de passer devant lui pour chercher des ingrédients de toutes sortes. Le premier fut un sachet de pain de mie, le second du beurre de cacahuète, le troisième une boîte de cornichon, le quatrième du sucre et le cinquième du sel. Au bout d'un moment, elle s'arrêta net devant son époux, sa brique de lait à la main et elle s'exclama :
« Tu ne me vois donc pas ?! »
-Si si. Répondit Nieto, l'air de rien. Et je peux même te dire que ce que tu comptes te faire à manger….
Il leva la tête vers elle.
-….N'est pas DU TOUT mangeable !
Holly regarda la table et constata le nombre de marchandise accumulé depuis sa tentative d'approche. En faisant une grimace, elle dit :
-Il faut que je te parle Carlos.  
Nieto ferma le livre et descendit de la table. D'un air anormalement sérieux, il regarda sa femme et demanda :
-Qu'est-ce que tu as ?! T'es vraiment pâle !
« Centrale à 55 Adam, un accident à eu lieu sur la 52ème ! »
Carlos prit sa radio sans lâcher son épouse des yeux :
« 55 Adam à Centrale, on y va tout de suite ! »
Holly sourit.
-De toute façon, dit-elle doucement. Ca peu attendre.  
-T'es sure ? demanda Carlos.
La jeune femme acquiesça.
-Ok. On en parle ce soir. Fit Nieto en embrassant furtivement son épouse.  

Giovanni's NY Pizzeria 65ème…
Bosco croquait dans sa part tandis que Cruz se débattait avec un morceau de crevette.
« Qu'est-ce que c'est que ce truc ?! » s'énerva-t-elle.
-Il faut que tu la décortiques !
-Que quoi ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
-Avec les doigts ! Pas avec une fourchette ! avertit Bosco.
-Maritza s'arrêta net et se leva.
-Tu vas où ? s'informa le sergent.
-Devines ! dit-elle.
-Pourquoi tu les prends pas ici ?!
Cruz sourit.
- Je te signale que j'ai quatre boîtes avec des pilules de toutes les couleurs dans ma poche. On va me prendre pour une droguée !
Le sergent fixa l'officier et fit mine de ne pas comprendre avant de lancer sèchement :
-Depuis quand tu t'occupe de ce que pensent les autres ?  
Cruz ne répondit pas, soutint le regard de son supérieur un petit moment et partit vers les toilettes.  
Lorsque Cruz revint s'asseoir, Bosco parlait à la serveuse.  
« …Josie » dit la jeune femme avec un petit sourire.
-Moi c'est…commença Bosco.
-Maurice ! coupa Cruz en s'asseyant.  
-Heu…mon équipière, présenta le sergent en faisant les gros yeux à l'officier.
-Bonjour, fit la serveuse. Les crevettes étaient-elles à votre goût ?
-Un peu dure…répondit Maritza d'un ton amère.  
-C'est-à-dire…que ce n'est pas la spécialité de la maison…se défendit poliment Josie.  
Cruz fit un grand sourire provocateur.
-Je ne suis pas très pizza ! dit-elle  
La serveuse, gênée, fit un léger sourire et s'éloigna.
Bosco se tourna vers Cruz et la fusilla du regard.
« C'est dingue ce que t'es sociable ! » lança-t-il.
-C'est dingue ce que t'es dragueur ! rétorqua la jeune femme sur le même ton.

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Une fois arrivé sur la 52ème, Carlos  se précipita vers une voiture sérieusement endommagée, tandis qu'Holly sortait le brancard de l'ambulance.  
Nieto s'abaissa à la hauteur du conducteur qui avait ouvert la vitre.
« Commet vous sentez vous ?! » demanda le secouriste en tentant d'ouvrir la porte.  
-Je…je crois que je n'ai rien aux bras, mais je ne sens plus mes jambes. Ma copine…dit-il en désignant la jeune femme assise à ses côtés, est inconsciente !
-Comment vous appelez vous ?
-Justin. Répondit le jeune homme.
-Bien Justin, dit Carlos, je vais ouvrir la portière et je vais d'abord m'occuper de votre amie.  
Le blessé acquiesça d'un signe de tête.  
Holly arriva avec le brancard.
Nieto se pencha au dessus de la blessée et pratiqua les premiers soins. En constatant la gravité de son état, il se leva brusquement et regarda Holly.
« On fonce tout de suite à la Pitié » ! s'exclama-t-il.  

