- Episode 19 -
"Impossible changes"

 

Cruz conduisait 55 Dany tout en écoutant sa partenaire lui ventait pour a énième fois les mérites de la Californie, assurant que là bas, il ne neigeait jamais et que le soleil offrait une chaleur incomparable. Elisa était en effet contrariée par ce froid et cette neige qui dominait la ville depuis plus de deux jour. Maritza, elle, avait d'autres soucis en tête que les flocons qui s'écrasaient contre le pare-brise.  
« Avez-vous des nouvelles de Nina ? » demanda London.  
-Non…répondit Cruz  
-Ca fait combien de temps qu'elle est dans ce foyer ?  
-Un peu plus d'une semaine. Répondit Maritza en tournant le volant.  
-Avez-vous tenté de contacter les services sociaux pour savoir où en était la procédure ?
-Ils ont dis qu'ils me contacteraient.  
-Vous tenez bon ?  
-Tu m'as déjà vu tenir bon ?! demanda-t-elle d'un air ironique.  
-Je suis là si vous avez besoin de parler… dit doucement Elisa.  
-Ouais…je sais…avoua timidement Maritza.  
-D'ailleurs, dit London après avoir fini sa boisson au lait de soja, je voulais vous remercier pour la semaine dernière….
-C'est normal. Assura Cruz. J'aurais bien voulu qu'on me dise ça à ton âge ! Il fallait pas que tu continu ce métier en pensant que t'avais butter une gosse et que c'était de ta faute ! T'aurais fini par détester le fait d'être flic !  
-Vous…vous avez fini par le détester vous ? demanda Elisa.
-Pourquoi tu dis ça ?  
-Parce qu'à vous…personne ne vous a fait ce genre de discours…
Cruz n'eu pas le temps de répondre qu'un appel de la centrale leur indiquèrent le lieu d'une fusillade. Il s'agissait d'un bar au centre ville.  
55 Dany arriva sur les lieux et Cruz se précipita vers Nieto.
« Des blessés ? » demanda-t-elle.
-Oui. Répondit le secouriste. Une femme sérieusement amochée, le patron du bar est mort de deux balles dans le ventre et la serveuse est dans un état critique.  
-Tu les emmènes à la Pitié ? Est-ce que  je peux leur parler avant ?  
-Tu peux parler à la cliente mais elle dit n'avoir rien vu de spéciale ! En revanche….la serveuse.…
-Où est-elle ? demanda Maritza.  
-Sur la civière près de l'ambulance. Elle est avec Holly.  
Alors que Cruz se précipitait déjà vers la victime,  Nieto cria :
-Attend ! J'ai pas fini.
Il la suivit jusqu'à la civière.  
Maritza se trouva nez à nez avec une femme d'une cinquantaine d'année, exagérément maquillée et qui tentait de lutter contre la douleur que lui infligeait la balle qui ‘était logé dans son bras.  
-Cruz ! dit Carlos avant qu'elle ne pose des question à la femme en face d'elle.
-Quoi ?! demanda le sergent en se tournant, exaspérée.  
-Tu devrais voir ça avant ! prévint le jeune homme en lui tendant un document.  
Maritza le prit dans ses mains en demandant :
-C'est pas censé être confidentiel ce genre de tuc ?  
-Lis le. Assura Carlos.  
Cruz commença à parcourir la feuille et ne serait-ce qu'une seconde plus tard, elle leva les yeux vers la victime et demanda d'un air à la fois surpris et horrifié :
-Boscorelli ? Rose Boscorelli ?  
La femme acquiesça d'un signe de tête et dit en gémissant :  
-Ne dites rien à mon fils !    
Cruz recula d'un pas et après avoir dit à la victime qu'elle suivrait l'ambulance jusqu'à l'hôpital pour lui poser quelques questions, elle se dirigea vers 55 Dany. Carlos l'accompagna pendant quelques pas pour rejoindre l'ambulance et lui dit :
-J'aimerais pas être à la place de Bosco !  
Cruz, d'un air sévère et d'un ton sec assura :
-J'aimerais pas être à la place de celui qui a fais ça à sa mère !

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Hôpital de la Pitié, 20h00
Cruz regarda un court moment la victime à travers la vitre de la porte avant de se décider à pénétrer dans la pièce.    
« Bonsoir. » dit-elle en allant en face de Rose.  
-Bonsoir…répondit faiblement la femme. Vous…vous n'avez rien dis à….
-Non. coupa Maritza. Mais ça veut pas dire qu'il ne le saura pas. Comment va…votre blessure ?
-La balle m'a juste…effleurée. Répondit Rose. Mais…à mon âge, un incident comme ça…..ça paraît plus grave que ça ne l'est en réalité…
-Ouais…acquiesça Cruz. Vous…vous connaissez les tireurs ? demanda le sergent en prenant une chaise.  
-Comment….comment vous savez qu'ils étaient plusieurs ? demanda Rose.  
-Et bien…commença Maritza en s'asseyant près de la victime. On a abattu votre patron par une balle qui s'est logé dans le ventre pendant qu'il était assis avec des clients, et vous, on vous a tiré dessus alors que vous étiez au bar….J'en ai déduis qu'il y avait un tireur qui surveillait la salle et un autre….qui vous…menaçait.  
Rose sourit.  
-Qu'est-ce qui vous fait sourire ? s'étonna Maritza.  
-C'est dingue….vous êtes….perspicaces vous les flics ! C'est…impressionnant ! assura faiblement la victime.  
-Ouais…on essaye. Avoua Cruz. C'est un peu notre boulot la perspicacité !  
-Vous êtes…différente de mon fils. Lui, il….ne cherche pas le pourquoi du comment….il…il a tendance à crier et frapper. C'est pour ça qu'il ne faut rien lui dire à propos….de cette affaire…
-Mme Boscorelli, coupa Maritza. A l'heure qu'il est, votre fils est certainement déjà au courant, et pour ne rien vous cacher, je serais pas du tout surprise de le voir débouler comme un dingue près à tuer le premier mec qui l'empêchera de venir vous voir et de vous poser des questions sur ceux qui vous ont fait ça !
Rose sourit amèrement et constata doucement :
-Vous avez l'air de bien connaître mon fils !  
-Trop bien….avoua spontanément Cruz. C'est pour ça que j'aimerai vous poser des questions sur ces tireurs…avant qu'il arrive.  
-C‘est pas aux inspecteurs de faire ce genre de truc ?  
  Maritza baissa les yeux et répondit :
-Normalement…oui. Et vous aurez le droit à un inspecteur mais moi je suis là car j'ai…j'ai des raison de penser que ceux qui ont attaqué le bar sont les criminels que je recherche depuis pas mal de temps !  
-Si ça peut vous aider, je crois qu'il y en avait un qui s'appelait Ethan.        
-Ca m'aide beaucoup ! assura Maritza en faisant un large sourire. Ils ont pris de l'argent dans la caisse ?  
-A peu près…trois cent dollars. Répondit Rose.  
-Vous les connaissiez avant ?  
-Non. Répondit-elle.  
-Vous êtes sûre? Demanda Cruz, septique.  
Rose, démasquée, leva les yeux au ciel et s'apprêtait à tout avouer lorsque la voix du sergent Boscorelli retentit dans tout l'hôpital.  
« Où est-elle ?! » criait-il.  
On pouvait aussi entendre les infirmiers qui tentaient de calmer le fils en colère et Cruz, qui attendait la tempête,  décida de se lever pour se préparer à la énième altercation entre elle et le jeune homme.  
Bosco rentra fou de rage dans la pièce et ne remarqua pas tout de suite la présence de Maritza. Celle qu'il regarda avant tout était sa mère qui avait un air à la fois désolé et effrayé.  
« Qui?! » s'exclama le sergent.  
-Maurice….tenta Rose.  
- JE t'ai posé une question ! dit Bosco, d'une voix crispée.  
-Et qu'est-ce qui te fais dire que j'ai la réponse ?! demanda sa mère.  
Bosco respira un bon coup pour faire évacuer ses nerfs. Lorsqu'il tourna la tête, il aperçu sa collègue au fond de la salle, qui l'observait.  
-Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il encore sous le coup de la colère.  
Les bras croisés et le regard fixe, Cruz répondit sèchement et très rapidement :
-Il y a eu un coup de feu dans un bar, un mec est mort, il y a une blessée ! Je croyais connaître le criminel alors je me suis dis que ce serait pas co.n de venir poser quelques questions à la victime ! Bref, je fais mon job quoi !  
Le sergent, soudainement intéressé, s'approcha de Maritza et demanda :
-Alors tu sais qui a fais ça ?  
Cruz regarda Bosco droit dans les yeux, puis elle détourna son regard vers Rose qui avait l'air de la supplier de ne rien dire. Elle fixa donc à nouveau le jeune homme et elle lui répondit froidement :
-Non.  
Bosco la regarda longuement avant de se tourner vers sa mère et de lancer énervé :  
-Je crois que j'ai besoin d'un café !  
Là il observa à nouveau Maritza, puis sortit de la pièce.  
Cruz baissa es yeux et Rose dit doucement :
-Merci. Je suis désolée de vous avoir obligé à mentir…
Cruz sourit d'un air amère et assura sans lever la tête :
-Ne le soyez pas ! Il ne m'a pas cru !  
-Comment vous le savez ? demanda la victime en gémissant de douleur.  
-Je commence à le connaître …avoua la jeune femme.  

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Appartement de Mariza Cruz, 0h10
Cruz buvait une tasse de café tout en examinant son dossier. Elle leva les yeux vers la pendule et constata qu'elle ne marchait plus. Elle se leva donc, pour regarder l'heure sur le radio-réveil de sa chambre. Alors que la jeune femme se dirigeait vers la pièce, quelqu'un frappa à la porte.  
Elle s'arrêta net et changea sa trajectoire pour aller vers l'entré. Là, elle ouvrit la porte et leva les yeux au ciel lorsqu'elle découvrit l'identité de son visiteur.      
« Tu devrais être à l'hôpital ! » assura la jeune femme.  
-C'était qui ?! demanda-t-il avec un ton insistant et autoritaire.  
Maritza renonça à le faire partir et ouvrit la porte. Là, elle se dirigea vers le salon et Bosco la suivit.  
-Je t'ai posé une question ! dit sévèrement le jeune homme.
-Et je t'a donné une réponse ! assura Cruz.  
-Tu sais que je ne te crois pas !  
Elle se retourna vers lui et lui dit :
-Pourtant tu devrais t'en contenter !
Il s'approcha dangereusement de Maritza et lança :
-C'est ma mère !
-Et c'est MON affaire ! rétorqua-t-elle sèchement sans le quitter des yeux.  
-Tu sais qui c'est ? Pourquoi tu veux pas me le dire ? Je comprend pas ! avoua-t-il.  
-Tu comprends pas ? répéta Maritza qui commençait à s'énerver.  
-Nan ! C'est ma mère !
-C'est elle qui….
-Je sais que c'est elle qui t'a demandé de ne rien me dire ! Ce que je ne sais pas c'est pourquoi tu l'écoutes ! C'est pas ton genre ! T'es pas payé pour avoir un secret professionnel ! T'es flic pas docteur…
-Boscorelli ! hurla Cruz en s'approchant de lui. Si je te dis qui a tiré, qu'est-ce que tu vas faire ?
Il ne répondit pas et baissa les yeux.
-Qu'est-ce que tu vas faire ? répéta la jeune femme d'un ton crispé.  
-Les retrouver ! répondit-il finalement en levant la tête vers elle.
-Et quoi d'autre ?
-J'en sais rien encore ! assura le sergent. Ca vient sur le moment ce genre de chose !
-Je vais répondre à ta place ! Tu vas te les faire ! Tu le sais, je le sais et ta mère le sais !  
-Qu'est-ce que ça peut te foutre que je les…
-Qu'est-ce que ça peut me foutre ? La même chose que ça t'as fais quand je suis entrée dans ce pu.tin de hangar Bosco ! La même chose que ça t'a fais quand j'ai couru après le dealer qui avait agressé London dans Central Park alors que j'avais un cancer et que je ne voyais même pas où je posais les pieds ! La même chose que ça t'a fais quand je me suis reçu une balle, quand j'ai négocié avec un tueur  qui mettait en joue un gosse dans une école, quand j'ai poursuivit un mec en voiture jusqu'à l'accident !  
-Tu t'inquiète ! constata le jeune homme.  
-Si je m'inquiète ? Ca ce serait tellement plus simple ! lança Maritza. Si tu touches à ces mecs…si je te révèle leur identité et que tu les touches, ce sera terminé ! C'est du gros dossier!
-Et toi t'as le droit de les avoir ?! s'emporta Bosco.
-Moi je reste du côté de la loi Bosco ! Je ne vais pas m'incruster chez eux et les plaquer au sol en les menaçant d'une arme et en leur donnant des coups de pieds….
-Jusque là, ça ressemble plutôt à ta technique !
Elle ne pu s'empêcher de sourire mais elle reprit son sérieux en assurant :
-Je vais me présenter comme un sergent pas comme l'enfant de la serveuse sur laquelle ils ont tiré !      
-Je veux les avoir ! assura le jeune homme.
-Je viens de te dire que non ! dit-elle en commençant à se diriger vers la sortit.  
Là, il la retint par le bras et répéta :
-Je les veux Cruz…
Maritza se retourna, le regarda, réfléchit un court moment et dit doucement :
-Aucune bavure !  
-Aucune. Promet-il  
-Tu vas m'aider à les choper et rien d'autre !  
Il acquiesça d'un signe de tête et sourit furtivement en guise de remerciement.  
-On se verra demain…dit-elle.
-Maintenant ! reprit-il en hochant la tête.  
-Comment ça maintenant ? demanda Maritza.  
-Apparemment tu ne dors pas…constata le jeune homme en pointant la tasse de café du doigt et moi j'ai pas sommeille. Je veux tout savoir maintenant !  
Maritza leva les yeux au ciel et lança :
-Tes vraiment chi.ant Bosco !
-Je vais fermer la porte ! se contenta-t-il de dire .    

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Appar tement de Maritza Cruz.