Camelot, Vestiaire, 23h00
Monroe et Davis se changeaient dans les vestiaires avant de partir. London, elle, attachait ses chaussures. Le silence régnait dans la pièce jusqu'à ce que Cruz et Bosco arrivent.  
« Tu plaisantes ! s'exclama Maritza. John Marson ? Tu as eu du mal à choper ce débile ? »
-Tu ne l'as jamais eu toi ! rétorqua Bosco en ouvrant son casier.
Cruz se pencha un peu pour voir son sergent et lança :
-Oui mais moi, c'était mon indic !
Bosco sourit d'un air amer :
-New York tout entier est ton indic ! dit-il.
-C'est vrai que je connais du monde ! remarqua Cruz en souriant.
-N'en sois pas si fière ! avertit le sergent. Tes indics sont tout le temps foireux !
-MES indics ?! demanda Cruz comme si elle avait mal entendu.  
-Ouais !  
-Tu dois te tromper avec les tiens ! assura Maritza.
-Non je crois pas ! rétorqua le jeune homme en fermant son casier.
Sacha et Ty fixaient le spectacle et avaient cessé toute action.
  -Davis ! dit Bosco en se tournant vers ce dernier. J'ai toujours eu de bons renseignements pas vrais ?
Ty sourit.
-J'ai l'impression de me retrouver dans une cours de récréation ! dit-il.  
-Oui ! acquiesça Sacha, d'un air enjoué. Et vous deux, dit-elle en désignant Bosco et Maritza du doigt, vous seriez deux gamins qui se battent pour savoir qui a remporté le plus de billes !
-De…billes ? s'étonna Ty en regardant sa petite amie.
-de billes…ou de cartes pokemon peut importe!! insista Monroe.
-On n'est pas des gosses ! s'exclama sèchement Cruz.
-Non ! dit Ty sur un ton ironique. Vous êtes parfaitement adultes !  

Cruz ne répondit pas alors que Bosco commençait à s'énerver.
« Tu me cherches Davis ?! Tu vas vite me trouver !! »
  -Mais oui c'est ça Bosco ! répondait Ty.

Pendant que la petite dispute journalière débutait entre le sergent Boscorelli et un de ses collègues, Maritza s'assit à côté de London, qu'elle venait tout juste de remarquer.  
« Dur journée ? » demanda Cruz sur un ton sec mais cette fois malgré elle.    
-Comme une journée banale au milieu d'une avenue entrain de faire de grand gestes….. Et vous ?
A ce moment précis, Cruz fixa Bosco qui continuait d'hurler, ce qui incita London à faire de même :
-Comme une journée banale avec Boscorelli dans les pattes ! dit Maritza
Elisa sourit.
-Je le trouve sympas moi !  
-Ca dépend de quel point de vue tu te places ! Il y a ceux qui aiment bien son caractère à la co.n au point que ça les fasse rire, et il y a ceux qui seraient capable de le tuer rien que pour le faire taire une bonne fois pour toute !
Elisa sourit de plus belle et regarda Maritza en demandant :
-Et vous ? De quel point de vue vous placez-vous ?
Cruz haussa les épaules en observant les grimaces et la rage de son équipier avant de répondre en souriant elle aussi :
-Je cherche encore l'arme idéale pour me le faire !
London se mit à rire.  
Il y eu un petit silence pendant lequel les deux jeunes femme avait regardé le sol, ne sachant plus quoi dire. Peu après, London osa doucement :
« Ecoutez Cruz…au sujet de ce matin… »
-Non . coupa Maritza. Faisons comme si rien ne s'était passé ! Après tout, tu peux faire ce que tu veux, c'est ton choix ! T'es jeune….j'étais peut-être comme ça moi aussi…mais je ne m'en souviens plus !
Elisa leva les yeux et afficha un léger sourire.
-Ce sont es excuses ? demanda-t-elle, surprise.
Maritza se leva et se dirigea vers la porte  en disant :
-Sache des je ne m'excuse jamais London !  
Une fois seule, Elisa murmura :
« N'empêche que ça ressemblait à des excuses ! »

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Appartement de Maritza Cruz.