2h34.
Bosco et Cruz étaient assis derrière la table du salon et Maritza montrait à son collègue les preuves qu'elle avait accumulé sur le suspect.  
« C'est un braqueur de première ! assura-t-elle. Des tonnes et des tonnes de commerces…. »  
-Il est toujours pas en tôle ? s'étonna le jeune homme.  
-A chaque fois qu'on l'a chopé, il a donné de bonnes indics sur de grosses pointures en échange de sa liberté…Il avait aussi un bon avocat ! Ses relations lui ont toujours permit de s'en sortir ! Il se servait de son statut de père de famille pour attendrir tous les abrutis qui croyait en lui…
-Toi tu l'as toujours cru coupable ? demanda Bosco en posant sa bière sur la table.  
-Si je te dis que ça fait plusieurs mois que j'accumule des piles de dossiers sur lui ça répond à ta question ? répondit Cruz en le fixant droit dans les yeux.  
Il acquiesça d'un signe de tête et ajouta :
-Ma mère le connaît ? Elle connaissait son nom….
Cruz hésita un moment mais elle ne voulait pas révéler ce que Rose Boscorelli lui avait confié. Elle décida donc de mentir à son fils.  
-Elle a juste entendu son nom. Ils étaient deux et son complice l'a appelé.  
Bosco la fixa un moment comme si il tentait de voir dans les yeux de la jeune femme si elle disait vrai, ou si elle lui mentait pour la énième fois. Il baissa ensuite la tête, posa une autre question. Cruz fut soulagée et continua de parler.  
Les deux sergents discutèrent une bonne partie de la nuit. Ils avaient commencé à parler de l'agresseur et une fois que les mesures furent déterminées, Bosco engagea la conversation sur Nina. Gênée et stressée depuis plusieurs jours à propos de cette affaire familiale, Cruz se leva et prétexta qu'ils avaient besoin d'un autre café. Bosco la suivit dans la cuisine et s'adossa au mur tandis que Maritza prenait une cuillère pour faire le café.  
« T'as des nouvelles au moins ? »
Cruz ne se retourna pas et répondit un peu nerveusement :
-Elle….elle va bien….
-Ils lui ont parlé de toi ? demanda doucement le jeune homme après une seconde d'hésitation.
Cruz prit d'autant plus nerveusement le sachet de café et ouvrit la cafetière en répondant un peu sèchement malgré elle :
-Non….mais je crois que c'est normal ! Ca fait un mois…qu'elle vit toute seule ! Elle doit avoir besoin de temps ou un truc du genre !
-T'as fais la demande ?
-D'adoption ? demanda la jeune femme sans se retourner. Ouais….mais c'est pas moi qui décide ! C'est à eux de voir si ma nièce….si la seule personne qui me reste peut vivre avec moi ou pas…
-Cruz…commença le jeune homme qui tentait maladroitement de la rassurer.
-Te fatigues pas Bosco…assura la jeune femme en appuyant sur le bouton.  
Elle se retourna vers lui, croisa les bras et ajouta :
-Encore une fois, c'est pas moi qui décide.  
Il garda le silence et baissa les yeux ce qui incita la jeun femme à reprendre la parole.
-J'ai une lettre…à leur faire parvenir. Une sorte de lettre de recommandation…  
-Ca consiste en quoi ? demanda Bosco en la regardant à nouveau.  
-Quelqu'un en qui j'ai confiance doit écrire une lettre de recommandation pour permettre aux service sociaux de mieux me connaître ! Normalement, on fait ce genre de truc avec des parents qui veulent adopter un gosse qu'ils n'ont jamais vu pour voir si ils peuvent l'éduquer mais là….il le font avec nous alors qu'on est de la même famille.  
-T'as demandé à qui ? demanda le sergent.  
-Je comptais le demander à London…puis à Manny….
-T'as pu la lire ? s'informa Bosco, persuadé que Santiago l'avait déjà écrite.  
-Vu qu'il ne l'a pas faite ça risque d'être compliqué ! dit Maritza.  
-Qui l'a faite alors? s'étonna le jeune sergent.  
Cruz leva les yeux au ciel et se dirigea seule dans le salon. Elle revint avec une feuille et un stylo qu'elle posa sur la table. Elle fit ensuite signe à son collègue de s'assoire. Ce dernier s'exécuta et demanda :
-Pourquoi moi ?  
Maritza servit le café, s'assit en face et répondit par une question :
-Pourquoi pas toi ?  
-Pourquoi moi ? insista Bosco.
La jeune femme but une gorgée de son café et assura :
-Pour la même raison que c'est à toi que j'ai demandé de m'accompagner au hangar….  
Bosco acquiesça d'un signe de tête et comprit dans cette réponse beaucoup plus que ce que n'importe qui aurait pu comprendre. C'était l'unique personne en qui Maritza Cruz avait une totale confiance. La seule personne qui lui ressemblait tellement qu'il la connaissait sur le bout des doigts. Ainsi, Bosco était le seul qui était apte à remplir cette mission. Touché mais trop fier pour l'avouer, il leva les yeux vers elle et demanda :
-Tu sais que tu prends des risques ? C'est pas toujours la super entente entre nous…. London et Manny t'auraient envoyé des tonnes de fleurs…
-L'unique risque que je prend, coupa Maritza en le regardant droit dans les yeux, c'est le nombre de fautes d'orthographe que t'es capable de faire en une seule phrase !  
  -Je dois te le rendre ce soir ? demanda-t-il en souriant.  
-Quand tu veux mais le plus tôt possible… dit Cruz avec un ton qui sous entendait un « s'il te plaît ».
-Ce soir…confirma Bosco qui se mit à écrire.  
-Tu devrais retourner auprès de ta mère...conseilla Maritza.  
-Elle doit dormir  maintenant....et puis j'ai dis que je le ferais ce soir.... dit-il sans lever la tête. J'irais la voir demain avant le boulot...
Cruz sourit en guise de remerciement mais son collègue ne vit pas son sourire alors elle dit doucement :
-Merci.  
Bosco rit à ce son si doux qu'il n'avait pas l'habitude d'entendre de la part de Cruz et sans lever les yeux il assura :
-De rien…
Maritza se leva et alla dans le salon. Elle revint avec une pile de dossier, s'assit en face du jeune homme et se pencha de nouveau sur celui d'Ethan pour être certaine de ne rien avoir oublié.

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Appartement de Maritza Cruz
4h34.

Bosco était toujours penché au dessus de la lettre de recommandation. Cruz levait de temps à autre les yeux vers la lettre et se demandait bien ce qu'il pouvait écrire.  
« Je pourrais…. » commença-t-elle
-Ca fait cinq fois que je te dis non ! Tu ne la liras pas et tu la donneras direct aux services sociaux ! prévint le jeune homme.  
Cruz sourit et lança l'air de rien :
-Tu sais très bien que je la lirais Bosco !
-Ouais…marronna-t-il. Mais je voulais faire comme si t'allais m'écouter !  
-Qu'est-ce que tu peux bien écrire ?! demanda Maritza en fixant la feuille.  
Exaspéré, il leva les yeux vers elle et s'exclama :
- Tu veux savoir ce que j'ai écris ?  
-T'es sérieux ? Tu veux me le dire ? demanda Cruz, soudainement intéressée.  
  Il acquiesça d'un signe de tête et se leva. D'un ton solennel il fit mine de lire la lettre :
-« Maritza Cruz est une véritable cinglée ! Elle déteste les enfants et dès qu'elle en voit un, la seule chose qu'elle lui dit c'est « On se reverra dans quelques années lorsque tu auras vendu de la drogue ou mit le feu à l'appartement de ta grand-mère. » Laisser un môme avec elle c'est comme le laisser courir avec une paire de ciseaux dans chaque main et des GRENADES dans les poches…. »
-C'est bon ! Arrête ! dit-elle en riant.  
-Non attends ! J'ai pas finis ! assura-t-il en souriant : « Elle fait très mal la cuisine et l'oubliera à l'école ! Par contre, elle ne risquera pas de le perdre parce qu'elle sera capable de lui implanter un système de localisation directement sous la peau…. »  
-C'est censé me rassurer ? s'indigna Maritza en se levant.  
-Le système de localisation ? s'informa Bosco en la regardant. Ouais. Je compte faire ça moi aussi!
-Non ! répondit Cruz. Ce que tu dis ! Je serais si c.onne que ça ? Est-ce que je serais comme toutes ces femmes que j'ai arrêtées pour mauvais traitements…ou toutes ces pé.tasses qui oublis d'aller chercher leur môme à l'écoles….
-Déjà, si tu dis « pé.tasse » devant une gosse de quatre ans ça va pas le faire ! assura Bosco en souriant.  
-Je suis sérieuse ! dit Maritza.  
-Moi aussi ! assura le jeune homme en souriant. Ne dis pas ce genre de mot devant elle ! Ca va être dur pour toi je le sais, tu le sais mais il faut être plus poli ! Ca c'est sûr !!  
-Bosco ! s'exaspéra Cruz en levant les yeux au ciel.  
Elle s'assit ensuite et demanda :
-Bon t'as finis ?  
Le jeune homme regarda une dernière fois la feuille et répondit :
-Ouais…mais j'ai pas envi de te la donner.  
-Arrête de jouer au co.n. dit-elle en essayant de l'attraper.  
Il la cacha derrière son dos et assura :
-Je suis sérieux, je veux pas te la donner.
-Attends ! Tu sais que c'est le but que je la file aux services sociaux ! fit remarquer la jeune femme en se mettant face à lui.  
-Ouais….je te la donnerai peut-être demain…
-Peut-être ? demanda Cruz en souriant.  
-Ouais…peut-être. Répéta le sergent en se dirigeant vers le salon.  
Maritza fronça les sourcils et le suivit en se plaignant :
-Où tu vas ? Donnes moi ma lettre ! Je veux ma lettre !
Bosco prit son manteau et le mit. Maritza, qui comprit qu'il allait partir sans lui donner le papier s'énerva un peu.
-Ca sert à quoi que tu sois rester ici si tu prend cette put.ain de lettre de recommandation ?!  
Bosco ouvrit la porte et se retourna sans lui répondre. Il ajustait le col de son manteau tandis que Cruz continuait de crier :
-Hey ! Tu vas me la donner toute suite Boscorelli! Je ne plaisante pas.
Elle s'approcha et le pointa du doigt :
-Il y a deux raisons qui justifieraient ce que t'es entrain de faire !
-Lesquelles ? demanda Bosco, amusé.  
-Ou bien tu veux me faire chanter en échange de je sais pas trop quoi, ou alors tu veux du temps pour corriger tes fautes d'orthographes ! Si c'est la deuxième raison, donnes moi la maintenant et je te jure que je me moquerai pas.
  -Non…je te la donnerai demain…
-C'est pour m'emm.erder…devina Cruz. Juste pour m'emm.erder.  
-Ouais ! répondit Bosco en souriant. C'est dingue quand même.
-De quoi ? Qu'est-ce qui est dingue ? demanda Maritza.
-Le fait que tu te mettes dans un état pareil à 5h du mat ! Peut importe l'heure hein Cruz ?  
-C'est à cause de toi ! assura-t-elle en le fusillant du regard.  
-Je suis très fort ! dit-il fièrement.
Elle leva les yeux au ciel. Bosco plia la lettre et la mit dans la poche intérieure de sa veste. L'air de rien et sans que Cruz ne s'y attende il se pencha vers elle et l'embrassa furtivement.  
Maritza fit un petit sursaut et le regarda les sourcils fronçés. Elle s'apprêtait à s'énerver de nouveau et Bosco, qui le devina lui fit un clin d'œil et lui dit
-A cet après midi !
Il sortit et ferma la porte, laissant Cruz raide comme un piquet surprise une fois de plus par ce baiser imprévu.

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Camelot 15h17

Dans la salle de Briefing, le sergent Cruz donnait des indications à 55 David et 55 Charlie. Comme elle l'avait décidé avec Bosco la nuit précédente, ils procèderaient à l'arrestation d'un dénommé Ethan  dans la journée. Bosco, d'ailleurs n'était pas encore arrivée. Maritza regardait de temps à autre la porte pour vérifier s'il n'était pas là car il risquait de manquer l'opération. Heureusement, pour lui, Boscorelli arriva dix minutes plus tard. Le sergent Cruz ne lui demanda pas la raison de son retard, car elle devina qu'il devait être à l'hôpital.
« Bien ! dit-elle une fois que tout le monde fut présent. On va pas attendre plus longtemps et on va coffrer cet enfoiré tout de suite. »  
Alors qu'elle commençait à se retourner, son équipière l'interpella et demanda :
-Il est si dangereux que ça ?
Cruz se retourna vers elle, regarda Bosco et répondit :
-Il  pas mal d'homme de mains….    
-En effet, il doit en avoir pas mal….coupa London.  
Maritza fronça les sourcils et demanda :
-Pourquoi tu dis ça ?
-55 David, 55  Dany et 55 Charlie ! Trop voitures, 2 sergents et quatre officiers ! Il ne manque plus que l'armé des Etat Unis et on sera au complet! Et si on demandait à Bush de nous prêter des hommes ? Je suis certaine que ça ne le dérangerait pas….si il y en avait encore bien entendu !  
Cruz sourit et assura :
-Ca va bien se passer London !  
-Comment pouvez vous en être aussi certaine ? Ce mec est une pointure ! Vous dites que ça fait des mois que vous le traquer !
-Ouais ! Et ce soir, ce sera fini ! Si tu veux rester là….
-Non ! s'exclama Elisa en se levant d'un bond. C'était juste pour être sûre que vous saviez où on l'on s'embarque !
-Et alors ? demanda Cruz. Le verdict ?    
-Oh ! Vous n'en savez absolument rien ! Mais je suis votre équipière alors je vous suivrez n'importe où ! répondit la jeune fille en souriant.  
Elisa sortit de la pièce et Cruz se retourna vers Bosco qui semblait chercher quelque chose. Maritza s'approcha de lui et demanda :
« T'as vu ta mère ? »
  -Ouais…répondit le jeune homme en levant les yeux. Je suis allé lui acheter du vrai café et un muffin ! C'est de la bouffe pour chien qu'ils lui donnent dans ce puta.in d'hôpital.  
Cruz sourit et dit :
-T'as des preuves ? On peut enquêter !
-Ce sera notre prochaine affaire après ce co.nnard d'Ethan !  
-Et....ma lettre? demanda Cruz.  
-Je te la donnerai quand je l'aurai completement fini! répondit le jeune homme en souriant.
Elle lva les yeux au ciel et reprit la parole d'un ton presque craintif.  
-A propos d'Ethan…commença-t-elle tandis que Bosco continuait sa recherche. Il faut que tu saches…qu'il y aura sans doute un procès….  
Là, le sergent Boscorelli leva la tête et demanda surpris :
-Mais il va être reconnu coupable ! Hein ?!  
-Il y a intérêt ! lança Cruz.
-Quoi T'en es pas sûre ?! demanda le jeune homme en s'approchant d'elle. T'as un dossier sur lui qui remplit toute une valise !!  
-Il sera reconnu coupable d'avoir tiré sur ta mère mais il a commis d'autres délits….
-Je me fou des autres délits ! coupa Bosco. Je veux qu'il aille en tôle pour ça !
-S'il va en tôle seulement pour avoir tiré sur quelqu'un, sachant que c'est pas lui qui a tué le gérant du bar mais son complice, son séjour derrière les barreaux sera réduit à deux ans tout au plus !  
-Deux ans ?! s'étonna Bosco, sur les nerfs. Je veux plus !  
-Moi aussi ! assura Cruz. C'est pour ça que j'irai témoigner et que je donnerai tout ce que j'ai sur lui, en espérant que ça suffise !
Il s'approcha d'elle et demanda plus inquiet :
-Tu l'as laissé partir combien de fois en échange de renseignements ?  
Cruz sourit et commença à se tourner en disant :
-C'est pas important !
Bosco la retint par le bras et l'obligea doucement à se retourner vers lui avant de répéter en la fixant droit dans les yeux :
-Combien de fois ?!
Maritza baissa la tête et répondit :
-Je…je crois que j'ai du le laisser partir au moins trois fois….
-TROIS FOIS ?! s'exclama Bosco. Et tu veux que la justice le sache ?!  
-Je serai pas le premier flic à laisser partir un petit voleur en échange d'indics sur de gros gangs !
-Ecoutes ! Techniquement, ils sont au courant de ce genre de pratique ! Par contre, ils aiment bien quand un flic ne le cris pas sur les toits !  
-Je veux le voir en tôle !assura Cruz.  
-Donnes leur uniquement des info qui te mettent pas en tord ! ordonna Bosco. Parlent leur seulement des affaires où tu ne l'a pas laisser partir, où il a passé une nuit au poste, où son avocat l'a aidé à sortir…
Cruz garda le silence quelques secondes avant de dire doucement :
-Je ferai ce que je devrai faire. Mais merci du conseil.
Là, Bosco fronça les sourcils et se pencha vers Maritza. Il déposa un bais.er sur ses lèvres et recula un peu. Elle ouvrit les yeux et dit un peu désorientée :
-Il faudra que tu m'expliques les règles de ton petit jeu Boscorelli !  
Il sourit et répondit :
-Elles sont pas très compliquées !
-Si ça vient de toi j'en suis sûre ! plaisanta Cruz .
A ce moment précis, London entra dans la pièce et surprise, elle s'exclama :
-Je dérange ! Pardon !  
-Non ! non ! assura Cruz, un peu gênée. On avait fini !
-Oh mais si vous n'avez pas terminé….vous pouvez continuer ! assura maladroitement Elisa.  
-Non ! répondit Bosco en passant devant cruz. On avait fini. Ajouta-t-il en souriant.  
Il sortit de la pièce et London le suivit du regard avant de se tourner vers sa partenaire et de lancer:
-Vous et le sergent !  C'est extraordinaire ! Qui l'eu cru !  
Maritza, qui ne savait pas si ce « vous et le sergent » était officiel ou simplement passager ne répondit pas et sortit aussi de la salle.