Cruz rentra chez elle aux alentours de 23h30. Cette journée toute entière avec son impétueux sergent l'avait épuisé. Elle se fit couler un bain et prépara une tisane. Elle apporta son bol dans sa salle de bain et le déposa sur une petite tablette. Elle ôta ensuite ses vêtements et se glissa dans l'eau tiède. Maritza resta dix minutes dans la baignoire, comme pour profiter du silence dont elle avait tant besoin. Elle entendait bien sur le vacarme des voitures de « la ville qui ne dort jamais », mais elle était seule, et pour la première fois depuis des mois, ça lui faisait du bien.  
Cruz sortit de la baignoire et mit un peignoir. Elle but ensuite une gorgée de sa tisane et  se  regarda dans le miroir. A la vue de son visage qui avait l'air si épuisé, elle décida d'enlever les artifices, pensant que trop de mascara lui alourdissait le regard. La jeune femme prit donc un coton et y déposa du démaquillant. Avec soins, elle démaquilla le premier œil, puis le deuxième. Elle se rinça ensuite le visage et se regarda une seconde fois. Les cernes étaient toujours là…et la tristesse aussi.  
Elle baissa les yeux et fixa l'eau qui s'écoulé tel un tourbillon, comme s'il fallait, comme à chaque soir, se replonger dans une profonde mélancolie, compensant ainsi avec une journée où l'officier n'avait fait transparaître aucune faille.  
La sonnerie du téléphone retira la jeune femme de sa triste solitude. Elle marcha d'un pas las vers le combiné, qu'elle décrocha a temps.  

« Allo ?! » demanda-t-elle fermement.
-Mademoiselle Cruz ? Maritza Cruz ? fit la voix sur un ton neutre.
-Oui ? répondit la jeune femme en fronçant les sourcils.  
-Jack Dorian des affaires internes…
-Qu'est-ce que vous me voulez ?! coupa sèchement Cruz.
-J'aimerai m'entretenir avec vous. Dit-il
-Tout est réglé depuis plusieurs mois ! affirma Maritza.  
-C‘est au sujet….d'une nouvelle affaire… précisa Dorian.
-En quoi ça me regarde?!  
-Vous le saurez si vous acceptez le rendez-vous…
- Comptez pas sur moi ! s'exclama Maritza.
Il y eu un petit silence qui parût une éternité pour Cruz. Quelques secondes plus tard l'homme repris d'un ton plus provocant :
-Je pense qu'il est dans notre intérêt à tous que vous acceptiez ce rendez vous.  
-Vous me menacez ? demanda Cruz, soudainement sur les nerf.
Il y eu un petit ricanement et un :
-Je n'oserais pas mademoiselle.  