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55 Dany.
« Vous et le sergent ! s'exclama London ! C'est…c'est…. »
-Fabuleux ? extraordinaire ? devina Maritza. J'en suis pas si sûre !  
-C'est inattendu ! dit Elisa.  
-Ca tu l'as déjà dis dix fois ! fit remarquer sa coéquipière.  
-C'est que c'est vraiment….vraiment inattendu ! assura London.  
-Tu sais que je suis pas sourde ? demanda Cruz
-Cessez de plaisanter ! ordonna Elisa. On dirait que ça ne vous fait rien ! Le sergent est plutôt…plutôt beau gosse ! En plus, cette cicatrice lui donne un air de mauvais garçon…
-Tu fantasmes sur Bosco London ?! s'étonna Cruz en souriant.  
- J'aime beaucoup Ty aussi ! assura Elisa l'air de rien. Et puis Brendan n'est pas mal ! En revanche, ce petit prétentieux de Carter…si je pouvais je….
-Tu fantasme sur tout ces mecs ?! coupa le sergent, à la fois surprise et amusée.  
-Pourquoi pas ?! demanda London. Comme disait ma mère : « On peut lire le menu sans pour autant passer à table ! »
-Carol London ! Une femme très sage ! approuva Maritza en souriant toujours.
-Non juste très alcoolique et très nymphomane ! révéla Elisa l'air de rien avant de boire son lait de soja.
Il y eu un instant de silence avant qu'elle ne reprenne la parole toute excitée :  
-Je veux tout savoir ! Ca fait combien de temps ?!  
-Il ne s'est rien passé et il ne se passera rien ! assura Maritza, exaspérée par tant de questions.
-Vous ne vous êtes pas embrassé ?! s'étonna l'officier.  
-Ca veut rien dire..
-Donc la réponse est oui ! en déduit-elle en souriant. C'est si beau ! Je suis très fleur bleue vous savez ?
-Tu t'es marié à Las Vegas alors que t'étais encore une gamine London ! Alors oui je sais que tu es un peu fleur bleue.  
-Non….là j'étais juste ivre morte !  Je suis très fleur bleue pour mes amies ! J'aime que ce genre de choses leur arrive ! Votre histoire ressemble à un vrai conte de fée Cruz !
-On doit pas avoir lu les même contes ! en conclut le sergent sur un ton monotone.  

L'opération pour arrêter Ethan se déroula comme prévu. Ty et Carter avait maîtrisé le voleur tandis que le reste de l'équipe les avaient couvert. Dans la salle d'interrogatoire, les deux sergents étaient adossés au mur et fixaient le détenu. Sur les nerfs, celui-ci fit un sourire en coin et prit la parole :
« Vous avez aucune preuve ! Dans un quart d'heure je suis dehors ! »
Cruz sourit et s'avança vers lui en disant :
-Une des victimes a entendu ton complice t'appeler par ton prénom !
Le prisonnier se mit à rire et demanda :
-C'est ça tes preuves ?! Il y a combien d'Ethan dans NYC ?!  
Là, Maritza mit les poings sur la table et ajouta :
-On a retrouvé tes empruntes !  
Il la fixa droit dans les yeux et lança :  
-Tu bluffs !  
-Prouve le ! dit-elle, amusée.  
-Tu veux des infos ?! demanda-t-il, sachant que c'était sa dernière carte.  
Cruz hocha la tête et répondit.
-Cette fois je te veux toi !  
-J'ai tué personne ! Je me suis renseigné ! Mais j'aurais peut-être du vu que la pét.asse a entendu mon nom !  
A ce moment précis, Bosco qui vit rouge se précipita vers le détenu et le colla violemment contre le mur. Ethan se mit à rire et s'exclama :
-T'as l'air de la connaître !
Cruz, sur les nerfs, cria :
-Bosco tu sors !  
Il n'en fit rien. Maritza alla vers lui, posa sa main sur son épaule et l'obligea à lâcher le prisonnier. Le jeune homme se retourna et elle lui ordonna un peu sèchement:
-Laisses moi terminer mon interrogatoire !  
Bosco regarda une dernière fois Ethan qui souriait toujours. Il fixa ensuite Cruz et sortit de la pièce en claquant la porte.  
Ethan se mit à rire et alors qu'il retournait s'asseoir, Cruz le plaqua à son tour contre le mur et l'avertie sèchement :
-Ne joue pas au co.n !
-Ah ! tu la connais aussi ! en conclut le prisonnier en tentant de respirer malgré l'emprise .
-Non ! répondit subitement le sergent. J'ai juste très envi de t'en mettre une là tout de suite !
-Sans raison ?! s'étonna Ethan.  
-T'en avais une pour tirer sur la serveuse de ce bar ?!  
Il sourit et répondit :
-Un point pour toi !
-On se retrouvera au tribunal ! lui chuchota-t-elle avant de le lâcher.  
-J'ai un bon avocat ! assura le prisonnier.  
-Il ne pourra rien pour toi cette fois ! avertit Maritza en tournant les talons.  
Alors qu'elle s'apprêter à partir, elle se retourna et dit avec un sourire en coin :
-Au fait Ethan ! Je n'avais aucune empreinte ! Merci pour les preuves !  
Elle le regarda une dernière fois tout en prenant plaisir à le voir si désorienté et apeuré. Cruz ferma ensuite la porte et ordonna à un officier :
« Qu'on appel son avocat ! »

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Tribunal, 17h05


« Mademoiselle Cruz ! dit un grand homme en costard noir. Savez vous pourquoi vous êtes ici ? Savez vous pourquoi vous êtes la première que j'ai appelé à la barre ? »
Cruz regarda Bosco assit prêt de sa mère dans la salle avant de répondre sèchement :
-J'ai arrêté un criminel.  
-Ca, ce n'est pas à vous d'en juger !
-Il a fait des aveux ! dit calmement la jeune femme.  
-Est-ce que ce sont vraiment des aveux ? Permettez moi d'en douter ! assura l'avocat.  
« Maître Cammeron ! s'exclama le juge. Je vous en pris aucune supposition ! Nous ne sommes pas là pour entendre vos doutes !»
-Monsieur le Juge ! Cet homme a été arrêté sans témoignage ! On a simplement entendu le prénom « Ethan ! » Mon client va peut-être aller en prison parce qu'on entendu son nom !  
Là, le procureur se leva et s'exclama :
-C'est absurde Monsieur le Juge ! Nous avons des aveux ! Ils sont enregistrés !  
-Justement ! rétorqua l'avocat de la défense. Vous l'avez vu comme moi ! On a forcé la main de mon client ! Ce sergent l'a apeuré !  
-Apeuré ?! s'étonna Cruz. Vous plaisantez ?!  
-C'est à moi de poser les questions, et non je ne plaisante pas. Je plaisante rarement quand il s'agit de mettre un homme en prison.  
Là, il s'approcha de Maritza et ajouta :  
-J'espère que vous faites de même…  
-Maître Cammeron ! dit le juge. Que demandez vous exactement ?!  
L'avocat regarda  le juge et répondit :
-Il semblerait que mon client ait commis d'autres délits. Pour ceux là, nous plaidons coupable. En ce qui concerne la balle qui s'est brutalement logée dans le bras d'une malheureuse dame, nous plaidons non coupable car il n'y ait pour rien. Vous l'avez vu, son alibi tient parfaitement.  
-Vous allez le relâcher ?! demanda Cruz.  
Tous se tournèrent vers la jeune femme assise à la barre et l'avocat sourit. Il s'avança vers elle et répondit en la fixant droit dans les yeux :
- Vous l'avez bien fais deux ou trois fois !  
-De quoi vous parlez ? demanda sèchement Maritza.
-Vous l'avez relâché à peu près trois fois ! Je le sais…j'étais là ! Quelques indications par-ci par là et on relâche ce qu'on considère comme un criminel ?! N'est-ce pas Mademoiselle Cruz ?!  
Là, le procureur se leva et cria :
« Objection ! Nous ne sommes pas là pour parler du cas du policier qui as stoppé le malfaiteur ! »    
Le juge soupira, Cruz regardait toujours l'avocat dans le blanc des yeux comme si elle allait bondir dessus à tout moment et Bosco semblait bouillonner de l'intérieur. Rose le regarda et en remarquant son état de nervosité elle posa sa main sur la sienne pour tenter de le calmer.  

Le juge suspendu l'audience pour prendre sa décision. En sortant de la salle, Cruz se dirigea vers le banc le plus proche et s'assit dessus. Là, elle mit son visage dans ses mains et soupira.  
Une vois douce la retira de son moment d'angoisse.  
« Vous avez fais tout ce que vous pouviez mademoiselle. Merci… »
Elle leva la tête et vit Rose qui lui faisait un sourire. Le bras dans un bandage, elle ne paraissait pourtant pas affaiblie et eu assez de force pour s'asseoir péniblement cependant.  
Cruz s'adossa au dossier du banc et répondit sans regarder la victime :
-Il va s'en sortir.    
-Ca arrive souvent n'est-ce pas ? demanda Rose en fronçant les sourcils.  
-Qu'il s'en sorte ? devine Maritza en tournant les yeux vers elle.  
Rose acquiesça d'un signe de tête.  
-Trop souvent. Assura le sergent en faisant un sourire amer.  
-Ca doit être frustrant. En déduit Rose.  
-Ouais…répondit Cruz. C'est le mot ! Frustrant !  
-Vous n'avez jamais eu envi…d'arrêter ?! Je n'ai jamais posé cette question à mon fils parce que je sais ce qu'il me répondrait ! Mais je vous la pose à vous parce que j'aimerais avoir le point de vue d'un autre policier.  
-Arrêter ? répéta Maritza. Ca me donne encore plus envi de les traquer ! Je me dis que de temps en temps j'arrive à les foutre derrière les barreaux…
-Toujours  « de temps en temps » cela dit… fit remarquer Rose.  
-C'est déjà pas mal ! Ca fait un ou deux pédophile, violeur, braqueur, ou dealer en moins ! Si tous les flics de la ville se mettent à penser la même chose et qu'il en arrête un ou deux chacun, à la fin, on aura fait un peu le ménage ! Vous croyez pas ?!  
  Rose ne répondit pas et fixa Cruz une demi seconde. Là, elle lui fit un léger sourire comme si Maritza venait de lui faire comprendre quelque chose d'important. Leur discussion fut interrompu par Bosco qui arrivait de la salle.  
« Je vais tous me les faire ! » dit-il nerveusement.  
-Où tu étais ? demanda Rose en levant les yeux vers son fils.  
-Je viens de parler avec le procureur ! Je lui ai demandé pourquoi il s'était pas embrouillé avec ce co.nnard de Cammeron !
-C'est pas vraiment le but d'une audience, une bagarre générale Bosco ! fit remarquer Maritza en souriant.  
- Au moins,  il y aurait un peu plus d'ambiance! C'est dingue ce que c'est chiant ! lança le jeune homme.  
-T'as qu'à aller te faire un match ! rétorqua plus sèchement Cruz.
Bosco leva les yeux au ciel et s'assit à côté de Cruz. Là, il s'adossa au banc et soupira en disant :
-Il va s'en sortir.  
Etant donné que Cruz venait de faire exactement la même chose que son collègue, cela amusa particulièrement Rose. Elle sourit et regarda Maritza qui n'avait rien remarqué.  
Bosco tourna les yeux vers sa mère et demanda :
-Quoi ?!  Qu'est ce que j'ai dit encore ?!  
-Rien…répondit Rose en les regardant tour à tour. Rien du tout….