Deux heures plus tard, Maritza Cruz était assise à la table d'un bar. Elle regardait autour d'elle pour deviner qui serait ce Jack Dorian. Au bout de quelques minutes, un jeune homme blond en costume s'avança vers elle et lui tendit la main.  
-Jack Dorian, enchanté. Dit-il machinalement.
Cruz regarda sa main sans faire le moindre geste. Le jeune homme, un peu gênée, fit un léger sourire et s'assit en face de Maritza.  
« Ecoutez, dit-il ceci est une affaire très sérieuse ! »
-J'ai cru le comprendre ! rétorqua Cruz en joignant ses mains sur la table. Vous avez menacé mon supérieur !
L'homme fit un léger sourire.
-Le…lieutenant Sullyvan est dans un énorme pétrin !
-Je ne vois pas le rapport avec ma présence ici ! dit Cruz d'un ton amer.
-Et bien, répondit doucement Dorian en s'approchant de l'officier. Sachez que vous êtes une pièce importante du puzzle !
Cruz lui rendit son sourire et s'approcha elle aussi doucement, avant de lancer sèchement :
- Venez en au fait abruti et laissez vos métaphores à deux balles où elle sont !
L‘homme se laissa tomber sur le dossier de la banquette et afficha un air amusé. En allumant une cigarette il dit :
-On m'avait prévenu de…votre caractère !
Cruz croisa les bras et le fusilla du regard.
-….On m'avait aussi avertit que vous seriez difficile à convaincre ! continua-t-il en crachant sa fumée.
-A convaincre ?! demanda la jeune femme.
-Oui. Répondit Dorian en approchant son cendrier. Vous êtes une personne…qui a soif de justice n'est-ce pas ?  
-Je suis flic ! se contenta de répondre l'officier.
L'homme sourit.
-Si seulement c'était aussi simple ! Bref, on va…comme qui dirait, infiltrer une personne…
-Une taupe ?! s'exclama Cruz la voix crispée.  
Dorian se mit à rire.
-Si vous voulez….il paraît que c'est le terme approprié dans votre argot !
-Pourquoi vous me le dites ?! demanda Maritza, perdu.
-Parce que…cette… « taupe » a besoin de votre expérience…et de votre dévotion à New York pour être en sécurité.
Cruz sourit, s'approcha de Dorian et dit à voix basse :
-Si vous me la présentez, elle sera TRES loin d'être en sécurité !
L'inspecteur des affaires internes s'approcha lui aussi et affirma d'un ton plus que sérieux cette fois :
-Pourtant, il le faudra bien !
-Vous comptez m'obliger ? s'informa l'officier sur le même ton que son interlocuteur.
Dorian s'adossa et répondit :
-Je compte vous faire une offre que vous ne pourrez pas refuser !
Cruz sourit.
-Dites toujours ! fit la jeune femme.
-Et bien, répondit Dorian en écrasant son mégot et en joignant ses mains. Nous pourrions vous en être si reconnaissant que vous laisseriez enfin l'uniforme au placard !
Maritza joignit ses mains également et fixa le jeune homme.
-Si j'ai bien compris, dit-elle en souriant, j'aide une taupe à trouver assez d'infos sur les sois disant magouilles du  lieutenant pour pouvoir le coffrer, et….en échange….je redeviens…sergent ?!
Jack Dorian avait un air enjoué. Il pensait avoir réussit. Lentement il dit :
-C'est exactement ça !
Cruz s'approcha et avec un regard de braise elle rétorqua un simple :
-Je refuse.  
-Et...je peux savoir pourquoi ? demanda l'inspecteur, surprit.  
-Je ne ferai jamais rien contre un flic ! rétorqua Maritza.
-Même contre un flic ripoux ? s'informa-t-il.
Cruz se leva et répondit :
-Même si Sullyvan était ripoux…ce qui m'étonnerais beaucoup, ça ne me regarderais pas ! C'est votre boulot…pas le mien !! Chacun sa me.rde !
-Et si….je vous disais, que vous n'avez plus le choix !  
Maritza, qui avait commencé à partir s'arrêta net et se retourna lentement.  
-C'est-à-dire ? demanda-t-elle.
-Vous êtes au courant maintenant !
-J'lai déjà oublié si ça peut vous rassurer.
L'homme se mit à rire.
-Maritza Cruz qui oubli le fait qu'une « taupe » ait infiltré son unité ! Permettez moi d'en douter ! Vous allez fouiner…et nous n'aimons as beaucoup les fouines !
  -Pourquoi avez-vous tant besoin de moi ? s'étonna Cruz.
-Nous comptons aussi sur vous pour aider notre agent à mener son enquête !répondit le jeune inspecteur.
Maritza s'avança vers lui et l'inspecteur se leva.
-Je. Ne. Travaillerai. Jamais pour vous ! J'ai étais clair ? dit-elle d'un ton menaçant.  
-Voyons ! dit l'inspecteur. Regardez le bon côté des choses ! Vous aurez un œil sur l'enquête menée sur votre supérieur !
-Qu'est-ce qui vous fait croire que ça m'intéresse ?  
-Et bien…expliqua le jeune homme, depuis l'affaire CT Finney, vous n'avez plus confiance en les affaires internes ! D'ailleurs, depuis cette affaire, plus personne n'a confiance en les affaires internes !  
Il y eu un petit silence pendant lequel l'officier semblait réfléchir.  
-Vous…continua-t-il, serez la seule personne au courant ! Si vous refusez  -ce que vous ne pouvez pas faire, sachez qu'il est de votre devoir de nous aider- Nous ne demanderons à aucun autre officier de police de prendre notre agent sous son aile. C'est votre seule chance de vous assurez de la justice de cette enquête !
La jeune femme fixa un long moment Jack Dorian dans les yeux.  
Elle savait qu'il la manipulé...mais elle ne pouvait pas laisser une taupe faire sagement son boulot sans être au premier rang pour la faire tomber.
Cette fois, le regard de braise avait laissé place à un air amèrement résigné.
Quelques minutes plus tard, elle sortit du bar et se positionna dans l'angle de la rue. Elle leva le bras et un taxi s'arrêta. En s'asseyant à l'arrière, après avoir indiqué son adresse au conducteur, il lui vint un haut le cœur. Maritza Cruz avait l'impression d'avoir pactisé avec le Diable.

 


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