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Deux heures plus tard, le criminel s'en sortit et les deux agents de la crime assis sur le banc serraient les dents en le regardant partir lui et son avocat.  
« Ce qui me fait le plus de mal, dit Rose en l'observant aussi, c'est de savoir que demain, il touchera à d'autres personnes. »
-A moi, ce qui m'emm.erde le plus, c'est de savoir qu'il va se tenir bien sage pendant quelques temps pour qu'on l'oubli un peu ! lança Bosco.
Cruz se leva, et tout en fusillant Ethan des yeux, elle dit sombrement :
-Il pourra rester calme tant qu'il voudra ! Le jour où il refait parler de lui je le traquerai jusqu'à ce qu'il demande lui-même à se faire enfermer !
Rose sourit et regarda son fils en disant :
-Ca mérite d'être direct ! Il a intérêt à plus broncher !  
Bosco sourit aussi et se leva.  
Maritza se retourna vers Rose et assura :
-On l'aura un jour.  
Rose sourit et répondit :
-Pour tout vous dire sergent, je suis plutôt contente que ce soit un flic avec autant de poigne qui s'occupe de cette affaire ! Je sais que vous ne laisserai pas tomber !  
En passant devant les deux femmes pour sortir de la salle, Bosco dit en souriant :
-T'en fais surtout pas pour ça man ! C'est sûr qu'elle laissera pas tomber !  
Là, alors que Maritza suivait Bosco du regard, son portable sonna. Elle sortie aussitôt de la pièce et décrocha.  
L'homme qui était au téléphone lui affirmait que la procédure pour récupérer sa nièce était terminée et qu'ils avaient besoin de la lettre de recommandation pour lui accorder la garde. Cruz sourit et repéra son collègue qui discutait avec sa mère près de la porte de sortie. Elle s'avança vers lui, encore émut et demanda un peu sèchement malgré elle :
-J'ai besoin de la lettre !  
Bosco et Rose se tournèrent vers elle et le jeune homme demanda :
-Quelle lettre ?!  
-La lettre pour Nina ! répondit-elle encore plus sèchement.  
-Ah ! Cette lettre ! se souvint-il.  
-Ne me dis pas qu'elle est chez toi ! fit Cruz.
Bosco leva les yeux au ciel et ouvrit sa veste. De la poche intérieure de celle-ci, il sortit une feuille plus ou moins bien pliée et la tendit à Maritza.  
Quand le sergent Cruz voulu la prendre il la retira subitement et il demanda :
-Tu vas pas la lire ?!  
Cruz fronça les sourcils et demanda :
-Pourquoi je devrais pas la lire ?!  
-Parce qu'elle est pas pour toi ! affirma le jeune homme tandis que sa mère observait la scène avec un petit sourire.  
-Bosco ! Donne moi cette put.ain de lettre ! Ca fait une plombe que je te la demande !  
-Jure moi que tu vas pas la lire et je te la donne !  
-Tu rigoles ?! s'étonna-t-elle C'est de ma nièce qu'on parle là ! Je veux m'assurer que ce que t'as écris ne vas pas effrayer les services sociaux et surtout, je veux m'assurer que les fautes ne vont pas les effrayer non plus !  C'est pas le but qu'ils pensent que cette lettre a été écrite par un gosse de dix ans!  
Bosco fronça les sourcils et ouvrit à nouveau sa veste. Quand Cruz s'aperçu qu'il comptait y remettre la lettre, elle se précipita sur la main du jeune homme et tenta de lui soutirer le papier.  
Devant cet affrontement un peu particulier, Rose prit les devants et demanda en regardant son fils :
« Moris…qu'est-ce qu'il y a dans cette lettre ?! »  
-Rien !  répondit-il en tirant la feuille vers lui.  
-Donnes là lui alors !
Cruz sourit et Bosco leva les yeux au ciel en lâchant le papier.  
Elle mit la lettre dans son sac et regarda Rose en disant :
-Merci. Je peux vous embaucher à temps plein au commissariat ?!  
-J'occuperai quel poste ?! demanda Rose qui avait déjà deviné la réponse.  
Cruz regarda Bosco et lança :
-Juste « Maman du sergent Boscorelli » ! Ca lui évitera de dire ou de faire des co.nneries ! Il serait privé de dessert à chaque fois ou un truc du genre !
-Très drôle …lança le jeune homme.  
Cruz sourit une dernière fois et sortit du bâtiment.  
Rose regarda ensuite son fils et dit doucement :
-En voilà une qui sait ce qu'elle veut !

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Bureau des services sociaux. 22h30


Cruz rentra dans l'établissement et secoua son parapluie qu'elle déposa ensuite dans l'entré. Là, elle se dirigea vers l'accueil et demanda à qui il fallait s'adresser pour donner les lettres de recommandations.  
La vielle dame de l'accueil lui répondit qu'elle la prendrait elle-même et Cruz fut un peu déçu. Elle pensait en effet rencontrer des gens qui pourraient lui parler un peu de sa nièce et la rassurais sur le temps que prendrait la procédure d'adoption.  
Elle ‘apprêtait à sortir, lorsque un homme l'interpella.  
« Mademoiselle Cruz ! » cria-t-il.  
La jeune femme se retourna et vit un petit homme tout souriant qui s'avançait vers elle. En lui tendant la main il dit :
-Je m'appelle Abdel Suri et je suis le responsable de cet établissement.  
-Bonsoir… dit la jeune femme qui se demandait ce qu'il pouvait bien lui vouloir.  
-Nous pensons que vous devriez rencontrer Melina, votre nièce.  
-Oh ! dit Maritza un peu prise de court. Vous voulez fixer une date ?    
-Une date ? s'étonna le responsable. Je songer à ce soir…
-Ce soir ? répéta Cruz. Maintenant ?  
-Elle est dans la salle de jeux….répondit Abdel.  
Cruz voyait d'ici cette salle. Elle entendait d'ici les rires et les cris de joies des enfants  qui étaient dans cette pièce. Elle prit alors son courage à deux mains, souffla un bon coup avant de s'avancer vers la porte.  
Maritza pénétra dans les lieux et monta sur la pointe de ses pieds pour chercher sa nièce. Elle l'aperçu, qui était assise toute seule sur une chaise, une vielle peluche à la main. La  petite fille, vêtu d'une robe blanche, regardait la pluie tomber derrière une vitre un peu salle. Cruz, elle, s'avança lentement vers l'enfant. Elle hésita un moment avant de parler puis demanda doucement :
« Melina ? Tu te souviens de moi ? »  
La petite fille tourna lentement la tête vers Maritza et après quelques secondes de réflexion, elle acquiesça d'un signe de tête.  
Cruz prit un petit tabouret rose et jaune et s'assit en face de l'enfant. Là, elle regarda la pluie avec elle, et  sans rien dire, elle profita de ce cours moment qui lui était accordé aux côté de sa seule famille.  
De temps en temps elle la regardait et elle se disait à quel point elle ressemblait à sa sœur. Secrètement, elle espérait que Nina engage la conversation car une enfant de quatre ans savait sans doute mieux se débrouiller dans ce genre de situation que Maritza Cruz. Après de longues minutes de silence, la jeune femme osa tout de même demander en regardant l'objet que Nina tenait dans ses mains :
« C'est ta poupée ? »  
-C'est une peluche. Répondit la petite, sans lever les yeux de la fenêtre.  
-Elle est très jolie… dit doucement Cruz.  
Là, Melina regarda Maritza et dit d'un ton fragile et à pine perceptible :
-Elle m'aide la nuit.  
-La nuit ? répéta Cruz en fronçant les sourcils.  
-Quand il pleut…précisa Nina.  
-Tu as peur ? demanda Cruz. Tu as peur de l'orage ?
Nina haussa les épaules et répondit :
-Plus maintenant. Mais quand je dormais dehors, j'avais peur…  
Cruz acquiesça d'un signe de tête et baissa les yeux, à cause de la tristesse qu'elle ressentait lorsqu'elle songeait à tout ce qu'avait enduré sa nièce.  
Là, elle releva la tête et demanda :
-Tu sais ce que tu fais là ?    
-Quelqu'un doit venir me chercher…répondit Melina.  
-Qui ? demanda Maritza en chuchotant presque.  
C'est à ce moment précis que Nina fronça les sourcils et répondit en chuchotant cette fois :
-Je crois que c'est toi…  
Cruz sourit et demanda :
-Tu veux bien ? Tu veux que ce soit moi ?  
-On m'a dit des choses sur toi… dit Melina. On m'a dit que tu étais la sœur de ma maman et que tu l'aimais très fort.  
-Oui…c'est vrai. approuva Cruz de plus en plus émue. Et toi …tu l'aimes aussi très fort ? demanda-t-elle, par curiosité.  
Melina hésita un moment et répondit :
-Je sais pas…j'ai pas eu le temps….

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-On m'a dit des choses sur toi… dit Melina. On m'a dit que tu étais la sœur de ma maman et que tu l'aimais très fort.  
-Oui…c'est vrai approuva Cruz de plus en plus émue. Et toi …tu l'aimes ? demanda-t-elle, par curiosité.  
Melina hésita un moment et répondit :
-Je sais pas…j'ai pas eu le temps….
Cruz baissa la tête, déçu par la réponse de sa nièce et regarda à nouveau  par la fenêtre. Nina, qui n'avait pas décroché son regard du sergent demanda d'un ton timide :
-Elle s'appelait Letizia ?  
-Oui. Acquiesça Maritza.  
-C'est jolie…dit doucement Nina.  
-Melina aussi c'est très beau. Je crois que c'est elle qui l'a choisi.
La petite leva les yeux vers Cruz et demanda :
-C'est vrai ?  
-Oui. Quand on était petite, toutes ses poupées avaient ton prénom…  
La fillette sourit et en regardant sa poupée elle demanda :
-Et toi ? C'est quoi ton prénom ?  
-Maritza…répondit la jeune femme.  
-Ritza ? dit Nina, qui n'avait pas bien entendu.  
Cruz sourit car c'est comme ça que sa sœur l'appelait. Là, elle regarda Melina et répondit :
-Oui…Ritza…  
-C'est beau ! s'exclama la petite en faisant un beau sourire. Ma poupée n'a pas de prénom. Je vais l'appeler comme ça ! dit-elle en la regardant.
Là, un homme pénétra dans la salle et s'avança vers le sergent.
-Mademoiselle Cruz ?  
Maritza et Melina levèrent en même temps la tête et regardèrent le vieux Abdel.
« Les enfants doivent aller dormir maintenant. Nous vous contacterons dans la semaine. » Cruz acquiesça d'un signe de tête et se retourna vers sa nièce.  
-Il faut que je parte maintenant.  
Elle lui tendit la main et Nina la lui serra. Là, la jeune femme se leva et alors qu'elle s'apprêtait à franchir le pas de la porte elle jeta un dernier coup d'œil vers la petite et demanda au directeur :
-Elle a levé la tête lorsque vous avez dit Cruz. C'est aussi son nom ?    
-Oui. Acquiesça Abdel, qui parût surprit par cette question. Vous ne le saviez pas ?
-Non. Répondit Cruz en regardant le directeur. Personne ne me l'avait dit.  
Leur conversation fut interrompue par une petite main qui venait de tirer sur le jean de Maritza. La jeune femme baissa les yeux et vit Nina qui lui fit signe de se mettre accroupie. Cruz vint donc à sa hauteur et demanda :
« Qu'est-ce qui se passe ? »
-Il pleut et il fait nuit dehors.  
-Oui…fit Cruz, qui ne voyait pas où l'enfant voulait en venir.  
Là, Nina lui tendit sa poupée et dit :
-Ritza veut aller avec Ritza pour la protéger. Moi je suis dans une maison mais toi tu dois aller dehors. Elle fera attention à toi.  
Cruz ne dit rien et prit l'objet qu'on lui tendait sans lâcher la petite fille des yeux. Maritza fut d'autant plus surprise lorsque Melina se pencha vers elle pour déposer un bai.ser sur sa joue.    
-Au revoir. Fit L'enfant.  
-Au revoir…répondit la jeune femme en souriant.  


Appartement de Maurice Boscorelli 0h05
Bosco s'approcha de la porte et l'ouvrit. Il fut surprit de voir Cruz qui attendait derrière.  
« Je suis quelqu'un de dévouée à ce qu'il paraît ! » lança-t-elle.  
-Tu l'as lu ! en déduit le jeune homme.  
-Ouais. Et je suis très étonnée.  
-Par l'absence de fautes ? Je l'ai faite corrigé par un site internet  
-Non pas par ça ! Même le site a fait des fautes ! fit Maritza en passant devant Bosco pour rentrer dans son appartement.  
-Vas-y…tu peux entrer ! dit le sergent en levant les yeux au ciel et en fermant la porte.  
Cruz se retourna vers lui et dit en souriant :
-Je ne suis pas si horrible que ça d'après toi !
-J'ai jamais dis que tu l'étais ! avoua-t-il en s'approchant.  
- Est-ce que tu as écris ça pour que j'ai la garde ? Parce que si c'est le cas…
-C'est pas le cas. Assura-t-il  
-Ok. Dit Cruz, un peu gênée. Et bien…c'est sympa ! ajouta-t-elle en passant nerveusement la main dans ses cheveux.  
-Sympa ? répéta Bosco en souriant. C'est tout ?  
-Non…enfin oui. C'est tout. Il faut que je parte !  
Le jeune homme s'approcha encore un peu plus et demanda doucement :
-Tu te défiles ?  
Cruz baissa les yeux et répondit nerveusement :
-Je vois pas de quoi tu parle ! tu délires totalement. C'est juste que demain, on pas mal de boulot…
Il sourit posa la main sous son menton et l'obligea lentement à le regarder. Là il répéta :
-Tu te défiles ?  
Cruz recula d'un pas et parla plus fort en changeant de sujet.
« J'ai vu Nina ce soir ! Elle est très douce ! A croire qu'elle n'est pas de ma famille ! »
Bosco sourit, amusé par sa collègue qui évitait de le regarder. Il s'assit sur son canapé et la regarda faire les cent pas tout en  parlant de tout et de rien.    
-Elle a l'air gentille. Dit-il en suivant Cruz du regard.  
Là, la jeune femme s'arrêta net et le regarda en demandant :
-Qui ça ?  
-Melina ! répondit le jeune homme. On parle bien d'elle là !  
-Euh…oui. Approuva Maritza, déboussolée. Je vois pas pourquoi je te parle de tout ça maintenant ! Et puis pourquoi tu fais cette tête ?
-Quelle tête ? s'étonna Bosco .
-Cette tête d'ahuri que tu fais quand tu te fou de la gu.eule de quelqu'un ! répondit Maritza en s'approchant de lui. Est-ce que tu te fous de ma gue.ule Boscorelli ?!
Le jeune homme se leva et la fixa en répondant doucement :
-Est-ce que c'est une question piège Cruz ?!  
La jeune femme sourit amèrement et lança :
-Vraiment très drôle! Je vais y aller je crois !
Bosco fit un grand sourire et Cruz demanda :
-Pourquoi tu ris encore ? Tu m'as pise pour un clown ?!  
-Tu as dis « je  crois ». répondit Bosco.
-Et alors ? demanda-t-elle.  
-Et alors ça veut dire que t'es pas sure de vouloir rentrer ! en déduit Bosco.
-Tu te fais vraiment des films ! assura Cruz en riant.  
Le jeune home s'approcha d'elle et lorsqu'ils furent à quelques centimètres l'un de l'autre il dit doucement :
-Non…je me fais pas de films. Je te connais c'est tout…
Il se pencha vers elle, mit ses bras autours de sa taille et l'embrassa. Lorsqu'il recula un peu pour la regarder, Cruz dit d'un air à la fois sévère et perdu :
-Il faut que t'arrêtes avec ce jeu Bosco.  
Le jeune homme colla sa joue à la sienne et chuchota dans le creux de son oreille :
-On ne joue plus…
Il plongea ensuite son regard dans celui de Maritza qui fronçait les sourcils et qui tentait de lire dans les yeux du jeune homme une quelconque preuve d'une énième plaisanterie. Là, elle se rendit compte qu'elle n'y voyait que des sentiments. Elle se leva alors sur la pointe de ses pieds et l'embrassa à son tour. Elle passa sa main derrière sa nuque et leur étreinte dura jusqu'au petit matin, où il se réveillèrent l'un à côté de l'autre.

 

 


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